Valérian et Tibério n'avaient jamais reparler de cette soirée, où le rasé avait surpris l'autre en train d'embrasser un inconnu. A vrai dire c'était pour le mieux, les deux jeunes hommes supportant déjà que très peu la présence de l'autre dans la même pièce. Valérian de son côté évitait de sortir quand il savait que Jade prévoyait de voir Antoine et son groupe d'amis, il ne voulait pas se retrouver avec le Mexicain plus que nécessaire, les séances du programme lui suffisant très clairement.
Il n'y avait que pendant les sessions avec le docteur Adams qu'ils devaient supporter la vue de l'autre. Mais contrairement au début, les deux évitaient de se parler ou bien de se regarder, évitant donc les problèmes.
Valérian était assis à côté de Léandre, une feuille blanche pliée négligemment dans les mains, il soupirait aux idées stupides de son psychologue.
Pour cette session le professionnel avait mis en place une activité qui consistait à écrire une lettre exprimant ce que les patients n'arrivaient pas à prononcer à voix haute, et de faire lire cette même lettre par un autre patient du programme.
Selon le blond tout cela était stupide, ceux qui ne voulaient pas vraiment partager ce qu'ils avaient en tête à voix haute ne le feraient pas à l'écrit. Et puis, lire les mauvaises pensées des autres ne donnerait aucun résultat sur ses propres maux. Cela ne faisait que d'empirer son propre état d'esprit en lisant le malheur des autres.
Valérian rumina dans sa barbe, jetant des regards désespérés au Dr Adams, se demandant encore une fois ce qu'il foutait ici. Le psychologue l'ignorait parfaitement, se défendant déjà bien assez pendant les rendez-vous privés avec le jeune garçon. Alors le jeune à lunettes se tourna vers son camarade en s'exprimant avec lassitude.
- Mais ça ne sert à rien ce qu'on fait. Il ne peut pas proposer autre chose ?
- Valérian... tu ne lui laisses même pas une chance. Peut-être que ça fera du bien, qui sait, peut-être que la lettre que tu as entre tes mains te permettra de comprendre des choses sur toi-même.
- Comment est-ce que je pourrais aller mieux en lisant ça ?
Léandre ouvrit la bouche mais finit par abandonner. Il savait que soixante-quinze pourcents du temps Valérian ne croyait pas en le programme, et que ça ne servait à rien d'essayer de le convaincre. Il lui sourit simplement, puis prit une petite respiration avant de changer légèrement de sujet.
- Qu'est-ce que tu fais après la séance ?
Ce n'était pas surprenant que Léandre pose la question. En effet les deux jeunes hommes s'étaient rapprochés au fil des séances, ils parlaient de tout et de rien, riant assez facilement tous les deux. C'était doux et agréable, même si Valérian continuait tout de même à se sentir détaché et vide. Mais il savait que Léandre était bon pour lui, qu'il pouvait être lui-même sans s'en faire de ce qu'il pouvait penser de lui.
Le jeune aux cheveux de blé leva les yeux au ciel pour réfléchir, tentant de se rappeler s'il n'avait pas oublié quelque chose d'important à faire. Puis il secoua la tête en adressant un très large sourire au garçon avant de répondre.
- Je n'ai rien de prévu, ça te dit d'aller boire un verre ou un truc dans le genre ?
- Avec plaisir.
Les lèvres du bouclé s'étirèrent un sourire timide, ses joues se teintant d'un joli rose poudré. Ses yeux verts se perdirent dans l'observation du visage de Valérian. Puis il tapa sur la cuisse de ce dernier avant de se tourner vers le Dr. Adams qui prenait tout à coup la parole.
- Comme je vous l'ai expliqué, aujourd'hui vous allez lire une lettre d'une autre personne présente aujourd'hui. Les lettres ne sont pas signées, le but n'est pas de savoir qui a écrit la lettre ou de juger ce qu'il y a à l'intérieur. Cette activité permet de comprendre l'autre, de comprendre le fonctionnement des pensées, de s'identifier ou bien de voir ce qui vous oppose.
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Ancolie et Pétunia
RomanceRésumé : Néant. C'était ce que Valérian vivait au quotidien. Il pourrait tout donner pour ressentir une quelconque émotion, de la joie, de la tristesse ou de la colère. Mais rien ne semblait fonctionner, même ses rendez-vous chez le psy. Il n'avait...