NEUF

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  Plusieurs semaines étaient passées depuis que Valérian avait rejoint le programme pour jeunes à besoins particuliers, et il ne savait pas quoi en penser.

D'un sens il se sentait satisfait d'avoir pu rencontrer Léandre, sans ça il n'aurait jamais pu croiser la route du bouclé, ces deux jeunes hommes ne partageant pas le même psychologue ou même les mêmes lieux de vies. D'un autre sens le blond était agacé de certains comportements des autres patients, si quelques-uns se montraient attentifs et de bonne écoute, d'autres se montraient hargneux et plein de jugements. Donc le jeune était mitigé sur le fonctionnement réel de ce genre de programme.

Malgré les encouragements du Dr Adams, peu de patients avaient réellement foi en le programme, la majorité restait car cela représentait leur dernière chance, la dernière lueur d'espoir de s'en sortir et d'aller mieux.

Pour celui à lunettes, parler avec Léandre était positif, il se sentait mieux, à l'écoute par quelqu'un qui vivait des choses pas faciles. Mais est-ce que cela était suffisant ? Valérian en doutait.

Son service venait enfin de se terminer, il était aux alentours des 23h quand Valérian sortit par la porte arrière du restaurant, celle menant sur le parking. Il se débattait avec la veste de son manteau quand il sentit son téléphone vibrer dans sa poche.

Il tenta de se dépêcher pour répondre et finit par répondre à la dernière tonalité.

- Allo ?

- Ouais, c'est Herm. Tu as fini le boulot là ?

- Oui je viens de sortir. Pourquoi ? Il y a un problème ?

La réponse de son oncle ne vint pas tout de suite, ce qui provoqua directement un pic d'inquiétude sous le crâne du jeune homme. Il sentit son cœur s'affoler, si bien que tout son corps s'immobilisa net pour se concentrer uniquement sur l'appel téléphonique qu'il était en train d'avoir.

- Qu'est-ce qui se passe ? C'est Valon ?

- Oui c'est Valon, mais rien de très urgent, rassure-toi. C'est juste qu'il n'est pas sorti de sa chambre de la journée, il a fait la même chose hier et avant-hier. Je pense qu'il est dans sa phase dépressive, encore.

C'était toujours la même histoire, mais le blond se sentit rassuré. Il secoua la tête puis posa sa main sur sa poitrine pour y venir tapoter doucement sa main, calmant les battements affolés de son cœur. Il réfléchit un instant et reprit la parole.

- Et sa copine est passée ?

- Non. Je pense qu'ils se sont disputés, je l'ai entendu lever légèrement la voix. Mais le temps que j'arrive devant sa porte pour écouter il n'y avait plus aucun bruit. Est-ce que tu pourras l'appeler, pour savoir comment ça va tous les deux ?

- Oui je le fe-

Valérian avait repris sa marche en direction de sa voiture, cependant il s'arrêta net dans ses mouvements et dans sa réponse quand quelque chose attira son attention.

En effet, vers le fond du parking se trouvait plusieurs personnes, deux personnes debout observant deux autres frapper une cinquième sur le sol. Les cris étaient camouflés par les coups, quelques insultes fusant à l'encontre de la victime. Tout se passait dans une certaine obscurité à cause de l'heure, la rue seulement éclairée par des lampadaires.

Valérian glissa quelques mots à son oncle, lui disant qu'il le rappellerait plus tard, puis il commença à se rapprocher pour voir ce qui se passait de plus près.

Au fur et à mesure qu'il marchait, son regard se posa sur une des personnes présentes, qu'il pouvait voir de profil. Le jeune reconnu le visage fermé et le crâne rasé comme ceux de Tibério, et sans trop savoir pourquoi Valérian ne parut pas si surpris de le voir dans une telle situation.

Ancolie et PétuniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant