Le vent frappait sur la fenêtre abîmée, l'air passant et pénétrant dans l'appartement mal isolé. Une musique un peu morose résonnait entre les murs recouverts de posters en tout genre, des groupes comme System of a Down ou encore Chevelle prenaient place en guise de décoration.
La poitrine du jeune homme montait et descendait dans un rythme régulier, sa bouche venant parfois aspirer l'air toxique d'une cigarette allumée. Sa tête penchait dans le vide, le regard rivé vers les fissures du plafond, les dalles carrées pouvant hypnotiser quiconque les regardait.
Les cheveux noir corbeau de Tibério étaient en désordre, tombant dans le vide en une cascade aussi sombre que les abysses. Ses doigts vinrent frotter ses yeux tandis qu'au même moment son téléphone se mit à sonner juste à côté de lui, lui tirant un grognement d'agacement.
Tibério ne regarda même pas qui l'appelait mais décrocha en soufflant la fumée.
- Ouais ?
- Wesh, ça te dit qu'on se capte ? Je dois passer voir un mec qui me doit de l'argent, tu viens ?
- Si tu veux.
- Vas-y dans une heure ça te va ?
Tibério répondit par un simple hum inexpressif à Steven puis finit par raccrocher.
Aussitôt l'appel finit, le jeune pensa à Steven, Tiago et Antoine. Il pensa au fait que ses amis ne le connaissaient pas particulièrement bien. Il leur avait caché ses séances chez le psy, ses problèmes personnels et encore beaucoup de choses encore.
Ce n'était pas qu'il n'avait pas confiance en eux, loin de là. Mais il ne voulait pas qu'ils le voient comme quelqu'un nécessitant un professionnel pour aller mieux. Il détestait être faible, il haïssait le Dr Adams du plus profond de son être, mais il se devait d'aller le voir, il était obligé de le faire.
Sans arrêt le Mexicain se demandait comment ses amis pourraient réagir à sa tragédie familiale, si leur regard pourrait changer ou bien leur amitié. Tibério pensait qu'ils allaient le regarder avec pitié et il refusait ça. Il avait donc inventé un mensonge, prétextant avoir ses parents dans une autre ville. Il avait menti en disant avoir déménager pour ses études, alors qu'il fuyait seulement sa vie passée.
Jusque-là le mensonge avait bien tenu, il n'y avait aucune raison pour que ses amis ne découvrent la vérité. Cependant cela avait été vrai jusqu'à la soirée de la veille, où Valérian s'était pointé se présentant comme un proche de la copine d'Antoine.
Un océan de panique intense avait envahi le jeune à la chevelure de suie, il avait vu ses barrières de protection tomber, le blond l'exposant à la vérité que Tibério s'acharnait à garder secrète. Le fait de ne pas avoir une bonne relation avec celui à lunettes avait corsé les choses, menant directement à l'utilisation de la violence et de la menace.
Or Valérian n'avait pas été réceptif à la colère de Tibério, au contraire il s'était montré encore plus mesquin et moqueur, déstabilisant l'hispanique.
Tibério haïssait cette situation, où quelqu'un d'autre que lui avait le pouvoir. À tout moment le blond pouvait dire à ses amis qu'il connaissait Tibério, qu'ils participaient tous les deux à un programme organisé par un psy. Valérian pouvait dévoiler une partie du secret du garçon aux cheveux ondulés et le concerné détestait ça.
Le jeune à la chevelure noire pensa qu'il pouvait aussi menacer Valérian en utilisant les séances avec le Dr Adams, cependant il ne savait pas qu'il s'agissait d'un secret ou si ses amis étaient au courant.
Toute cette situation était frustrante et mettait Tibério en colère. Il espérait que le gars à lunettes allait tenir sa langue et qu'il n'allait plus jamais le croiser hors des séances du programme.
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Ancolie et Pétunia
عاطفيةRésumé : Néant. C'était ce que Valérian vivait au quotidien. Il pourrait tout donner pour ressentir une quelconque émotion, de la joie, de la tristesse ou de la colère. Mais rien ne semblait fonctionner, même ses rendez-vous chez le psy. Il n'avait...