HUIT

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La voix du Dr Adams semblait quelque peu lointaine. Le léger brouhaha n'était suffisamment intéressant pour capturer l'attention du jeune aux cheveux de blé.

Valérian était perdu dans ses pensées, son expression de visage totalement déconnectée et ne laissant transparaitre aucun sentiment. Son corps était là, mais son esprit était ailleurs. À vrai dire Valérian ne savait même pas où était son esprit, les pensées s'entrechoquaient, passaient rapidement, zappant des idées floues aux idées noirs. Tout n'était qu'un parfait chaos, qui capturait le garçon de la réalité.

De l'extérieur il semblait tout autant perdu. Son choix de vêtement s'était arrêté sur un ensemble de jogging légèrement trop large. Sa veste de jogging était posée sur ses genoux à cause de la douce chaleur de la journée ensoleillée, laissant alors apparaître un t-shirt cette fois-ci un peu trop serré autour de son cou.

Sous ses yeux se dessinaient aussi des cernes, qui révélaient les nuits trop courtes et agitées auxquelles Valérian devait faire face. Son visage un peu blême inquiétait son oncle et ses deux meilleurs amis, cependant à chaque fois le jeune à lunettes avait réussi à passer outre leurs questions et les distraire de son état quelque peu préoccupant.

Valérian n'en était pas fier, mais leurs visages inquiets le mettaient plus que mal à l'aise.

- Comment vas-tu ?

Le garçon leva les yeux en entendant une voix aussi proche de lui, comprenant qu'on s'adressait à lui. Puis il vit le visage souriant de Léandre, un large sourire posé sur ses lèvres alors que ses grands verts semblaient heureux.

Valérian secoua doucement sa tête puis profita de l'arrivée du jeune pour laisser de côté ses pensées.

- J'ai connu mieux, mais on va dire que ça va. Et toi ? Tu as l'air heureux aujourd'hui.

Le sourire sur le visage du bouclé s'élargit un peu plus, signe qu'il y avait une véritable raison à sa bonne humeur.

Léandre attrapa une chaise posée non loin d'eux, puis s'assit près de l'autre jeune homme pour commencer à expliquer la raison de sa bonne humeur. Il expliqua à Valérian qu'il avait pu avoir une vraie conversation avec sa mère, chose qu'il n'avait pas pu faire depuis plusieurs mois. Qu'elle lui avait promis d'essayer d'être plus attentive à lui, de parler un peu plus et de dire le fond de ses pensées pour éviter les malentendus. Léandre était néanmoins conscient que tout cela n'était que des paroles et qu'il devrait attendre de voir les actes pour s'en satisfaire. Seulement il préféra en garder que le positif et continuer avec sa bonne humeur et sa joie.

Valérian pensa qu'il aimerait pouvoir en dire la même chose avec Valon, qu'il aimerait discuter avec lui pour mettre au clair leurs ressentiments et aller de l'avant. Mais sa dernière conversation avec son triplet datait un peu moins d'une semaine, depuis ils s'ignoraient au maximum, évitant de se retrouver dans la même pièce.

Hermann ne savait que faire, mais il préférait rester en dehors des histoires des deux frères, sachant que s'impliquer n'allait que de détériorer leur relation.

Alors la vie dans la maison était étouffante, pénible et anxiogène. Valérian essayait de sortir au maximum, d'aller chez Mathis ou bien Jade. En ce qui concernait Valon, ce dernier allait aussi souvent qu'il le pouvait chez sa petite amie, indiquant alors à Valérian que ces deux là étaient toujours ensemble.

Alors que Valérian s'apprêtait à rajouter quelque chose, son attention se détourna de Léandre pour se porter sur un nouvel arrivant dans la pièce de thérapie. Le fait qu'il s'agissait de Tibério ne fut pas surprenant, or ce qui titilla l'intérêt du blond fut le crâne rasé de l'hispanique, ses longs cheveux n'étant plus.

Ancolie et PétuniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant