Le bruit agaçant d'un vibreur résonna dans la petite chambre du bungalow, incessant. L'endormi grommela en tapotant le matelas de sa main à la recherche de l'objet maléfique qui le tirait de ses rêves, puis s'en saisit rapidement pour voir le démon qui était à l'origine de cette situation désagréable.
En lisant l'identité du contact qui tentait de le joindre, Tibério laissa un gros soupir s'échapper de ses lèvres. Il réfléchit pendant un certain temps, se demandant s'il devait ou non répondre à cet appel. Les vibrations s'enchaînaient, annonçant bientôt la prise en charge de la messagerie.
Le rasé se redressa en frottant son visage de sa main libre alors que son doigt appuyait sur l'écran pour accepter l'appel. Aucun mot ne sortit de sa bouche quand il colla le téléphone à son oreille, attendant que celui au bout du fil prenne l'initiative, ce qui ne tarda pas à arriver.
- Tibério ?
- Qu'est-ce que tu veux ?
La voix du jeune était sèche et lasse, mais son interlocuteur ne parut pas surpris par ce genre de réaction. Il laissa un léger soupir s'échapper de ses lèvres puis enchaîna avec un professionnalisme bien marqué.
- Comment vas-tu ?
- Si tu appelles simplement pour prendre de mes nouvelles, pas besoin de te farcir cette hypocrisie.
- J'ai appris pour le braquage.
Évidemment.
Tibério ne fut pas étonné que l'homme à l'autre côté du fil soit déjà au courant de cet évènement, à vrai dire il était presque surpris qu'il n'eut pas été mis au courant le jour même de l'incident.
Le rasé balança la couverture de sur son corps, puis se leva en trainant des pieds en répondant d'un ton agacé.
- Laisse-moi deviner : Adams ?
- Qui d'autre ? Tu aurais pu me contacter pour m'en informer, plutôt que ça soit ton psychologue qui m'en fasse part ?
- Pour quoi faire ? Je ne comprends même pas pourquoi t'en informer est nécessaire. Tu n'as rien à voir là-dedans, ça n'a aucun lien avec toi.
Le professionnalisme de l'interlocuteur s'échappa un instant quand il poussa un soupir bruyant. Cependant il se reprit rapidement pour continuer la conversation.
- Je suis là pour veiller sur toi aussi tu sais Tibério. Toute violence peut t'impacter, je le sais, même si tu refuses de le dire.
Un rire jaune résonna dans la cage thoracique du rasé, puis disparut brutalement tandis que la voix entachée de hargne du jeune s'exclama.
- La violence peut m'impacter ? Tu rigoles ? Louis, tu connais mon tempérament. Ne me dis pas que la violence peut m'impacter, elle fait partie de moi.
- Peu importe. Dis-moi comment tu te sens par rapport au braquage.
Tibério roula des yeux tout en marchant vers la fenêtre, celle qui donnait sur la terrasse du mobil-home. Il faisait beau dehors, le soleil était déjà levé.
Le regard brun se leva pour se poser sur la bâtisse voisine de la sienne, puis il vit deux jeunes hommes assis sur la terrasse, autour de la table en plastique blanche. Ils semblaient en pleine conversation, le blond ayant une tasse entre ses mains, ses lunettes posées sur son bout du nez. L'autre avait son menton posé dans la paume de sa main, son regard rivé sur le jeune homme situé en face de lui.
Le Mexicain les observa durant quelques secondes sans répondre, puis finalement sa voix s'éleva à nouveau en gardant ses pupilles rivés sur la scène qui se déroulait en face de son bungalow.
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Ancolie et Pétunia
RomanceRésumé : Néant. C'était ce que Valérian vivait au quotidien. Il pourrait tout donner pour ressentir une quelconque émotion, de la joie, de la tristesse ou de la colère. Mais rien ne semblait fonctionner, même ses rendez-vous chez le psy. Il n'avait...