Ancolie et Pétunia

TREIZE

  Les tics-tacs de l'horloge happaient l'attention du blond. Son cerveau était tourné vers les bruits incessants alors que la voix du Dr Adams résonnait au loin.

L'esprit de Valérian était chaotique, il pensait à son frère, il pensait à sa vie, à la dernière fois où il avait vu Steven et Tibério. Il se sentait étrange, vide mais aussi en colère.

Un soupir s'échappa de ses lèvres, attirant l'attention de son psychologue qui s'interrompit dans ses paroles.

- Est-ce que tu m'écoutes Valérian ?

Le jeune secoua la tête, puis se concentra sur l'homme. Il soupira à nouveau puis lui répondit avec une grande honnêteté.

- Non. Désolé, j'étais perdu dans mes pensées.

- A quoi est-ce que tu penses ? Tu as l'air perturbé. Est-ce que c'est en rapport avec le séjour de demain.

La date de départ pour la semaine du programme était le lendemain. Valérian l'avait presque oublié pour être franc, il n'y pensait plus. De toute façon il perdait foi dans le programme de son psychologue, se demandant pourquoi il perdait autant de temps avec ce genre de chose.

Puis le visage de Léandre lui revint en tête, et il se dit que ce programme n'était peut-être pas complètement inutile.

- Non, je pense à mon frère.

- Pourquoi ? Comment est ta relation avec lui ?

- Mauvaise...

Le garçon mit un peu de temps à enchainer. Il aurait voulu parler de leur relation chaotique, de son abandon total dans le sens de la famille, des mots tranchant que Valon avait eu à son égard. Cependant il se retint de dire tout cela et déclara tout à coup quelques mots bien décidés.

- Je ne veux plus parler de lui en séance. Il veut se débrouiller tout seul, alors il le fera. Il n'est plus ma priorité, ma priorité c'est moi maintenant.

- D'accord très bien. Il faut que tu te concentres sur toi.

Valérian marqua une pause puis ouvrit de nouveau la bouche.

- Est-ce qu'il parle de moi en séance ? Est-ce qu'il parle tout court ?

Le psychologue était sur le point de répondre, mais Valérian savait qu'il allait dire qu'il n'avait pas le droit d'en parler. De plus cela allait contre le fait qu'il ne souhaitait plus parler de son frère à présent.

Alors il coupa court à la voix de l'homme et s'exprima d'un ton décidé.

- Laissez-tomber, je ne veux pas savoir.

L'homme aux cheveux bouclé acquiesça puis sourit doucement avant de reprendre la parole en changeant de sujet.

- J'espère que la semaine avec le programme te fera du bien

- On verra.

Le ton nonchalant du patient fit bien comprendre l'absence de foi qu'il avait dans ce que proposait le Dr. Adams. Ce dernier fit un sourire poli, puis se dit que si le garçon n'avait pas foi dans le programme, alors lui allait avoir foi pour lui. Le Dr Adams savait que Valérian pouvait s'en sortir et aller mieux et il était persuadé qu'il allait comprendre que le programme était fait pour qu'il s'en sorte.

- Il y a quoi de prévu d'ailleurs ?

- Oh tu verras bien ! Tu vas bien t'y amuser, et j'espère que tu en apprendras plus sur toi avec les autres. C'est un moment très important, le partage, la vie en collectivité, les échanges. Il y aura beaucoup de chose à comprendre et à faire !