VINGT

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  Quand Valérian se gara dans l'allée de la maison, il sentit comme un pincement dans sa poitrine. C'était étrange de revenir chez lui après cette semaine au camping, même si le séjour avait en réalité duré que peu de jours, il lui avait paru durer une éternité, comme hors du temps. Tout ce qui s'était passé là-bas paraissait proche et éloigné à la fois.

Tout à coup le visage de Tibério passa dans sa tête, cependant le jeune homme ne lui permit pas de rester trop longtemps, il le chassa aussi loin et aussi fort qu'il le put. Le sujet du rasé était quelque chose auquel il ne voulait penser.

Le blond sortit de sa voiture et vint prendre ses affaires dans le coffre avant de se diriger vers la porte d'entrée.

Alors que Valérian s'apprêtait à mettre les clefs dans la serrure, la porte s'ouvrit tout à coup brutalement. Le choc fut brusque quand il vit son frère dans l'encadrement de la porte, un large sourire sur les lèvres. Or ce sourire ne resta guère longtemps. En effet il disparut la seconde même où Valon réalisa qu'il s'agissait de son frère devant la porte de la maison. Il soupira puis tourna les talons en laissant la porte ouverte.

Valérian écarquilla les yeux puis répondit d'un ton agacé.

- Merci pour cet accueil. Je pensais que tu étais heureux de me voir.

- Ce n'est pas toi que j'attendais.

La voix de son frère parvenait du salon où il s'était de nouveau affalé dans le canapé.

Le serveur soupira devant le comportement de son frère, puis ferma la porte derrière lui alors qu'une silhouette apparaissait au fond du couloir menant à la cuisine.

- Val ! Alors ce séjour au camping ? C'était bien ?

Heureusement que son oncle était présent et lui apportait un minimum d'intérêt, sinon le blond aurait rapidement eu l'envie de retourner tout droit vers le camping.

Le jeune homme laissa tomber ses affaires en un bruit sourd, laissant un soupir de soulagement s'échapper de ses lèvres, puis accorda un regard à Hermann en lui répondant d'une voix lasse.

- Si tu me demandes si grâce à ça j'ai miraculeusement récupéré une santé mentale stable, non. Si tu veux dire que ça a été, que je n'ai eu l'envie de me pendre à chaque seconde, alors non ça n'a pas été si pire.

L'oncle roula des yeux devant l'attitude de son neveu. Il ne lui accorda cependant pas plus d'intérêt et vint à ses propres conclusions pour éviter de se recevoir une nouvelle réponse du même genre.

- Donc c'était bien. Je suis quand même content que tu sois rentré, tu es le seul entre vous deux qui est réellement sympa dans cette maison.

Un grognement résonna dans le salon, signe que même si Valon n'accordait pas d'attention au retour de son frère, il gardait tout de même ses oreilles ouvertes.

Le plus âgé des trois hommes posa son pouce et son index sur ses deux sourcils en fermant les paupières d'agacement, cependant il ne fit pas le moindre commentaire, il laissa couler et se concentra de nouveau vers son neveu fraichement revenu de son programme.

- Tu rebosses quand du coup ?

Le travail.

Valérian avait oublié son travail durant son séjour, étant trop occupé pour se déprimer au retour aux clients désagréables et aux maux de pieds. Il soupira en marchant d'un pas las en direction de la cuisine, il ouvrit le réfrigérateur pour y prendre quelque chose à grignoter tout en répondant à son oncle.

- Demain, je suis du service du soir.

- Et ça va aller de reprendre directement ?

- Oui, ce n'était pas non plus un séjour épuisant.

Ancolie et PétuniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant