DIX-SEPT

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  Les regards curieux et les conversations à voix basses avaient durer pendant une heure, avant que les autres participants ne reviennent à leur comportement de base. Certes c'était quelque chose d'exaltant de voir deux personnes ayant vécu un braquage, mais la réalité était que toutes les personnes présentes avaient dû traverser des épreuves aussi, voire plus, difficiles.

Valérian était donc assis à côté de Léandre, écoutant d'une oreille distraite les psychologues parler du programme du jour. Le jeune regrettait de ne pas avoir pris du temps pour lui, ce que le Dr Adams lui avait permis de faire, mais c'était le mieux. Il n'aurait fait que de repenser au braquage, alors qu'il pouvait se vider la tête à faire autre chose et en étant accompagné de personnes agréables.

Le blond se laissa basculer en arrière, faisant craquer la chaise en plastique blanche, il laissa un soupir s'échapper de ses lèvres alors que son regard balayait les personnes présentes. Il observa tout d'abord Léandre, qui lui était totalement attentif, un léger sourire sur les lèvres. Ce garçon était doux, toujours agréable et rassurant. Valérian sentit son cœur battre un peu plus fort en le regardant.

Parfois il se demandait si ce qu'il ressentait pour Léandre était de la pure amitié, ou s'il le désirait. Il aimait les traits fins, les silhouettes minces et les expressions angéliques, comme celles du brun. Certes, le serveur était sorti avec d'autres personnes n'ayant pas du tout ce genre de description, mais c'était celle qui l'attirait le plus.

Le visage de son ex copain, Bastien, lui vint en tête et un frisson de dégoût le parcourut. Il n'avait pas eu de nouvelles de lui depuis qu'il l'avait recroisé et c'était pour le mieux.

- Est-ce que ça va ?

Valérian pivota la tête pour voir l'expression inquiète de son ami. Il s'empressa de lui adresser un sourire et lui répondit rapidement.

- Oui, je m'ennuie un peu.

- Oh, tu veux aller te reposer ?

- Non pas du tout. C'est juste que j'ai envie de faire quelque chose, mais Adams fait des discours qui durent une éternité.

- Val ...

Le ton de Léandre était réprobateur, mais il se contenta seulement de ça, tournant de nouveau sa tête et donc son attention sur les deux professionnels.

Valérian poussa de nouveau un soupir puis balaya encore une fois son regard sur les personnes présentes. Il vit Halima et Ayoub discuter tous les deux, ne portant pas la moindre attention à ce qui se disait. Ayoub sentit le regard du blond sur lui, alors il se tourna pour croiser son regard et lui accorder un signe de la main, que le garçon à lunettes lui rendit. Puis Valérian posa son regard sur Mélissa, qui se trouvait au fond, les bras croisés, toujours aussi renfermée. Elle aussi croisa le regard du jeune, mais elle ne lui fit pas de signe de la main, elle se contenta de maintenir son regard, sans animosité cependant. Valérian leva son index et son majeur et les tapota une fois sur sa tempe en guise de salut. Ses yeux se décalèrent du visage de la jeune femme pour apercevoir la silhouette de Tibério.

Le Mexicain avait les yeux plongés sur son téléphone, une casquette posée sur sa tête, son corps vêtu comme d'habitude d'un haut à manches longues et d'un short.

Valérian n'avait jamais vu le rasé porter un t-shirt. Il ne savait pas si c'était pour des raisons esthétiques ou s'il y avait plus d'explication. Peut-être avait-il des tatouages de gang, soit des blessures dues à un accident ou autre. Le serveur n'avait jamais perdu de temps à penser à ça, mais c'était quelque chose qui l'intrigua tout à coup.

Même si le blond avait voulu se faire discret, c'était en vain. Tibério releva la tête et surprit Valérian l'observer. Le blond ne détourna pas les yeux, sachant que c'était trop tard. Alors il maintint le regard noir de l'hispanique jusqu'à ce que Tibério lui fasse un geste de la tête provoquant.

Ancolie et PétuniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant