Le monde tournait à vive allure, l'impression désagréable d'être sur un bateau envahissait le corps encore alcoolisé du jeune homme. La nausée était présente, le mal de crâne aussi, les douces conséquences d'une soirée à s'enchainer verre après verre.
Les paupières s'ouvrirent pour laisser places aux pupilles grises, celles-ci furent agressée par la luminosité environnante, les yeux se fermèrent à nouveau, puis retentèrent à plusieurs reprises avant de finalement s'adapter aux rayons du soleil. Un marteau-piqueur œuvrait sans relâche dans la tête blonde, si bien que ses mains vinrent s'écraser de part et d'autre de sa tête, espérant soulager un peu le calvaire.
Valérian était installé dans un lit, il le comprit au confort que pouvait vivre son dos. Il fixa le plafond, cependant quelque chose l'inquiétait. Malgré sa recherche, aucune trace de vieille colle des lunes phosphorescentes se trouvait là, ce plafond-là semblait plus bas et était quadrillé de grosses dalles blanc cassé. Il y avait des fissures par endroit et il suivit leur chemin, guidant sa tête vers la fenêtre.
Devant la fenêtre se trouvait un grand bureau, sur celui-ci se trouvait des maquettes de maisons, des cutters et de la colle.
Valérian était perdu, il ne s'agissait pas d'un environnement qu'il connaissait. Cette information l'électrisa, si bien qu'il se redressa tout à coup, manquant de vider l'entièreté de son estomac sur le lit. Il posa une main sur ses lèvres, puis plissa aussi fort les paupières qu'il essayait de ne pas vomir. Puis, après avoir remis un peu d'ordre dans son corps, il ouvrit de nouveau les yeux et réalisa enfin qu'il n'était pas seul dans la pièce.
Tibério était assis dans un fauteuil qui se trouvait tourné de trois-quarts par rapport au lit, il était installé en tailleur, un crayon derrière l'oreille, un autre entre ses doigts dansant sur une feuille d'un carnet. Son attention fit attirée par le craquement du lit qu'avait causé Valérian, un de ses sourcils était levé, curieux, tandis qu'un sourire narquois se dessinait sur ses lèvres.
- Tu décides enfin de sortir de ton coma ?
Valérian ne répondit pas tout de suite, il fit d'abord le tour du propriétaire. L'appartement était un studio, le lit était au fond à l'opposé de la fenêtre, collé contre le mur, en face était installée une cuisine ouverte à côté d'une table à manger et au centre se trouvait deux fauteuils et une table basse. La décoration était absente, seuls quelques posters habillaient les murs, aucune photo ne pouvait être aperçue.
Le serveur se fit la remarque comme quoi l'endroit était bien rangé, malgré le fait que le plafond et les murs semblaient abimés.
- C'est bon Stéphane Plaza, l'appartement te plait ?
Le jeune à lunettes roula des yeux, puis tâtonna autour de lui à la recherche de ses lunettes, certes il voyait bien de loin, mais de près c'était une autre histoire.
- Elles sont sur la table de chevet.
Valérian pivota pour voir péniblement une table de chevet floue, puis chercha quelques instants avec sa main avant de sentir les contours de ses lunettes sous ses doigts. Finalement il décida qu'il était temps de répondre à l'hôte involontaire.
- Pourquoi est-ce que je suis chez toi ?
Se creuser la tête ne servait à rien, il ne se souvenait pas de la vieille, tout du moins pas de sa soirée après être entré dans le bar Lassiotude. Et il n'y avait pas de Tibério en vue à ce moment-là de la soirée.
Le garçon au regard sombre sourit doucement, il vint poser son carnet et ses crayons sur la table en face de lui, puis reposa son menton délicatement sur le dossier du fauteuil, faisant face à son invité.
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Ancolie et Pétunia
RomanceRésumé : Néant. C'était ce que Valérian vivait au quotidien. Il pourrait tout donner pour ressentir une quelconque émotion, de la joie, de la tristesse ou de la colère. Mais rien ne semblait fonctionner, même ses rendez-vous chez le psy. Il n'avait...