Tibério fronça les sourcils en voyant l'état du bar de son ami, il balaya la salle du regard jusqu'à tomber sur la mine rassurée d'Hugo. Il fit un pas en avant pour s'adresser au barman, mais ses yeux glissèrent légèrement vers la gauche pour tomber sur un autre jeune homme, et ce dernier ne lui était pas inconnu.
- C'est une blague ?
Le rasé fut aussi désagréablement surpris que le blond. Ses mains tombèrent le long de son corps alors que ses sourcils se froncèrent en une expression clairement mécontente, ses pieds s'immobilisant brusquement alors que sa voix reprit tout à coup.
- Qu'est-ce que tu fous là ?
Valérian roula des yeux, il porta son attention sur Hugo, qui ne comprenait rien à la conversation, puis il s'adressa à lui d'une voix fatiguée.
- C'est lui ton ami ?
Les yeux du barman passèrent du Mexicain au jeune à lunettes. Il réfléchit quelques secondes puis répondit d'un ton hésitant.
- Oui... Mais vous vous connaissez ?
- Malheureusement.
Le blond adressa un regard mauvais à la réponse de Tibério, mais il ne prit pas la peine de répondre.
Si c'était lui l'ami qui était censé l'emmener aux urgences, le jeune homme avait plus de chance d'y aller à pied que de compter sur la bonté absente du rasé. Il savait que jamais le garçon ne l'aurait emmené, l'aider aurait été la dernière de ses décisions dans ce cas-là.
Hugo questionna son ami du regard, mais ce dernier ne lui laissa pas le temps de dire quoi que ce soit, au contraire il lui coupa la parole pour le questionner sur les évènements de la soirée. Le tatoué s'exécuta, n'omettant aucun détail et ajoutant même de la bravoure à l'acte de Valérian. Ce dernier ne sachant pas vraiment où se mettre.
À la fin des explications Tibério prit la parole, il parut brusquement hors de lui, prêt à se battre.
- Comment est-ce que tu te sens toi ? Ça va ?
Valérian se dit qu'il rêvait. C'était lui qui avait le front en sang, qui s'était pris le plus de coup, mais sans surprise le Mexicain ne s'en occupait pas.
- J'espère pour lui que je ne vais pas le revoir de sitôt, sinon il ne risque plus de pouvoir manger normalement pendant au moins un mois.
- Je sais bien, je t'ai appelé car je savais que tu viendrais.
- Pourquoi ne pas appeler la police ? Ce connard mérite d'être derrière les barreaux depuis un bout de temps déjà.
- Je sais... mais, tu sais bien que...
- Oui je sais. Tu ne veux pas qu'il se retrouve en prison. Je ne te comprends pas.
Valérian savait que cette conversation était privée, que ce n'était pas sa place de l'entendre. Par conséquent il se leva de son tabouret, sa main se posant rapidement sur ses côtes à cause de la douleur, puis fit quelques pas en direction de la porte.
Or tout à coup il sentit une main agripper le col de sa veste, l'empêchant d'avancer plus loin. Son corps fut basculé en arrière alors que la voix de Tibério atteignait ses oreilles.
- Tu fais quoi là ?
Le serveur jeta un regard noir au rasé, puis essaya de dégager sa veste de l'emprise de la main de ce dernier, en vain.
Alors il lui adressa quelques mots d'un ton autoritaire.
- Lâche-moi.
- Où est-ce que tu vas ?
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Ancolie et Pétunia
Lãng mạnRésumé : Néant. C'était ce que Valérian vivait au quotidien. Il pourrait tout donner pour ressentir une quelconque émotion, de la joie, de la tristesse ou de la colère. Mais rien ne semblait fonctionner, même ses rendez-vous chez le psy. Il n'avait...