DOUZE

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  Valérian n'avait pas revu son frère depuis leur dernière conversation. C'était fini, plus jamais le garçon à lunettes allait s'occuper de l'état mental de son triplet, ni de son bien-être, il n'en avait plus rien à faire. Il avait tant essayé d'être là pour lui, de prendre soin de son frère, mais tout ça n'avait servi à rien.

Valon ne voulait plus de l'aide du blond, il ne le voulait plus dans sa vie, que ce soit de près ou de loin. Alors Valérian ne pouvait s'imposer plus que nécessaire, il se devait de laisser de l'espace à son frère, de le laisser gérer ou non ça vie. Il n'en avait plus rien à faire.

Que ce soit le dernier membre de sa famille direct, que ce soit son dernier frère encore en vie, le dernier souvenir d'une famille entière et stable. Il n'en avait plus rien à faire.

Pendant tout ce temps il avait voulu porter Valon à bout de bras, faire tout son possible pour qu'il aille mieux, passant la stabilité mentale de son frère avant la sienne, le forçant doucement à prendre en main ce qui n'allait pas chez lui. Tout ça pour ne plus en avoir rien à faire.

Comment Valérian pouvait ne plus en avoir rien à faire quand il s'agissait de son frère, de quelqu'un qui partageait le même sang, le même visage et le même passé. Est-ce qu'il pouvait réellement ne plus en avoir rien à faire ? Est-ce qu'il en était capable, de se concentrer sur autre chose que son frère ? Quand c'était la seule chose qui le faisait avancé, qui le maintenait en vie ?

Le garçon se demandait s'il ne s'était pas servi de Valon de façon égoïste, de prendre soin de lui pour avoir un objectif et ne pas se perdre définitivement dans le néant qui le bouffait petit à petit chaque jour. Si cela était le cas, comment allait-il pouvoir continuer à survivre, est-ce qu'il n'était pas celui qui avait le plus besoin de son frère, et non pas l'inverse ?

Valérian était tant plongé dans ses pensées qu'il n'entendit pas la voix de Tony prononcer son prénom. Il revint finalement à lui quand son collègue frappa doucement sur son épaule et lui adressa quelques mots.

- Des clients viennent d'arriver, place-les à une de tes tables.

Le jeune aux cheveux de blé secoua la tête pour balayer toutes ses pensées, puis adressa un signe de la tête à Tony, laissant ce dernier retourner vers les cuisines pour prendre les plats pour une de ses tables.

Valérian inspira puis finalement se tourna en direction de la porte pour adresser un sourire aux nouveaux clients. Cependant celui-ci se figea pour disparaître en reconnaissant les nouveaux arrivants. Son visage se décomposa en détaillant les visages de Tibério, Steven et Tiago. Sa bouche s'entre-ouvra en se demandant ce que ces trois personnes pouvaient faire ici, sur tous les restaurants de la ville ou bien même de la rue pourquoi ils se retrouvaient dans celui pour lequel Valérian travaillait.

Tiago fut le premier à croiser le regard du blond, il sembla fatigué tandis qu'il touchait le bras de Tibério pour chuchoter quelque chose à son oreille. Puis ce fut à son tour à lui de lever les yeux vers le serveur, un visage totalement vidé d'expression tourné vers lui. Tibério afficha un air las, haussant les épaules alors qu'il fit un signe de la main à Valérian pour l'appeler à lui.

L'homme à lunettes comprit que sa soirée allait être des plus pénibles, mais son professionnalisme prit le dessus pendant qu'il se dirigeait vers ses nouveaux clients.

- Bonsoir, c'est pour trois personnes ?

Tiago acquiesça alors que Steven réalisa enfin la présence de Valérian. Un large sourire mauvais et moqueur prit place sur ses lèvres, alors qu'il croisait ses bras contre sa poitrine il s'exprima avec satisfaction.

Ancolie et PétuniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant