90 Matt : Epilogue

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- Lorsque Andrew était venu me sauver je n'en croyais pas mes yeux. C'était comme un rêve. Ou plutôt un cauchemar. Je l'ai vu entrer dans la pièce où j'étais retenu, et au même moment, j'ai pu voir sur l'écran en face de moi, la bombe qui était à l'endroit où Roseline était exploser. Je me souviens d'avoir hurlé. Je me souviens aussi d'avoir vu pour la première fois de ma vie, le visage d'Andrew se déformer de douleur. C'est la seule fois où je l'aurais vu montrer physiquement sa souffrance à une autre personne que Roseline. C'était effrayant. Voir un Alpha aussi puissant tel que lui dans un moment de faiblesse, lui qui est d'apparence si fort en toutes circonstances. Puis, au fil des années qui ont suivies, il est devenu comme un grand frère pour moi. C'est devenu une sorte de modèle. Mon modèle. Oh bien sûr que je ne lui ais jamais dit, il aurait été trop fier. Racontais-je.

Je lus la fin de ce chapitre-là de mon autobiographie à mes auditeurs en essayant de ne pas trop repenser aux moments qui avaient suivis mes retrouvailles avec Dylan après ma capture.

L'état du corps de Roseline...Ça me donnait la chair de poule rien que d'y penser.

Les jours d'après avaient été très durs pour moi, autant physiquement que mentalement, j'avais eu des cauchemars pendant des semaines et des semaines. Je m'étais complètement refermé sur moi-même, je ne voyais que Dylan et je ne supportais pas que quelqu'un d'autre que lui me touche, ne serait-ce que l'épaule.
La seule mention de ce qui m'était arrivé me faisait faire des crises d'angoisse où je n'arrivais plus à respirer pendant plusieurs minutes et je mettais de longues heures à m'en remettre.

Et c'est le temps que j'ai passé avec Andrew (quand Dylan travaillait), assis ensemble en silence sur le toit de la villa, qui nous ont rapproché. Il m'a beaucoup aidé,  à sa propre façon. Il m'a donné un endroit où je n'avais pas besoin d'avoir l'air bien, une oreille qui écoute sans juger, et une présence qui me faisait me sentir en sécurité.

5 ans après, j'avais finalement retrouvé une vie normale, et j'avais décidé de devenir écrivain. J'avais déjà écrit quelques livres, pendant que mon esprit se remettait émotionnellement de mon traumatisme, avant que Dylan me donne l'idée d'écrire mon autobiographie. Même si je n'avais pas vécu la moitié de ma vie, il était déjà arrivé tellement de choses, que mon livre faisait plusieurs centaines de pages. Et il intéressait pas mal de monde, bref, ça allait devenir un livre à succès selon mon éditeur. Ce n'était pas vraiment mon but principal, écrire était surtout un moyen pour moi de pouvoir exprimer et d'écrire ce que je n'arrivais pas à dire à voix haute.

La séance de lecture était maintenant finie, les personnes de la librairie se dépêchaient de former une ligne, avec mon autobiographie qu'ils venaient juste d'acheter dans la main, pour que je les dédicace.

*

L'heure de dédicace touchait à sa fin, il n'y avait plus que quelques personnes quand j'aperçu une petite fille de pas plus de 5 ans, avec une longue chevelure noire et deux yeux ambrés qui me regardait avec impatience, mon livre dans l'une de ses mains. Lorsque ce fut son tour, je ne pus m'empêcher de penser tout de suite à Roseline. Elle lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Elle lui ressemblait tellement que c'en était perturbant.

Je l'observais les sourcils froncés, attendant presque qu'elle me reconnaisse et qu'elle sorte une petite phrase sarcastique comme Roseline l'aurait fait.

Dylan, assit à côté de moi, s'aperçut de mon trouble et posa sa main sur mon épaule.

- Matt. M'appela t-il.

Je secouai la tête pour chasser limage de Roseline de mon esprit et me reconcentrai sur la jeune fille en face de moi.

- A quel nom la dédicace ? Lui demandais-je, le stylo au-dessus de la première page du livre.

La Rose et le LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant