La Rose et le Loup

23 Roseline : "Frappez avant d'entrer"

Andrew et Dylan venaient de partir en haut pour aller dormir tandis qu'avec Matt nous restions plantés là, avec Clara, sans rien faire, sans rien dire. Cette femme m'intriguait profondément, j'étais convaincue que je l'avais déjà vue quelque part encore une fois. Mais je n'avais aucune idée d'où. Peut-être l'avais-je une fois croisée dans les rues de Los Angeles ? C'était fort peu probable puisqu'elle vivait en Floride depuis 17 ans

Avec Matt, nous finissons par aller nous coucher après avoir souhaiter bonne nuit à Clara. Dans les escaliers que nous montions à la vitesse d'un escargot après notre joyeuse escapade dans Jacksonville, nous discutions des deux loups chez qui nous étions.

- Peut-être qu'ils ont raison...après tout, on va rester ici toute notre vie, autant leur laisser une chance de nous prouver qu'ils sont différents des autres loups ? Après tout ce sont nos âme-surs ! Réfléchissait mon ami aux cheveux châtains.

- Tu as probablement raison...mais...tu sais à cause de...en fait le problème ne vient pas de lui mais plutôt de moi. J'ai peur qu'il finisse comme lui...Avouais-je mes doutes.

Il passa un bras autour de mes épaules et me serra contre lui en plein milieu de l'escalier.

- Je suis sûr qu'il ne le fera jamais. Bonne nuit Roseline. Tu vois déjà je peux t'appeler par ton vrai prénom sans que tu partes au quart de tour. C'est déjà bien.

J'hochais la tête et montais l'étage quatre à quatre pressée de prendre une bonne douche.

Arrivée dans ma chambre, je prenais un pyjama ample à moi. Je préférais tout ce qui était trop grand et qui permettait de camoufler toutes ces anciennes blessures qui représentaient mon sombre passé. Alors que je venais d'enlever ma veste et mes chaussures, je remarquais que mon pyjama avait des tâches de sang dessus. Je soufflais, relâchant mes épaules et repoussais le souvenir qui allait avec mon vêtement. Cette nuit-là, il était vraiment énervé. C'était un jour spécial pour lui il me semble car chaque année, le même jour, il me faisait les mêmes horreurs. Je le roulais en boule et le balançais à la poubelle alors que je prenais un autre pyjama après avoir vérifier qu'il était en bon état.

Je filais sous la douche, mettant l'eau le plus froid possible et j'essayais de frotter mon corps le plus fort possible pour essayer de faire disparaître les marques que j'avais, alors que je savais déjà depuis quelques années que ça ne servirait à rien.

Je sortais cinq minutes après, n'aimant pas particulièrement passer des heures sous l'eau. Après ma peau était ramollie et lorsque Lucas venait s'amuser sur mon corps, je souffrais encore plus

Alors que je me séchais énergiquement dans la salle de bain, mon regard tomba sur mon visage dans la glace. Mes cheveux mouillés avaient quelques frisottis qui partiraient une fois secs et mes yeux ambrés s'analysèrent. Dans le miroir je ne voyais qu'une femme marquée désespérément par un tortionnaire et qui essayait de s'enfuir pour échapper à son âme-sur, se fichant de souffrir pourvu qu'elle, soit enfin tranquille.

C'était ma vision des choses et même si je savais que c'était égoïste, je ne pouvais m'empêcher de penser que Andrew ne savait rien sur moi et que par conséquent nous souffrions tous les deux. Alors à partir de demain, j'essaierai d'arrêter de m'enfuir, le laissant essayer de s'approprier mon cur.

Après tout, rien ne me coûtait d'essayer...

Je posais ma serviette et franchissais la porte de la salle de bain attenant à ma chambre.

Je passais tranquillement mon bas long et alors que j'avais presque fini d'enfiler mon haut, vous savez quand vous attendez qu'il tombe tout seul de vos épaules à votre dos, la porte de ma chambre s'ouvrit dans un crissement, imperceptible pour un humain...