86 Lucas : Faire parler Oscar

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Oscar réalisa assez vite la situation dans laquelle il était. Un regard circulaire autour de la pièce lui permit de voir qu'il était dans une sorte de cave. 

A peine ses yeux furent ils ouverts qu'il essaya de se jeter sur moi. En vain. Les chaînes avec il était attaché étaient solides, faites spécialement pour les êtres surnaturels. Il ne s'échapperait pas. Et même s'il parvenait à s'en défaire, je le traquerai jusqu'à ce qu'il soit mort. Je le voulais mort. 

Mais pas avant qu'il m'ait dit où se trouvait ma fille et Matt. 

- Oscar. Quel plaisir de te voir. Le saluais-je d'un ton trempé d'ironie et de dégoût.

J'avais torturé Roseline, lui avait fait de elle un monstre. J'allais faire tout mon possible pour qu'il le regrette amèrement. Et qu'il paye. Même si pour ça il fallait que j'utilise des méthodes que je n'avais pas utilisé depuis longtemps.

Les yeux d'Oscar brillèrent littéralement de rage lorsque son regard se posa sur moi. Ses yeux tournèrent à leur violet vampirique quelques secondes et il tira sur ses chaînes vivement.

- Lucas...grogna-t-il, son ton rempli de haine.

Après tout, je l'avais trahi. Sa haine était justifiée.

- Dis-moi où se trouvent Roseline et Matt et ta mort sera rapide. Dis-je, la promesse de sa mort pesant lourd dans ma voix.

J'espérais ne pas avoir à le torturer, je n'avais aucune envie de me souvenir de ce que j'avais fait si souvent par le passé. Mais je n'hésiterai pas à le faire si cela voulait dire que je pouvais aider Roseline et Matt. C'étaient des enfants à mes yeux. Ils ne méritaient pas de souffrir, encore moins pour mes crimes. 

Oscar éclata de rire. Le son me donna presque froid dans le dos et je vis Dylan reculer d'un pas.

Quand je compris que Oscar n'avait pas l'intention de rire, même quand ça sonnait plus hystérique et fou que réel, je m'approchais de lui et enfonçais sa tête dans le mur derrière lui. 

Un son étranglé de douleur surgit à la place de son rire pendant une seconde, puis il était silencieux de nouveau. A genoux avec ses mains accrochées dans le dos et sa tête baissée vers le sol, il faisait pitié. Mais ce n'est pas de la pitié que je ressentais pour lui. De la rage, du dégoût, de la haine, oui. Il ne méritait pas une once de pitié avec tout ce qu'il avait fait.

Je m'accroupis face à lui, une main sur son genou, et prit une poignée de ses cheveux châtains mi-longs dans mon poing pour relever son visage afin que je puisse voir ses yeux. 

Ce n'est que lorsque la lueur et l'éclat que j'y voyais actuellement disparaîtrait qu'il allait craquer. A ce moment précis, on en était loin. Il fallait qu'il soit désespéré, qu'il ait envie de mourir, qu'il souffre tellement qu'il soit prêt à n'importe quoi pour que ça s'arrête. Alors, seulement là, il allait révéler ce que je voulais savoir.

- Je vais te briser Oscar. Murmurais-je en le regardant droit dans les yeux.

- Tes menaces ne me font pas peur, traître. cracha-t-il.

J'avais conscience que le sourire en coin qui apparut sur mon visage à ce moment-là était sinistre, mais je ne pus le réfréner.

- Ce n'est pas une menace Oscar. (Je laissais quelques secondes de silence passer, espérant faire monter la tension, puis ajoutais :) C'est une promesse.

J'accompagnais mes derniers mots de mes yeux violets et il eut un mouvement de recul, comme s'il prenait enfin conscience que ce que je disais n'était pas que des paroles en l'air.

Je comptais le laisser mariner seul dans la cave quelques heures juste pour lui laisser le temps de réfléchir à ce qu'il allait faire avant de vraiment commencer à lui faire du mal, mais au moment où je lui tournais le dos et me dirigeais vers la porte, gardée par Andrew et Dylan jusqu'à présent silencieux, ses mots m'arrêtèrent dans mon élan.

- Tu m'as tout pris quand tu m'as trahi. Ma vengeance ne fait que commencer. Promit-il.

Mon calme et mon contrôle étaient déjà prêts à me quitter avant que je n'entre dans cette pièce, mais il aurait tout aussi pu bien mettre de l'huile sur le feu, parce que avec ce qu'il vint de dire, je savais que je ne saurais plus me contenir. 

La colère explosa comme une bombe nucléaire à l'intérieur de moi, et la seconde d'après, le couteau que je gardais caché dans ma botte se trouvait dans son épaule, en dessous de sa clavicule, et ma vitesse m'avait emporté face à lui de nouveau. Il hurla. Je savais mes yeux violets alors que je gardais la lame jusqu'à la garde plantée dans sa chair d'une main et tenait sa mâchoire de l'autre, assez fort pour y laisser des traces, m'assurant au passage qu'il me regardait bien pour ce que j'allais dire.

- Tu as utilisé ma propre souffrance causée par la perte de mon âme-soeur pour me manipuler et m'utiliser à ta guise, me retournant contre ma propre fille, faisant de moi un monstre et ton instrument de torture personnel. Tu t'es servi de mon sang pour contrôler ma fille et faire d'elle ce que tu voulais alors qu'elle n'était qu'une enfant. 

Les mots sortirent à une vitesse fulgurante et je ne lâcha pas Oscar tout du long. 

- Alors, dis-moi, Oscar. Qui de nous deux mérite de se venger ? ajoutais-je avant de rétracter la main que j'avais à sa mâchoire.

Il saignait aux endroit où j'avais mes doigts il y a quelques instants. Mes griffes étaient sorties sans que je n'en rende compte, et avait ouvert la peau de son visage.

La mâchoire d'Oscar était contractée, ses yeux criaient silencieusement sa haine pour moi mais ses profondes respirations à travers sa bouche ouverte trahissait la douleur qu'il ressentait. 

- Va te faire foutre Lucas ! cria t-il alors que je retirais mon arme de son épaule et quittais la pièce, suivi par les deux loups.

La remontée des escaliers se fit en silence. Je bouillonnais de rage et les deux loups derrière moi étaient probablement trop choqués pour dire quoi que ce soit.

J'entendis la paire me demander où j'allais lorsque je ne m'arrêta pas dans le salon comme eux et me dirigeais vers la porte pour aller prendre l'air à la place.

Une fois dehors, le Soleil m'aveugla et j'en profitais pour fermer les yeux et m'appuyer sur le mur à côté de l'entrée pour prendre de grandes goulées d'air frais et essayer de calmer la tempête qu'était mes émotions.

Il me fallut plusieurs minutes pour me calmer complètement, et, pendant que mon coeur ralentissait et que mes respirations se faisaient plus longues, une idée se forma dans mon esprit.

J'allais rendre à Oscar la monnaie de sa pièce.


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J'ai rajouté un chapitre. L'épilogue c'est maintenant le chapitre 90 et il sort samedi à 6h00.

87 sort aujourd'hui à 18h00.

88 demain 6h00.

89 demain 18h00.

Naomystery2345


La Rose et le LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant