La Rose et le Loup

9 Roseline : Mauvaise nouvelle

J'ouvrais les yeux et découvrit un plafond blanc qui me brûlait les yeux.

Après m'y être habituée, j'essayais de bouger mais je n'y parvenais pas. Le moindre mouvement ne serait-ce que pensé, me renvoyais sans cesse un signal de douleur qui irradiait dans tout mon corps. Je n'avais qu'une envie : dormir.

Je n'essayais même pas de savoir où j'étais. La douleur était insupportable. Alors je refermais les yeux et plongeait dans un profond sommeil.

Je me réveillais de nouveau, une éternité plus tard me semblait-il. Cette fois-ci la douleur malgré tout présente, je pouvais parfaitement bouger. Je me redressais en position assise même si c'était difficile, j'y parvins après maintes et maintes grimaces.

J'étais dans une pièce blanche du sol au plafond. Il y avait 3 lits en plus du mien. Des personnes que je mis du temps à reconnaître étaient là.

Il y avait Dylan l'âme-soeur de Matt. Et Andrew, la mienne...

Matt était allongé à proximité de mon lit mais ne bougeais pas. Il dormait profondément.

Andrew et Dylan étaient en pleine discussion et ils ne m'avait pas encore remarqué.

- Il fait beau dehors. Dis-je pour signaler ma présence.

Ils se tournèrent vers moi dans un sursaut de peur.

Le regard d'Andrew s'adoucit quand il me vit éveillée et ses yeux brillaient.

Quelques seconde plus tard, un type qui était sûrement un docteur, débarqua dans la pièce.

Il s'approcha de moi à grand pas, sembla réfléchir quelques secondes puis se décida à parler.

- Vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé ?

L'accident me revint alors, en mémoire. Je me rappelais que nous allions trop vite. J'avais dis des choses au chauffeur pour éviter l'impact devant à cause des embouteillages. Mais un fourgon gris nous avait barré la route à gauche et un 4×4 bleu nous avait percuté sur la droite nous faisant faire plus de 3 tonneaux. J'avais alors perdu connaissance. Et je me suis réveillée ici. Nous sommes peut-être le lendemain puisqu'il fait jour dehors.

J'hochais la tête en fixant le doc.

- Très bien. Et, avez-vous la moindre idée du temps qui s'est écoulé depuis l'accident ?

- Non, aucune. Répondis-je.

D'un coup le médecin parut un peu embêté et se plongea dans une intense réflexion.

Ça ne peut pas être si terrible. Peut-être que c'est un peu plus que deux jours aussi

Il me regarda fixement pendant plusieurs minutes me rendant mal-à-l'aise. Puis, il souffla, détourna le regard vers ses pieds.

- Vous êtes restée inconsciente pendant deux jours. Annonça t-il alors.

Je fermais les yeux, soulagée. Il m'aurait dit plus d'une semaine, j'aurais probablement crié, mais deux jours c'est plus que raisonnable. N'empêche que en deux jours j'ai dû en rater des choses ! Je rouvrais les yeux et affichait un petit sourire pour rassurer le gars en blouse bleue, qui paraissait effrayé à l'idée que j'ai une réaction disproportionnée. En même temps dans son métier, il a du en voir des types traumatisés...

D'un signe de tête je destinais mon corps et lui demandais ce que j'avais comme blessures.

- Euh...alors euh...vous avez...eu des éclats de verre un peu partout mais ça a déjà fini de cicatriser grâce à votre nature de vampire. dit-il en tremblant à moitié.

Je grimaçais alors qu'il évoquait ma nature de vampire. Je n'avais jamais voulu en devenir un mais j'avoue que pour une fois, je dois une fière chandelle à Lucas. D'ailleurs, j'espère qu'ils ne l'ont pas prévenu, je me passerai volontiers de sa compagnie, désagréablement désagréable.

Je l'incitais à continuer d'un signe de tête, pressés qu'on en finisse.

- Vous avez également votre épaule gauche qui a été désarticulée mais nous l'avons remise en place pendant que vous étiez dans le coma. C'est en train de cicatriser tout comme votre dos après que nous vous ayons remis la colonne vertébrale en place. Votre côte cassée est en voie de guérison, si vous évitez de trop bouger, vous n'aurez plus mal d'ici 5 jours. Dans 3 jours, votre entorse du genou droit sera finie si vous ne marchez pas. Voilà. Finit-il avec un peu plus d'assurance.

Il me demanda si j'avais besoin de quelque chose et je lui répondait que non en secouant mes mèches noires qui tombaient sur mes épaules. Mais alors qu'il allait refermer la porte, il revint vers moi rapidement avant de me demander une dernière chose :

- Il faudrait que vos parents viennent signer quelques documents mais comme vous étiez inconsciente et que personne ne connaissait votre identité nous n'avons pas pu les contacter. Vous pourriez m'indiquez votre nom et celui de vos parents ?

Je souris lorsqu'il évoqua l'incapabilité de mon âme-soeur a donné mon nom. Mais je me rembrunit alors qu'il posait sa dernière question. Qu'allais-je bien pouvoir répondre ?

- Je m'appelle Roseline Blackest. Pour ce qui est de mes parents, vous pourrez sûrement les trouvez au cimetière.

Lorsque j'eut fini de parler, le type fit une de tête choquée qui me fit ricaner intérieurement. Il me regardait les yeux écarquillés tous comme les Loups présents dans la pièce.

- Mais vous ne vivez pas seule ? demanda le doc, perdu.

- Non mais je ne pense que mon tuteur va répondre quand vous allez appeler. Il est un peu spécial.

Et ça m'étonnerait qu'il se déplace pour moi ! Sauf si c'est pour me...

- Mais si, mais si, quel est son nom ? Demanda t-il en sortant un bloc-notes.

- Lucas Blackest. Il m'a donné son nom. En fait, si vous voulez, je me souviens vaguement du visage de mes parents, mais je ne me souviens pas de leurs noms. Ils sont morts quand j'avais 6 ans. Après cet évènement, il m'a pris sous son aile.

On va dire ça comme ça en essayant d'omettre le fait que je me fasse tabasser tous les jours.

J'étais même pas sûre de leur date de mort, comment voulez-vous que je me souvienne de leurs noms. Et puis c'est pas comme si Lucas en avait quelque chose à foutre de mes parents. Je sais pas quel âge il a lui non plus. Je lui en mettrais 20 mais je sais qu'il est plus vieux que ça.

Le doc repartit en appelant quelqu'un tandis que je n'avais qu'une envie : savoir comment allaient les autres.
À cause de mon regard insistant, les Loups me décrivaient leurs blessures. Et je me rendis alors compte que Dylan avait eu moins de chance qu'Andrew.

Ils me racontèrent également l'épisode avec l'infirmier et je ris face à leurs têtes indignées.

- Et Matt ? Demandais-je en plongeant mon regard dans celui du bêta.

Tous les deux, ils firent la grimace lorsque je prononçais son nom et détournèrent le regard ailleurs. Les yeux de Dylan étaient embués. Alors, je compris qu'il y avait un problème.

- Il...les médecins pensent qu'il va succomber à ses blessures... avoua Andrew, grave.

Je perdis instinctivement mon sourire quand Dylan prononça ces mots. Si...

Mon âme-soeur me fit un rapide descriptif de ce qu'il avait. Effectivement, c'était grave. Mais il ne pouvait pas mourir, il n'avait pas le droit de me laisser seule dans ce monde de fou. De me laisser seule avec eux. Et il n'avait pas le droit de laisser son âme-soeur seul. Je ne voulais pas quelqu'un meure, encore moins mon meilleur et mon seul ami. Lui, il me comprenait, il savait tout de ma vie, il m'avait rassuré, consolé, aidé, conseillé. Il avait été présent pour moi dans les moments les plus difficiles. Il ne pouvait me laisser comme ça alors qu'il avait toute la vie devant lui. C'était injuste !

- Les médecins disent qu'il n'a pas assez d'énergie pour guérir et que c'est un miracle si il est encore vivant aujourd'hui.

-...