25 Roseline : Les mensonges

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Mes pensées partaient dans tous les sens dans mon cerveau qui se trouvait surchargé en émotions, en souvenirs qui remontaient à la surface inéluctiblement, en énergie négative qui provenait de mon corps.

Les éclats de verre ne me faisaient plus rien, à part un petit picotement indésirable qui ne me dérangeait plus. La mer de mensonges sur laquelle j'avais navigué tranquillement jusqu'à présent, venait de se déchaîner et maintenant elle menaçait de m'engloutir toute entière dans les tréfonds de mon âme meurtrie, blessées, trahie. J'étais en train de me noyer.

La porte de ma salle de bain, il y a un instant fermée, venait de s'ouvrir brutalement sur Andrew et Matt. Ils semblaient complètement affolés et angoissées à l'idée qu'il me soit arrivé quelque chose. Chose qui, maintenant ne m'atteignait plus. Rien de ce qu'ils me disaient ne toucha mon cerveau, et je restais ostensiblement fermée à toute parole qu'ils prononçaient.

Je savais que mes yeux avaient viré au rouge sanglant à cause de ma colère profonde qui ne voulait pas me quitter. Je tournais la tête vers eux lorsqu'ils m'appelèrent. L'Alpha fut frappé de stupeur lorsqu'ils vit mes yeux et recula avant de partir en courant tandis que Matt s'aventura jusqu'à moi, marchant sur les débris sans y prêter attention, avant de fixer mes yeux à la recherche de réponses que je ne pouvais pas lui donner de vive voix, j'étais encore sous le choc de l'émotion.

- Sors de là, il faut te soigner.

Il prit mon bras, et au contact de sa peau glacée sur la mienne, je retournais au présent, les bouts tranchants dans ma peau commencèrent à me faire mal et je le suivais hors de cette pièce sans dessus-dessous.

Il me fit m'asseoir sur mon lit et s'assit avec moi.

- Tes yeux sont toujours aussi rouges. Me dit-il, en chuchotant.

Je me tournais mon visage vers lui. Ses yeux changèrent de couleur aussitôt et devinrent violets.

Lorsqu'un vampire de rang inférieur à un Buveur ou une Buveuse, voient ses yeux rouges, ils virent aussitôt en leur couleur vampirique.

Je prenais une grande respiration pour faire disparaître toute trace d'émotions sur mon visage et mes iris redevinrent dorés.

Soudain, nous entendîmes des pas précipités dans les escaliers et quelques instants plus tard, Andrew reparut avec Justine qui tenait dans une main, une mallette d'infirmière. Lorsqu'elle vit mon état, elle eut un hoquet de surprise et poussa le vampire opportun pour prendre sa place. Il fit une moue désapprobatrice mais ne fit aucune remarque.

Justine, l'infirmière pour la meute rapprochée d'Andrew, entreprit de me retirer tous les bouts de verre fichés dans ma peau avec une petite pince.

Un quart d'heure plus tard, elle eut finit son travail méticuleux et après m'avoir nettoyé le visage, elle me laissa dans ma chambre.

Entre temps, Matt et Andrew étaient partis s'occuper l'esprit ailleurs. Il me semble que de me voir comme crla leur a fait une décharge électrique.

Juste avant de fermer la porte Justine s'adressa à moi.

- Aujourd'hui, il y a Andy, Lisa, Liam et Lenny qui rentrent de voyage. Ce sont les quatre autres bêtas de l'Alpha. Je voulait que tu le saches pour que tu ne sois pas trop surprise. Ils arrivent pour le repas de midi.

Elle m'avait adressée un petit sourire puis était partie en fermant doucement la porte.

Et moi qui pensais qu'Andrew n'avait pas beaucoup de bêtas...et bah la maison va être encore plus vivante...ça me laissait environ deux heures de tranquillité.

120 minuscules minutes pour vivre avant que je ne puisse plus rien faire. c'était vraiment pas grand-chose. Déjà qu'ils avaient tous 20 ans et que je me sentais petite avec Matt...

Je soupirais à fendre le cœur d'une pierre et m'allongeais sur mon matelas en étoile de mer. Je n'avais rien à faire.

Je passa dix minutes ainsi à ne rien faire avant que quelqu'un toque a ma porte.

- Ouiiiiiiiiiii ? Dis-je, ma voix partant dans les aigus.

Oh non !

Clara Lighest, ou plutôt Lise Jones ( elle n'est plus mariée ) venait de pénétrer dans ma chambre.

Je retins difficilement un "Maman. Sors !" Pour qu'elle me fiche la paix mais je voulait attendre qu'elle me le dise d'elle-même pour voir jusqu'où elle était prête à mentir pour me cacher la vérité. Apres tout, c'est elle qui avait commencé à jouer.

Alors jouons !

- On m'a dit que tu avais eu un petit problème avec ton miroir. Tout va bien ?

J'avalais ma salive avec beaucoup de mal lorsque je me rappelais les circonstances dans lesquelles j'avais explosé le miroir de ma salle de bain.

- Pourquoi vous pensez que je mens sur l'apparence de...celui qui m'a fait ce que j'ai sur le dos ?

J'ai failli dire Lucas avant de me rappeler que je ne voulais pas lui donner la satisfaction de savoir qu'elle pourrait obtenir de moi tout ce qu'elle voulait.

- C'est simple, tu me mens sur tout alors pourquoi tu me dirai la vérité sur son apparence ?

Je m'asseyais sur le rebord pour lui faire face, elle était assis à la même place qu'hier, sur une chaise en bois.

- Si je te dis qui c'est, tu me croirai ? Demandais-je, la mettant ai défi de me dire oui.

- Pourquoi je ne te croirai pas ?

Comme elle, elle ne savait sûrement pas que j'étais de Lucas, elle penserait que Cameron était en vie, que son amie policier lui avait menti, oui, ça pourrait être drôle !

- C'est mon père qui m'a fait ça. Annoncais-je en la regardant droit dans les yeux.

Et la réaction que je m'imaginais était la même qui voulait dans ses yeux jaunes.

Elle eut l'air totalement surprise que ce soit un père qui fasse cela à sa fille, puis terrifiée parce que ça voulait dire que Cameron était en vie, puis confuse car ce n'étais pas possible, pour finir, elle avait l'air complètement paumée !

Prévisible.

Maintenant, elle ne pipait mot, incapable de penser de façon cohérente. Elle essayait d'assembler les pièces du puzzle mais elle ne partait pas avec les bonnes pièces, alors le puzzle était irréalisable.

C'était en s'enfuyant comme la lâche qu'elle avait été il y a dix-sept ans, qu'on ne pouvait que mentir pour espérer survivre et remonter le pente. Jusqu'à ce qu'une certitude, un fait, vous la fasse redescendre jusqu'à ce que vous atteigniez le fond du gouffre. A ce moment là, il n'y avait plus personne pour vous aider à remonter.

Les bords de votre trou étaient verticaux et glissants, tandis que la pente était si abrupte que, sans la vérité, vous resteriez prostré dans votre propre mensonge. Jusqu'à ce que la vérité éclate au grand au jour...

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Petit conseil : n'essayez jamais de casser votre miroir ^^ !

Alors qu'en dites vous ? L'expression de la pente est assez imagée je trouve !

À vous d'en juger !

Naomystery2345.

La Rose et le LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant