La Rose et le Loup

7 Roseline : Accident

Lorsque l'Alpha revient, calme, il lança un regard d'avertissement à Matt qui s'était rapproché de moi considérablement.

Le vampire se décale d'une place et le Loup reprit sa place initiale.

- Nous arrivons dans dix minutes. Annonce t-il alors faisant taire le mec a droite.

- Mec t'es insupportable. Dis-je en m'adressant à mon ami.

Il me sourit finement, me faisant rire silencieusement.

L'Alpha qui avait probablement décidé de l'ignorer s'adressa à moi comme si il pensait que j'allais lui répondre.

- Comment tu t'appelles, mon coeur ? Me demande le Loup, curieux de connaître mon prénom.

Je faisais une grimace à cause du surnom si souvent utilisé par Lucas juste avant qu'il ne me frappe.

Il faisait toujours ça. Quand il arrivait, je me mettais souvent à pleurer parce que je savais ce qui m'attendait.
Alors il me prenait dans ses bras, m'appelait mon coeur, et me consolait. Puis quand la dernière larme tombait. Il prenait son visage impassible et me tabassait jusqu'à ce que je m'évanouisse. A chaque fois que ses bras se refermait sur mon corps fragile, j'en tremblais d'avance et tentais par tous les moyens de le repousser mais il était beaucoup plus fort et plus grand que moi.

Je tournais la tête vers la fenêtre de la voiture pour ne pas qu'il voit que j'étais faible. Oui j'étais faible, je pleurais tout le temps à cause de Lucas malgré tout mes efforts pour ne pas verser une larme, tout mes plans tombaient à l'eau à la moindre émotion. J'étais faible en toute circonstance et je le serai sûrement jusqu'à la fin de mes jours.

J'entendis faiblement Matt grogner car il connaissait ma vie, mon passé, mon vécu, il savait que m'appeler comme ça me rendait triste. Il savait ce que Lucas me faisait vivre continuellement. Pour lui aussi c'était dur car il ne pouvait pas m'aider. Il était impuissant et quand je revenais avec un il au beurre noir, il était furieux. Mais...il ne pouvait rien faire.

L'Alpha tourna la tête vers Matt, étonné qu'il grogne mais Matt le fusillait du regard et il me regarda, alors que les voitures qui défilaient dans l'autre sens me paraissaient très intéressantes.

- Pourquoi tu ne me répond pas ? Demanda t-il.

Je ne répondais toujours pas et gardait les yeux rivés sur la fenêtre en espérant qu'il abandonne son entreprise mais ce ne fût pas le cas et il commença à s'énerver.

- Arrête. Dit mon ami au bout d'un moment, lui, comprenait ce que je ressentais en ce moment et il faisait tout pour m'aider même si face à l'incompréhension du Loup, la tâche ne s'avérait pas si facile que ça.

- Et pourquoi je devrais arrêter de parler à mon âme-soeur, tu m'expliques, hein ?! S'anima l'Alpha, hors de lui.

- Même lui, aurait été plus compréhensif...murmura t-il plus pour lui que le loup mais puisqu'il avait une ouïe surdéveloppée, il entendit très bien les paroles du jeune vampire.

J'avoue que sur ce coup-là, j'aurai préféré qu 'il ferme sa grande gueule.

Je regardais mon vampire préféré qui disait que Lucas était plus compréhensif que mon âme-soeur, ce qui, dans ce cas, était probablement vrai. Mais ça, c'était un secret, personne n'oserais le dire à voix haute même si Lucas était mort. Il serait bien trop content de voir que certains lui fassent des compliments.

- C'EST QUI LUI, BORDEL MAIS VOUS ALLEZ PARLEZ À LA FIN !! hurla ma moitié au Combattant.

Son bêta, n'appréciant pas que son Alpha crie sur son âme-soeur, lui demanda gentiment de baisser d'un ton, ce qu'il fit devant notre mutisme. Il en avait assez mais personne ne pouvait nous dépêtrer de cette situation qui n'en finissait plus.

- Et vous, vous vous appelez comment ? Parce que en fait, vous nous avez un peu emmenez de force avec vous, donc...fit Matt, une lueur de défi dans les yeux.

Toutes les personnes de la voiture, moi y compris, soufflèrent devant la réaction enfantine de Matt.

- Moi, c'est Dylan Marks. J'ai 23 ans. Je suis le bêta de monsieur ici présent qui ne fait que crier depuis tout à l'heure. Se présentait l'âme-soeur du Marqueur.

Matt eut un petit sourire, lorsque le lycanthrope énonçait son nom de famille. Essayez de dire Matt Marks, pour voir c'est assez compliqué. Et puis entre Clarks, et Marks, 2 lettres seulement de différence. La coïncidence était grande.

- Moi, c'est Andrew Davis, Alpha suprême. J'ai 23 ans. A vous maintenant. Et dites nous ce que vous êtes aussi.

Matt prit la parole :

- Je m'appelle Matt Clarks. J'ai 17 ans et je suis un vampire. Marqueur et Combattant ! Dit-il,alors. Tout fier.

Soudain, le chauffeur jura sans aucune raison apparente.

- Les freins ne répondent plus ! On va beaucoup trop vite et je ne sais pas comment faire pour m'arrêter ! S'affole t-il alors.

C'est la que je sortis de mon mutisme. Moi, je savais très bien comment faire vu que Lucas m'avait enseigné tout sur le fonctionnement des voitures. Je savais les pirater, les rendres incontrôlables, désactiver le moteur à distance, modifier la trajectoire...tout en fait. Et je savais aussi quoi faire dans n' importe lequel des scénarios catastrophes comme celui que nous étions en train de vivre. Et ça me dispensait de répondre aux questions des Loups.

- Désactivez le machin à droite déjà ! M'exclamais-je en montrant le truc qu'il fallait désactivez mais dont je ne me souvenais plus du nom.

- Maintenant, rétrogradez ! Ordonnais-je, criant à moitié sous la panique.

Soudain, la voiture fit un écart pour éviter une voiture à un feu rouge, mais à moins de 500 mètres, un bouchon créant un attroupement de voitures sur un carrefour nous indiquerait que l'impact restait inévitable.

- METTEZ LE FREIN À MAIN ! hurlais-je sous la terreur.

Les deux loups étaient pâles comme la mort qui nous attendait à 100 mètres.
Mais alors que je me disais que rien ne pouvait être pire, un fourgon gris sur notre gauche, roulant à la même vitesse que nous et par conséquent beaucoup trop vite, nous colla, évitant tout retrait possible de notre part.

Un 4×4 bleu marine, fonçais droit sur nous perpendiculaire à la voiture dans laquelle nous étions, à notre droite. De tous les côtés, nous étions pris d'assaut, sans aucun moyen d'échappatoire. C'etait un meurtre organisé, prémédité et réfléchi. La voiture bleue allait nous rentrer dedans bien plus vite que nous dans l'attroupement de voitures.
Le fourgon gris pila, s'arrêtant avant le carrefour géant.

Au loin déjà, j'entendais des ambulances arriver.

La voiture bleue était là, 10 mètres.
Elle nous percuta avec une violence inouïe.

Nous entamons un tonneau, roulant sur la gauche, sur moi.
Puis, nous faisons un deuxième tonneau, et encore un autre, puis un autre encore...