IX

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Lorsque les portes s'ouvrirent enfin sur le toit, il scruta l'horizon à la recherche de leur machine volante. Encore un peu de patience... Puis ils rentreraient tous ensemble.

Azalée, bien que présente, semblait morte, inconsciente. Elle ne quittait des yeux le sol en face d'elle, imaginant ses pieds marcher, au lieu d'être dans ce fauteuil. Elle venait soupirer. Elle devait continuer à espérer.

L'hélicoptère arrivait bien vite, avant de se poser sur le sol.

Le soupir d'Azalée brisa le cœur de König. Elle qui avait été leur flamme... Le voir ainsi anéantie était insoutenable. D'un geste doux mais ferme sur son épaule, il l'enjoignit à relever les yeux. Lorsqu'elle croisa son regard, il articula silencieusement:

« Regarde, Liebchen. Bientôt tu marcheras de nouveau, » puis désignant l'hélicoptère atterrissant: « Nous rentrons chez nous. Tu n'es plus seule » Sa main glissa le long de son bras pour serrer la sienne tendrement. La Sergente avait tant donné, il était temps pour elle de se reposer en sécurité.

Lorsque la machine fusée fut immobilisée, il poussa délicatement le fauteuil vers l'ouverture. KorTac avait pris soin d'envoyer un hélicoptère assez grand pour accueillir les trois soldats. À son bord, un brancard. Avec douceur et précaution, il souleva le corps encore alangui d'Azalée dans ses bras, l'installant sur la civière le plus confortablement possible. Ses traits trahissaient l'inquiétude de la voir souffrir du voyage. Mais très vite ils seraient arrivés, et sa guérison pourrait enfin se poursuivre dans leur foyer, loin des regards étrangers. Pressant une ultime fois sa main pâle, il transmit son soulagement avant de prendre place aux côtés de l'équipage.

Et se fut quand il l'a portait, que König remarqua dans quel était était la jeune femme; affaiblie et amaigrie. Mais le regard d'acier du Colonel brilla d'une détermination nouvelle en la déposant sur le brancard. Désormais, plus personne ne l'affaiblirait davantage.

La jeune femme se laissait encore une fois faire, regrettant de ne pas pouvoir marcher, et faire tout cela d'elle-même. König serra brièvement sa main pâle avant de prendre place aux côtés d'Horangi, saluant respectueusement les hommes de l'équipage. Puis l'engin s'éleva dans les airs d'un mouvement brusque.

Il ne quittait pas la Sergente du regard, soucieux du moindre de ses frémissements. Mais bientôt ils atterriraient, et il serait à nouveau à ses côtés sans discontinuer.

Sa force l'avait quittée et elle se trouvait paralysée, réduite à simplement observer son camarade. Celui-là même qui avait été à ses côtés depuis le début de l'accident... Son cœur commença à battre plus intensément et ses joues prirent une teinte rouge familière, celle qu'elle arborait habituellement lorsqu'elle laissait son esprit vagabonder un peu trop vers son Colonel.
Mais König n'était pas dupe, son regard posé sur elle depuis tantôt, remarqua instantanément le frémissement qui agita les traits pâles de la brune, et le rose fugace qui teinta ses pommettes délicates. Une réaction intacte, magique, qui réchauffa son cœur glaçé.
D'un geste infiniment doux, il effleura sa joue d'une main rugueuse, souriant avec tendresse devant ce signe vivace de retour à elle-même. Le cœur d'Azalée, si fort et fier, n'avait pas sombré tout à fait.

Leurs regards s'accrochèrent, chargés de non-dits et de sentiments refoulés. König articula silencieusement des mots d'espoir, tandis qu'Horangi veillait discrètement au loin.
Cependant, Azalée désirait davantage. Le simple contact de leurs mains ne lui suffisait plus, alors sa main poursuivit sa progression le long du bras de l'autrichien, comme un geste l'invitant à se rapprocher. De l'autre main, elle tapota légèrement son épaule. Le souffle de König s'accéléra sous sa douce caresse.
Comprenant son appel silencieux, il se pencha doucement sur elle, capturant son regard brillant d'une flamme enfin ravivée.

𝐃𝐎𝐈𝐍 𝐓𝐈𝐌𝐄 | königOù les histoires vivent. Découvrez maintenant