XXVI

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A présent arrivés sur les hauteurs stratégiques, ils pouvaient enclencher la danse mortelle. Leur triomphe ne fera bientôt plus aucun doute.

Du haut de sa position de guetteur surplombant la ville, König épiait à la jumelle les mouvements d'Azalée et Roze avec attention.
Il ne put s'empêcher de détailler la démarche gracieuse de sa belle lorsqu'elle émergea de la berline, le vent caressant sa chevelure désormais lâchée. Même dans ce décor hostile, sa beauté fatale restait irrésistible. Pourtant, son instinct protecteur reprit vite le dessus. Lorsqu'elles s'enfoncèrent bravement au coeur des ruelles, il cracha sombrement dans son micro :

« Mesdemoiselles, ici le commandant. Signalez votre position dès que possible, et restez groupées. Peu importe la stratégie, la moindre menace sera anéantie. » Puis se tournant vers ses hommes déjà postés aux aguets, il continuait : « Que chacun garde un œil sur nos camarades. Et souvenez-vous, frères - aucun ennemi ne vit longtemps face à notre rage ! »

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La journée s'était bien passée. Voilà maintenant les deux jeunes femmes dans leur chambres d'hôtel, en train de faire les dernières retouches pour ce soir.

Lorsque la nuit tomba sur la petite ville mexicaine, König sentait la tension monter dans ses veines. Bientôt débutera la phase cruciale de leur opération sous couverture. Installé sur le toit d'un immeuble, il épiait les environs d'un œil aguerri entre deux appels de sécurité à Azalée et Roze. Sa bien-aimée lui avait décrit les derniers préparatifs dans leur chambre d'hôtel, ses atours de camouflage de guerrière se muant lentement en parures de séductrice. Bien qu'appréhendant son plan risqué, il devinait sa beauté fatale plus étincelante que jamais.

« Sois prudente, meine Seele... Je veille sur toi dans l'ombre. Ensemble rien ne pourra nous résister. » Puis il se tourna vers ses hommes, s'adressant d'une voix forte: « Mes frères, que la chasse commence. Traquons notre gibier et veillons sur nos camarades ! » Lorsque le véhicule blindé de ses hommes déposa Azalée et Roze devant le petit bar ciblé, König activa discrètement.

« Ici le commandant. Nous sommes en place, je peux vous voir. Soyez prudentes et gardez vos écouteurs. » Dégainant ses jumelles, il épia à travers la lunette le moindre détail de la scène, guettant le danger potentiel. Azalée resplendissait face à lui comme une flamme. Son cœur ne put s'empêcher de serrer en la voyant s'avancer seule, sans lui.

« Je serai dans l'ombre, Liebchen. Un seul geste déplacé et le responsable sera pulvérisé. Ensemble, nous vaincrons. »

« Kein Problem Schatzi, » avait répondu Azalée en chuchotant, venant regarder sa manucure rouge assortie à sa robe en sequin de la même teinte. Lorsqu'il entendit le chuchotement rassurant et le surnom tendre de sa belle, König esquissa un petit sourire en coin malgré la tension. Elle remettait ses boucles d'oreilles en place sous ses cheveux longs et lisses, dissimulant son oreillette. Elle s'avançait doucement sur la scène, après avoir checker sa coéquipière.

« Triunfarás en todo camarada ! » Sa flamme savait galvaniser ses forces comme personne. Époussetant distraitement la crosse de son fusil de précision, il suivit chacun de ses mouvements à travers la lunette avec fierté. Même au milieu de ce repaire hostile, sa beauté demeurait ravageuse et sa grâce guerrière, irrésistible.

« J'espère que tu me porteras quand j'aurai mal aux pieds ce soir, » fit la française à l'intention de son amant, alors que la musique commençait à se faire entendre dans la salle. Malgré la tension de la situation, le géant ne put réprimer un sourire affectueux en entendant sa pique taquine.

« Ce soir mes bras seront tes seuls repos, meine Kriegerin. Ta beauté fatale rasera tous les obstacles, et notre victoire sera célébrée comme il se doit... » Son regard d'aigle demeurait rivé sur sa compagne à travers la lunette.

𝐃𝐎𝐈𝐍 𝐓𝐈𝐌𝐄 | königOù les histoires vivent. Découvrez maintenant