X

310 19 12
                                    

Quelques dizaines de minutes passaient, Horangi et son infirmière étaient restés avec la jeune française, où ils s'étaient rendus à l'infirmerie. Le temps semblait filer à l'infiniment lente pendant l'attente d'Azalée. Installée confortablement dans son fauteuil roulant, elle conversait peu mais écoutait avec attention les nouvelles racontées par Horangi.

Son regard se portait parfois vers la sortie, guettant le retour de König. Que préparait-il pour elle ? L'imaginer s'activer la réchauffait.

Malgré la douleur sourde, elle se sentait en sécurité au milieu des siens. Bientôt, elle gagnerait son nouvel antre... et pourrait enfin s'abandonner à un repos réparateur. Avec patience et détermination, elle guérirait. Soutenue par cette famille choisie sans laquelle rien n'aurait été possible.

Elle regardait le coréen, qui était obnubilé par la jeune infirmière, alors qu'elle partait pour rejoindre le bureau suite à un appel.

« Embrasse-la, t'en meurs d'envie, » fit Azalée d'un ton joueur, dans un léger chuchotement, le sourire aux lèvres. Les traits de l'homme s'empourprèrent malgré lui sous le clin d'œil amusé de la jeune femme. Celle-ci ne perdait rien de ses réflexes espiègles malgré l'épreuve !

« Tais-toi, Sergente ! » plaisanta-t-il bien qu'intimidé. « Tu devrais plutôt songer à ton rétablissement. » Mais ses yeux suivirent furtivement la silhouette élancée de l'infirmière quittant la pièce. Azalée n'avait pas tort... Il soupira, troublé. Puis se tourna à nouveau vers sa précieuse camarade, un sourire reconnaissant flottant sur ses lèvres. Sa flamme intacte réchauffait les cœurs. Bientôt König viendrait la chercher aussi. Encore un peu de patience...

« Si tu ne l'embrasse pas, c'est moi qui vais le faire, » fit-elle avant de rire. Son rire cristallin résonna à nouveau dans la pièce silencieuse, malgré la douleur.

« Incorrigible, Sergente ! » protesta-t-il, attendri malgré lui. Son courage indomptable la poussait déjà à retrouver sa fougue légendaire. Un bon signe, aussi soulageant que touchant. Puis croisant son regard malicieux, il répliqua sur le ton de la confidence:

« Très bien, à ton rétablissement je la prendrai dans mes bras. Mais toi aussi tu auras un bel avenir... » Ses yeux pétillaient, évoquant sans un mot le Colonel si dévoué.

« Je ferais en sorte d'être remise sur pied le plus vite possible alors, » fit la française en souriant. Elle avait repris des forces, mais son esprit était toujours un peu comateux. Soudain, König ouvrit la porte.

« De quoi vous parlez ? » Il demandait, regardant les deux jeunes gens.

« De Horangi et son infirmière chérie, » répondit Azalée. Un sourire en coin étira les lèvres de l'autrichien devant la réponse espiègle de leur collègue.

« Je vois... sans surprise. » commenta-t-il, malicieux. Puis se penchant avec douceur. « Es-tu prête à gagner ton nouveau repaire, Liebchen ? J'ai œuvré pour ton confort maximum. » Ses yeux brillants trahissaient l'impatience de la voir savourer ce cocon aménagé par ses soins. Sur un signe de tête, il poussa prestement le fauteuil roulant hors de l'infirmerie.

Il ne fallut que quelques instants pour arriver au bureau de König. Il ouvrait la porte, et continuait de pousser le fauteuil. La jeune femme était agréablement surprise de voir à quel point le bureau était bien agencé.

Le Colonel avait voulu transformer cet espace fonctionnel en cocon accueillant pour sa guérison. Lit médicalisé moelleux, table de chevet, livres, télévision... Rien ne manquait pour sa guérison. Et surtout, de grandes baies vitrées laissaient entrer la lumière du jour, offrant une vue apaisante sur les jardins alentour.

𝐃𝐎𝐈𝐍 𝐓𝐈𝐌𝐄 | königOù les histoires vivent. Découvrez maintenant