XIII

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« Tu rayonnes, Liebchen. » murmura-t-il à son égard. Il caressa tendrement sa joue veloutée, savourant chaque instant à ses côtés. Leur amour patient survivrait à toutes les épreuves.

La Sergente se laissa faire avec un sourire radieux. Ensuite, elle sortit son téléphone et y tapota quelque chose. June revint rapidement avec deux yaourts nature saupoudrés de sucre, qu'elle plaça devant la jeune femme assise à l'extrémité de la table. Ensuite, elle la plaça en face du Colonel, lui apportant une cuillère et un bol de céréales.

« Azalée fait des progrès par elle-même. Merci de prendre soin d'elle, Colonel. Je pense que d'être aussi proche de vous l'aide à se remettre plus facilement sur pied... » La française relevait son regard meurtrier. Un éclat de rire franc échappa à König devant les joues empourprées de sa belle. Décidément, l'humour taquin de June galvanisait les cœurs.

« Cette guerrière se surpasserait par elle-même. Mais je ferais tout pour soutenir sa résilience... » répondit-il d'un ton affectueux. Il se pencha vers sa belle brune. « N'est-ce pas, Liebchen ? Ensemble, nous vaincrons toujours les épreuves. »

« Ja, » avait simplement dit Azalée avec un sourire, alors qu'elle venait prendre sa cuillère. Soudain, Horangi débarquait presque en courant, venant s'asseoir à côté de l'infirmière. La Sergente l'avait prévenu qu'elle était avec eux, alors même s'il avait déjà déjeuner, il était revenu.

« Hé bien héros, déjà de retour parmi nous ? » lança l'autrichien d'un ton moqueur, remarque que leur camarade ne prit la peine de relever.

De son côté, la convalescente sirota son yaourt d'un air studieux. Mais ses joues rondes ne trompaient personne sur sa joie intérieure... Surtout lorsque June entama la conversation avec leur embusqué matinal, provoquant son rire cristallin habituel. Alors, Fender, un opérateur, se rapprochait de la joyeuse troupe, avant de poser une main sur l'épaule de König.

« J'espère que tu as eu la nouvelle, mon ami. Nous partons toi, Hutch et moi ainsi que nos troupes respectives pour une nouvelle mission. Le dossier se trouve sur ton bureau... » Un silence lourd s'installait sur la table, alors que tout le monde regardait le Colonel.

Les traits pourtant détendus de König se figèrent sous la nouvelle. Une nouvelle mission signifiait s'éloigner à nouveau, alors que leur guérison nécessitait un soutien constant... Pourtant, son sens du devoir primait. D'un hochement de tête résolu, il se leva lentement.

« Merci de me prévenir Fender. Je vais consulter le dossier tout de suite. » articula-t-il, se tournant vers ses camarades réunis : « Soyez prudents en mon absence. » Ses yeux s'attardèrent sur Azalée, son âme sœur si fragile encore. La quitter serait l'épreuve ultime. Mais leur amour survivrait à tout. Fort de cette certitude, il s'éloigna à contrecœur vers son bureau, le cœur lourd.

Sans un mot mais avec détermination, la française tentait de le suivre, laissant son déjeuner sur la table - elle n'avait plus faim, de toute façon. A la force de ses bras, elle poussait le siège.

Le Colonel s'éloignait d'un pas raide lorsqu'un son familier le rejoignit à grandes peines. Son cœur se serra en reconnaissant Azalée, butant sur son fauteuil roulant.

« Liebchen, retourne déjeuner. Je reviendrai te parler après... » murmura-t-il d'une voix tendue. Mais sa volonté de fer ne céderait devant aucun obstacle. Alors il ralentit le pas, lui accordant la possibilité de le suivre en silence. Arrivés dans son bureau, il s'assit sur sa chaise, et soupira devant le dossier annoté. Puis se tourna enfin vers elle, caressant sa joue du revers de la main.

« Reste en sécurité. Je t'en prie... » souffla-t-il, le cœur au bord des lèvres. Car désormais, chaque séparation pouvait être la dernière...

« J'attendrai ton retour, Schatzi. » Elle déposa sa main sur la sienne, sur sa joue, comme si elle souhaitait qu'il la laisse rester un peu plus longtemps. « De quoi parle la mission ? »

𝐃𝐎𝐈𝐍 𝐓𝐈𝐌𝐄 | königOù les histoires vivent. Découvrez maintenant