XIX

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Malgré les interdits, la chaleur de son corps contre le sien apaisait la faim qui grondait en lui. Son parfum capiteux l'enivrait à chaque inspiration. Arrivés dans le couloir, il se tourna vers elle avec un sourire enjôleur.

« Tu as l'air moins blessée à présent, Liebchen... Tu es certaine de ne rien vouloir faire à la place de manger ? » susurra-t-il d'une voix suave en caressant du pouce sa joue satinée. Même s'il se devait d'attendre, sa tentation restait vive. Aurait-elle la force de lui résister encore longtemps...? La brune le regardait d'un air certain, un léger souffle sortant de son nez.

« Oui, je suis sûre. Tu seras le premier à craquer mon chéri, surtout vu comment tu étais plus tôt... » Elle souriait fièrement, l'invitant à continuer à marcher. Un grondement amusé franchit les lèvres de König devant l'assurance mutine de sa rebelle préférée. Elle avait décidément la langue acérée... mais il ne laisserait pas cette pique porter atteinte à sa virilité !

« Tu me provoques comme personne, Liebchen... » fit-t-il d'une voix suave en refermant sa main possessive autour de sa taille. « Mais nous verrons qui craquera le premier... » promit-il d'un souffle brûlant contre son oreille, savourant son frémissement involontaire. Les joues pourpres, elle continuait d'avancer comme si ne rien n'était, son sourire n'ayant pas quitté ses lèvres.

En entrant dans le réfectoire, Azalée reprit immédiatement son masque de sérénité, effaçant toute trace de son trouble précédent. La rigidité de sa démarche et l'indifférence affichée face aux regards pesants témoignaient de la force de caractère hors norme de cette guerrière.

König ne put réprimer un sourire fier devant tant de maîtrise. Sa petite rebelle avait le sang chaud, mais un sang de glace aussi lorsque la situation l'exigeait.

Ignorant superbement les commérages, ils se saisirent chacun d'un plateau avant de s'installer à une table discrète. Mais sous la table, la jambe ferme du Colonel frôlait la sienne avec rigueur. Leur jeu de séduction venait de reprendre, à leur manière...

« Tu ne peux vraiment pas te retenir, hein ? » Elle lui souriait malicieusement, prenant avec sa fourchette un bout de son poulet. Son sourire mutin arracha un grognement appréciateur à son amant, toujours incapable de réfréner ses ardeurs même en public.

« Tu m'as trop ensorcelé pour que je puisse résister, Liebchen... » ronronna-t-il tout en laissant sa jambe effleurer langoureusement la sienne. « Mais sois rassurée, je serai le plus discret possible... »

Puis il souleva son masque, se penchant doucement, et cueillit un brin de poulet sur sa fourchette, savourant sa saveur avec délice. Mais son regard gris plongé dans le sien criait ouvertement ses intentions torrides...

Leur jeu était la meilleure façon de tromper l'ennui des règles établies. Et il comptait bien en jouir pleinement...

« Si tu n'étais pas mon Colonel, je t'aurais rappelé à l'ordre... » Elle le fixait de ses yeux séducteurs, comme si elle cherchait à le faire flancher malgré ses paroles. Sa voix et son rire caressaient les oreilles de König comme une douce torture. Sa provocation le défiait ouvertement de braver l'interdit encore un peu plus.

« Heureusement pour nous, je suis ton supérieur... », fit-t-il d'une voix mielleuse en continuant de laisser sa jambe remonter lascivement le long de la sienne. « Cela me donne quelques... privilèges. » Son regard orageux plongea dans le sien avec intensité, savourant déjà sa future victoire sur sa volonté de fer. Car bien qu'elle le nargue, il sentait sa menace s'effriter...

D'un geste lent, il porta sa fourchette à ses lèvres rougies, dévorant la nourriture avec délice tout en la jaugeant avec gourmandise.

Malgré les tensions et la passion brûlante qui les animaient, de simples instants de tendresse comme celui-ci lui rappelaient la force de leur lien. Il l'observa déguster son plat avec appétit, savourant secrètement chaque mouvement gracieux de sa bouche. La voir apprécier ainsi des petits plaisirs lui procurait une joie immense, et son doux sourire si parfait à ses yeux.

𝐃𝐎𝐈𝐍 𝐓𝐈𝐌𝐄 | königOù les histoires vivent. Découvrez maintenant