XI

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Son bras droit étant relié, Azalée prit sa fourchette de la main gauche, essayant de prendre des bouts de pomme de terre préalablement découpés.

« Est-ce qu'on peut mettre la télévision s'il te plaît ? Je veux voir les informations du jour. » Sans un mot, König se leva prestement pour allumer le petit écran. Il navigua sur les chaînes d'information afin de répondre au souhait de la jeune femme. Puis revenant s'asseoir à ses côtés, il l'observa du coin de l'œil manger avec application. Sa détermination à recouvrer son autonomie le touchait au plus profond.

« Tu es bien courageuse, Liebchen. » murmura-t-il tendrement. Ses yeux gris brillaient d'une fierté infinie. Chaque geste, chaque progrès la rapprochait de sa victoire complète sur l'épreuve.

« Je fais de mon mieux, » fit-elle tout en savourant une bouchée de son plat, un sourire aux lèvres, elle prêtait une oreille attentive au son du poste télévisé. Cependant, son attention fut interrompue par le signal sonore émanant de l'infirmerie. Elle laissa échapper un soupir avant d'extraire son téléphone portable pour envoyer un message à Horangi, certainement déjà sur les lieux, le tenant informé de la fin de leur repas et de leur intention de s'y rendre après.

D'un geste prévenant, il lui essuya délicatement les lèvres lorsqu'elle eut terminé son repas. Puis observa avec tendresse sa dextérité à manier le téléphone malgré sa fatigue.

« Courageuse guerrière. » murmura-t-il avec admiration. Récupérant prestement le fauteuil roulant, il l'aida à s'y installer tout en réglant confortablement son coussin et couvertures. « Allons répondre à l'appel de l'infirmerie. Ta convalescence doit suivre son cours. » Avec douceur, il la poussa hors du bureau.

« Mais j'ai pas envie ! Je vais bien... » Elle laissa échapper un soupir, se résignant à la situation, sachant qu'elle n'avait pas d'autre option.

« Je comprends ton impatience Liebchen, l'épreuve t'a tant ôté... » murmura König d'une voix apaisante. Ses yeux gris brillaient d'empathie sincère devant sa lassitude. Il savait combien chaque contrôle médical ravivait sa souffrance passée. Poussant le fauteuil d'un geste doux, il ajouta: « Mais ces vérifications sont nécessaires. Bientôt, tu seras guérie et nous fêterons ta force ! » Déjà les infirmières les attendaient au loin. Et quelle fut leur surprise lorsque la soldate arrivait avec une nouvelle coupe de cheveux, toute pimpante, malgré son regard ennuyé.

« Wow, quelle beauté, Sergente ! » fit Horangi qui était, comme tant douté, assis dans le bureau des infirmières.

« Merci pour le compliment, mon ami. Si tu savais comme j'ai hâte de retrouver toute ma splendeur ! » répondit-elle dans un murmure malicieux.

« Il est temps des soins et de la toilette, » les coupa alors la belle infirmière, que le coréen ne pouvait lâcher du regard, ayant même retiré ses iconiques lunettes de soleil. Azalée soupira en acquiesçant à ses paroles. Mais le clin d'œil amusé de son camarade arracha un sourire à sa moue boudeuse.

Observant avec déférence l'équipe médicale s'activer autour d'elle, elle sentit la main réconfortante de König se poser sur la sienne. Ses yeux gris brillaient d'une confiance solide, et d'un profond respect.

« Vous pouvez attendre ici, Colonel, » intima une infirmière. Horangi regardait la scène, alors que Azalée partait en direction de la salle d'examen. « Si c'est possible d'aller chercher quelques vêtements et sous-vêtements propres pour la Sergente, » König hocha respectueusement la tête devant la requête de l'infirmière. Malgré son désir de rester près d'Azalée, il comprenait la nécessité de son intimité.

« Bien sûr, faites votre travail sereinement, » acquiesça-t-il d'une voix grave. Puis il se tourna vers son camarade: « Accompagne-moi, nous allons préparer le nécessaire à sa toilette. »

𝐃𝐎𝐈𝐍 𝐓𝐈𝐌𝐄 | königOù les histoires vivent. Découvrez maintenant