XII

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La nuit se déroulait tranquillement jusqu'à ce que le réveil militaire retentisse dans les couloirs à 5h45. Un gémissement plaintif échappait les lèvres d'Azalée, alors qu'elle se retrouvait prisonnière entre le mur et son géant camarade.

Mais son petit bruit arracha un sourire attendri à König, encore enveloppé de brume matinale. Doucement, il décala son imposant corps pour la libérer de son étreinte, sans pour autant rompre leur échange chaleureux.

Ses prunelles grises pétillaient en observant son visage angélique contre l'oreiller. Combien il se sentait béni de partager ces instants précieux...

« Bonjour Liebchen... », murmura-t-il d'une voix encore rauque de sommeil. D'une caresse sur sa joue, il chassa les restes de fatigue.

« Bonjour Schatzi... » répondit-elle, sans prendre la peine d'ouvrir les yeux, laissant le doux toucher de la main de l'homme sur sa peau la refaire tomber dans un sommeil léger.

La voix endormie de la Sergente arracha un sourire affectueux à son Colonel. Comme il aimait la contempler ainsi apaisée, lovée contre son coeur... Réduit au silence par sa beauté paisible, il se contenta de prolonger sa tendre caresse sur sa joue veloutée. Déjà ses traits reprenaient des couleurs sous ses soins attentifs.

Lorsque enfin elle replongea dans un sommeil réparateur, il déposa un baiser plumeux sur son front. Puis se pelotonna autour d'elle à son tour, veillant à son repos précieux.

Ici, au creux de leurs bras, plus rien ne pourrait désormais troubler la guérison de sa guerrière. Mais leur sommeil, si: sans toquer, Horangi entrait dans la pièce, seulement vêtu de son pyjama et de ses fameuses lunettes.

« On se... » Il commença à crier, mais il fut surpris de voir non seulement Azalée, mais aussi König. Il avait l'intention de jouer un tour à la jeune femme... « Réveille... » Sans attendre, il se prit un oreiller dans la tête, balancé par la brune, qui fut bien secouée.

Le violent sursaut de la belle brune arracha un grognement de mécontentement au géant, à peine sorti des brumes du sommeil.

Mais lorsqu'il ouvrit les yeux, sa stupéfaction fut totale devant le spectacle désopilant du coréen, oreiller en main, sous le regard assassin de sa camarade. Un éclat de rire franc échappa à ses lèvres, rapidement suivi de celui résonnant du Sergent. Comme il aimait ces moments de franche camaraderie !

« Bien envoyé Liebchen ! » approuva-t-il d'une voix éraillée. Puis se tournant vers leur visiteur matinal: « Et toi, tu méritais cette leçon d'humilité ! »

Leur petite bulle paisible venait d'éclater, mais qu'importe - rien ne pourrait entamer leur bonne humeur. La brune soupirait, se laissant tomber sur le matelas.

« Désolé Colonel, je ne pensais pas que tu étais là. Je voulais juste faire une farce à la Sergente, » fit Horangi en redonnant l'oreiller à la jeune femme.

« Je vais t'envoyer à l'infirmerie, ça te fera une véritable excuse pour aller voir June... » fit Azalée, remettant son oreiller, avant de plonger sa tête dedans.

Les paroles rieuses de leur camarade arrachèrent un sourire malicieux à König. Mais devant son air faussement boudeur, il ne put s'empêcher de cajoler tendrement ses boucles brunes décoiffées.

« Laisse notre amie savourer encore un peu de repos bien mérité, Horangi. » glissa-t-il d'un ton amusé mais ferme. Puis il se penchait vers l'oreille de sa camarade enfouie sous l'oreiller: « Je m'occupe de débarrasser le plancher, Liebchen. Profite encore un instant de quiétude... »

Sur ces mots à demi-voix, il fit signe à leur troubleur matinal de le suivre hors de la chambre. Là, sa riposte serait à la hauteur de sa bêtise ! Mais déjà, il ne demandait qu'à revenir réchauffer de sa tendresse le cœur de sa précieuse guerrière...

𝐃𝐎𝐈𝐍 𝐓𝐈𝐌𝐄 | königOù les histoires vivent. Découvrez maintenant