VI

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Son physique toujours maîtrisé, ses traits trahissaient désormais l'inquiétude la plus vive. Qui avait osé s'en prendre à elle de la sorte ? Il le découvrirait et ferait payer le prix fort à ces lâches...
Mais pour l'heure, il ne pouvait qu'attendre, serrant les poings pour maîtriser sa rage et ses craintes. Elle devait survivre, coûte que coûte.

Un personnel de l'hôpital - le plus bilingue, arrivait.

« Monsieur, nous aurons besoin de vous pour remplir quelques papiers, afin de déterminer l'identité de la jeune femme. Veuillez me suivre, s'il vous plaît. »

König hocha sèchement la tête, ses traits toujours tendus par l'inquiétude et la rage contenue en lui. Mais il se devait de demeurer maître de lui-même, pour Azalée. Suivant le personnel hospitalier d'un pas rapide, il fournit mécaniquement les informations nécessaires à son identité et son statut militaire. Puis il sortit prestement sa carte pour la prendre en charge financièrement.

« Faites tout ce qui est nécessaire pour la sauver. Je paierai tous les frais. » gronda-t-il d'un ton qui n'admettait pas de discussion. « Prévenez-moi dès que les médecins auront fini l'opération. Et gardez un œil sur sa sécurité, on a tenté de la tuer. » Ses yeux gris lançaient des éclairs mais sa voix demeurait calme. Seule sa prise de fer sur le comptoir trahissait son anxiété bouillonnante. Le personnel, néanmoins, n'était pas du tout rassuré.

« Vous pouvez attendre dans la salle d'attente, nous vous appellerons et viendrons régulièrement vous donner des nouvelles, » fit l'infirmière, peut rassurée, continuant de pianoter sur son clavier.

König scruta un instant le personnel soignant d'un regard perçant, devinant sans mal ses craintes. Mais il se devait de maîtriser sa fureur pour le bien d'Azalée. Soupirant brièvement pour se calmer, il répondit d'une voix délibérément plus posée:

« Je comprends vos inquiétudes, mais vous n'avez rien à craindre de moi. Je veux juste être tenu au courant de son état, c'est tout. » Il souffla un coup, afin de se détendre. « Merci de veiller sur elle. Je serai dans la salle d'attente. »

D'un pas raide, il s'éloigna pour laisser place au travail médical. Mais ses yeux d'acier scrutaient d'angoisse les lieux, et sa mâchoire était crispée. Il ne se relaxerait pas avant de savoir Azalée hors de danger. Et quand il découvrirait qui était derrière cette attaque... Ce fut cinq heures plus tard qu'une infirmière - une autre, venait voir König.

« Pardonnez mon anglais. La femme va bien, et elle est dans une chambre. Dans un coma artificiel. » Elle essayait de dire, peu sûre de ses mots, en mimant certains gestes.

L'autrichien redressa vivement la tête, se levant d'un bond. Son visage anxieux se détendit imperceptiblement devant les nouvelles.

« Coma artificiel, mais elle va vivre. » traduisit-il lentement en allemand. Puis se tournant vers l'infirmière: « Je veux la voir. S'il vous plaît, conduisez-moi à sa chambre. » Son expression sévère s'était légèrement adoucie, mais ses traits demeuraient tendus par l'inquiétude. Il suivit docilement la jeune femme dans les couloirs immaculés.

Rien n'y paraissait mais son cœur battait la chamade à l'idée de revoir Azalée. Il serrait sa main et veillerait sur son repos, jusqu'à son réveil. L'essentiel était qu'elle vive...

Le reste viendrait plus tard.

Il traversaient une partie de l'hôpital, un trajet qui ne semblait se finir, quand ils arrivaient devant la porte 112, qu'elle ouvrit d'un geste lent, comme si elle ne voulait pas dérangeait la jeune femme qui se reposait à l'intérieur.

« Le mauvais sang doit partir, » dit-elle en désignant une poche de sang accroché au pied de perfusion, alors qu'elle ouvrait la porte, donnant vue sur Azalée, dormant comme paisiblement.

𝐃𝐎𝐈𝐍 𝐓𝐈𝐌𝐄 | königOù les histoires vivent. Découvrez maintenant