XXII

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« Hablas mucho, capitana. Je sais parler espagnol, même si je parle plus allemand en ce moment... » Roze éclata de rire devant la répartie piquante d'Azalée. Décidément, sa camarade n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds !

« Vaya, veo que aún tienes aguijón, morena ! », répliqua-t-elle avec un clin d'œil. Puis redevenant plus sérieuse, elle reprit: « Tu as raison, c'est l'heure de mettre les bouchées doubles. Ces señores de la droga ne nous feront aucun cadeau sur leur terrain... » Les yeux pétillants, la Sergente opina d'un air déterminé.

« Exacto, capitana. Il faut être prêtes à toutes les eventualidades ! » Puis, se tournant vers la salle d'entraînement avec un sourire espiègle, elle ajouta: « Vamos a darlo todo ! A partir de agora, c'est immersion totale en tierra hostil... » Elles n'arrêtaient pas de rire, mélangeant anglais et espagnol.

« Allons demander conseil à El Fuego, » suggéra la française.

El Fuego, ou Capitaine Rodríguez, était un membre hispanique de KorTac. Et il ne refuserait jamais d'aider ses camarades... Les yeux brillants, Roze opina vigoureusement à la suggestion d'Azalée. Il était sans conteste le meilleur élément pour les conseiller sur la culture et coutumes locales.

« Excelente idea, morena ! Con su experiencia de la tierra caliente, él podrá guiarnos en país enemigo. » Puis se mettant à parler plus vite sous le coup de l'excitation, elle ajouta: « Vamos agora mismo a encontrarle ! Seguro que estará dispuesto a dar lo mejor por sus hermanas de armas... » D'un pas décidé, elle entraîna sa camarade à sa suite dans les couloirs à la recherche du Capitaine Rodríguez. Lorsqu'elles le dénichèrent à la salle de sport, elles lui exposèrent directement leur requête.

« Capitán, necesitamos su ayuda. ¡Tenemos una misión en tierras de narcotraficantes! » El Fuego ne put qu'accepter devant tant d'enthousiasme. Oui, il les guiderait du mieux possible...Elle expliquait la mission au vieux Capitaine, qui acquiesça.

Azalée secoua la tête d'un air contrit devant sa difficulté à suivre l'espagnol enthousiaste de ses camarades. Décidément, son habileté dans la langue s'était rouillée depuis son dernier passage en terres hispaniques... Heureusement, El Fuego semblait avoir compris la teneur de leur échange sommaire et acquiesçait à l'idée d'un entraînement poussé en extérieur. Lorsqu'il proposa de les guider dans les bois aux alentours de la base, elle opina avec gratitude.

« Gracias, capitán. Su experiencia nos será muy valiosa. » Puis se tournant vers Roze avec gaieté, elle ajouta d'un ton mal assuré: « Vamos, capitana ! El bosque nos aguarda para dar lo mejor. »

Et c'est ainsi qu'ils avaient passé toute l'après-midi, jusqu'au début de soirée ensemble. Il était temps pour eux de se quitter, et vaquer à leurs occupations du soir. Alors Azalée se dirigeait vers sa chambre, où son lit avait retrouvé domicile. Elle sentait la fatigue envahir son corps après cette longue journée d'entraînement intensif. Pourtant, la flamme de l'excitation brillait toujours au fond de ses prunelles face à ce qui l'attendait.

Mais lorsqu'elle referma la porte de sa petite chambre derrière elle, ce fut pour tomber nez à nez avec König, qui l'attendait de pied ferme. Comme à son habitude, son masque dissimulait ses émotions. Pourtant, son regard orageux semblait refléter inquiétude et possessivité mêlées.
Sans un mot, il s'approcha d'elle d'un pas lent avant de glisser ses larges mains le long de ses bras avec douceur. Puis attirant son corps épuisé contre le sien, il souffla à son oreille:

« Comment s'est passée cette journée, meine kleine Rebellin? »

« C'était bien, mais épuisant... » Elle ferma les yeux alors que sa joue atterrissait sur le torse du Colonel. « Et toi, ces fameux dossiers ? » König émit un ricanement amusé en sentant le corps éreinté de la jeune femme se lover contre lui avec abandon.

𝐃𝐎𝐈𝐍 𝐓𝐈𝐌𝐄 | königOù les histoires vivent. Découvrez maintenant