VIII

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Enfin l'heure des visites. König et Horangi étaient devant la porte 112, toquant avant d'entrer.

Le cœur du Colonel manqua un battement tandis que son regard se posait sur le lit. Là, Azalée les observait enfin de ses prunelles encore fatiguées mais éveillées. La jeune femme était allongée, un air fatigué sur le visage, comme si elle n'avait pas dormi depuis plusieurs jours. Un léger mais doux sourire s'étirait sur ses lèvres à la vue des deux hommes.

« Liebchen... », laissa-t-il échapper. En quelques enjambées précipitées il fut à son chevet, saisissant délicatement sa main froide dans la sienne. Ses traits révélaient enfin tout le soulagement et la tendresse refoulés ces longs jours.

Derrière lui, Horangi arborait un sourire ému. « Bon retour parmi nous, Sergente ! » salua-t-il plus léger. König demeurait silencieux, noyé dans le regard clair d'Azalée, savourant son simple réveil comme le plus beau des cadeaux. Elle était de retour...

« Repose-toi encore », murmura-t-il finalement. « Nous veillons sur ton sommeil désormais. » Un léger son sortait de la gorge de la jeune femme, afin d'acquiescer aux paroles de son Colonel, alors que son sourire s'étirait un peu plus. Puis, d'un très léger signe de la tête, elle désignait la télévision. König hocha la tête, adoptant instantanément ce nouveau langage silencieux pour ménager ses forces.

« Bien sûr Liebchen, je m'en charge. » murmura-t-il tendrement. Se redressant prestement, il alluma la télévision d'un geste avant de reprendre place, saisissant à nouveau délicatement sa main fine entre les siennes.

Ses prunelles d'acier ne se détachaient plus du visage d'Azalée, y déchiffrant le moindre signe dans sa lutte contre la fatigue.
Derrière eux, Horangi veillait discrètement, partageant sa gratitude pour ce réveil tant espéré. Enfin la guérison semblait débuter pour leur précieuse coéquipière...

« Liebchen ? C'est quoi ce surnom encore ? » fit le coréen, pourtant également son attention sur la télévision, un dessin animé en français dont il n'avait jamais entendu parler. Il prit alors place dans un fauteuil à l'autre bout de la pièce.

Azalée porta également son attention sur le programme, venant serrer un peu plus fort la main de König, qui sentit son cœur fondre dans sa poitrine au geste affectueux de la brune, serrant doucement en retour. Puis se tournant vers Horangi, il répondit d'un ton brute:

« Un terme d'affection, rien de plus. Occupe-toi de tes affaires, sale fouineur. » Néanmoins ses traits raides ne montraient aucune tentative de dissimulation. Azalée était bien plus qu'une simple coéquipière à ses yeux, et il n'avait aucune intention de le nier désormais. Reportant son attention sur la jeune femme, il murmura tendrement:

« Repose-toi Liebchen. Je veille sur ton sommeil. » Son sourire si rare éclairait son visage maigre, alors que leurs mains demeuraient unies dans un geste silencieux de réconfort. Mais Azalée fit non de la tête, avant de soupirer un bon coup. Elle devait émerger petit à petit. L'autrichien hocha la tête, saisi. Elle avait raison, il était temps pour elle de reprendre vie après tant d'efforts.

« Bien sûr Liebchen, je comprends. Ménage tes forces doucement seulement. » murmura-t-il tendrement. Glissant une main apaisante sur sa joue pâle, il l'encouragea du regard à émerger lentement du sommeil. Il serait là pour veiller sur chaque progrès.

Derrière eux, Horangi feignait de suivre le dessin animé tout en observant discrètement leur échange silencieux, touché par la tendresse de son camarade. Le châtain ne lâchait pas la jeune femme du regard, ravi de chaque signe de retour à la conscience qu'elle daignait offrir désormais, sans crainte pour sa guérison. Elle venait reprendre une grande inspiration, et venait alors chuchoter:

𝐃𝐎𝐈𝐍 𝐓𝐈𝐌𝐄 | königOù les histoires vivent. Découvrez maintenant