26• Dis-moi tout

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{ Winter O'Neill }
Video games ~ Lana Del Rey

Je me réveille avec l'odeur d'August partout autour de moi et dans une chambre qui n'est pas la mienne.

En même temps, je suis allongée dans ses draps, avec son t-shirt et dans ses bras.

Pour la énième fois depuis quelques semaines déjà...

Un sourire s'installe sur mes lèvres en constatant que, depuis la première fois qu'on a couché ensemble en réalisant ce que je voulais, nous dormons ensemble.

Sans forcément coucher ensemble.

Sauf que ma vessie me rappelle à l'ordre.

J'essaie de m'extirper du bras d'August, mais quand il me sent partir, il resserre sa prise.

- Tu n'iras nul part... Annonce-t-il avec sa voix rauque du réveil.

- Faut que j'aille aux toilettes... Je murmure.

Il me lâche et je vais vider ma vessie avant de me laver les mains et de retourner me coucher près d'August.

Il ouvre les yeux au moment où je finis ma manœuvre et ils rencontrent les miens.

Je souris et passe mes doigts dans ses cheveux, les remettant en arrière pour pouvoir voir ses yeux complètement.

- J'adore tes yeux... Je murmure en les contemplant.

- Tu y vois quoi ? Me répond-il.

- Qu'est-ce que j'y vois ?

- Oui. Cicéron a dit : « Si le visage est le miroir de l'âme, les yeux en sont les interprètes. »

Il pose une main sur ma joue et la caresse quelques instants avant de remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Une bulle se forme autour de nous et aucun de nous deux n'ose bouger ou parler.

Jusqu'à ce qu'August brise ce silence :

- Alors, je te le demande, Winter O'Neill, qu'est-ce que tu vois dans mes yeux ?

- Le vert me rappelle une forêt au printemps... J'aime tellement les forêts... J'ai l'impression de m'y perdre juste en regardant dans tes yeux... Le gris lui, me rappelle que le ciel peut être gris... Et que la vie n'est pas toujours facile... Ça me rappelle ce que tu as vu de l'autre côté...

Un sourire se place sur ses lèvres.

- C'est tout ce que tu vois ?

- L'étincelle qui brille dans tes yeux montrent que tout ça ne t'a pas empêché d'avancer... Tu es devenu plus fort. Tu es devenu un battant. Tu es devenu le feu.

Et c'est pour ça que je t'aime.

Mais je garde cette dernière phrase pour moi.

Parce que quand Nathan sera attrapé, il n'entendra plus jamais parler de moi. Et moi, je n'entendrais plus parler de lui.

- À quoi tu penses ? Me demande August en reposant sa main sur ma joue.

Diversion...

- Qu'est-ce que tu vois dans mes yeux ? Je demande.

Je vois dans ses yeux qu'il est déçu que je ne lui révèle pas le fond de mes pensées mais il me répond :

- Ma couleur préférée...

Un sourire, sincère, étire mes lèvres et je répond :

- Mais quel lover !

Il rit mais reprend sérieusement :

- De près, on voit que tu veux avoir cette joie de vivre. Grâce au fait qu'il y a des petits reflets dorés dans tes yeux. On voit que tu souhaites être heureuse et oublier tout ce qu'il t'a fait. Quand on y regarde moins bien, on remarque juste la couleur marron très froncée de tes yeux... On y voit toute la souffrance que tu vis au quotidien en menant un combat intérieur avec toi-même... Mais de loin, ils sont noirs. On ne voit que le mur de glace que tu as érigé entre toi et le monde, pour te protéger. Tu es devenue la glace. Et c'est pour ça que...

Il s'arrête au milieu de sa dernière phrase et mon cœur s'emballe.

Je crois que la fin de sa phrase, je la connais. Parce que je pense la même chose.

- Que quoi ? Je demande le cœur battant.

Il se rapproche de moi, son nez se colle au mien et il murmure presque parce que je crois ne pas comprendre :

- Je crois que tu le sais... Et je crois aussi que tu le penses...

Je ne réponds pas parce qu'il reprend plus fort :

- Je crois que je pourrais tout faire pour toi...

- C'est ta mission... Je réponds en me rapprochant un peu plus.

- Ça dépasse la mission... Répond-il. C'est plus que cette putain de mission... Parce que je pourrais aller voir mon patron pour lui dire que je n'ai pas respecté les termes du contrat et que je n'ai pas su garder mes distances avec toi...

- Tu te ferais virer pour moi ? Je demande en chuchotant par peur de briser cette bulle.

- Mille fois, s'il le fallait... Putain, Winter... J'attendrais même le temps qu'il faut pour que tu surmontes la peur qui te ronge de refaire confiance à un mec pour autre chose que du sexe... Ou même pour que tu dises c'est sept putains de lettres que je ne t'ai jamais entendu dire...

Une larme roule sur ma joue. Mais je n'arrive pas à déterminer si c'est une larme de bonheur ou une larme de tristesse.

August l'essuie de son pouce mais continue son petit discours :

- J'attendrais autant qu'il le faudra parce que je crois que tu m'as envoûté dès que j'ai vu cette putain de photo de toi sur ce putain de dossier.

- August...

- Je ne m'attends pas à ce que tu parles de ce que tu ressens, Winter. Je sais que tu n'en es pas capable. Mais, je te l'ai dit, j'attendrai.

- Mais combien de temps vas-tu attendre ? Je murmure. Combien de temps ça va durer ?

Il se rapproche à son tour et nos lèvres sont à quelques millimètres l'une de l'autre et il répond :

- Autant de temps qu'il le faudra. Parce que je t'aime, Winter...

Il m'embrasse ensuite.

Mais cette fois, c'est un vrai baiser. Un baiser plein de passion et d'amour.

Un baiser qu'il ne m'a encore jamais donné jusque-là.

Un baiser plein de promesses que je prends. Je le prends mais je lui rends.

Je te promets, August, qu'un jour, moi aussi, je serais capable de te dire tout ce que je ressens. Je te promets qu'un jour, tu sauras que je t'aime en retour...

August's WinterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant