29• Enfers

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{ Winter O'Neill }
N'insiste pas ~ Camille Lellouche

Je me réveille dans un endroit sombre avec un mal de crâne atroce. En sous-vêtements.

Qu'est-ce qu'il s'est passé, putain ?

Je suis attachée à une chaise dans une pièce sombre et humide.

La tuyauterie doit être explosée parce que des gouttes tombent ainsi qu'un filet d'eau qui forme une flaque pas loin de ma chaise.

Un câble électrique joue dangereusement avec cette flaque.

Le bruit incessant d'un poignard qu'on plante et qu'on retire d'un truc en bois me fait regarder en face de moi.

Je comprends alors pourquoi je suis à moitié nue sur cette chaise. Il m'a violée. Je le sais parce qu'il ne prenait jamais la peine de retirer mes sous-vêtements.

Et c'est là que mon cauchemar commence.

- Salut, Kitty ! Me dit Nathan avec enthousiasme. Je t'ai manqué ?

Pas vraiment, non.

Je décide de ne pas répondre, pour éviter d'aggraver ma situation.

- C'est quand même sympa que tu aies ENFIN décidé de te réveiller ! Ça fait quand même deux jours que j'attends pour te parler, en face à face !

Deux jours ? Ça fait deux jours que je suis là ?

- Bon, peut-être que je t'ai injecté une trop grosse dose... C'est encore possible...

Je garde le silence.

- Enfin, Kitty, tu ne dis rien ?

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je demande.

- Tu étais à la patinoire, puis vous êtes allé faire les courses avec ton larbin. Il s'est retourné et je t'ai injecté quelque chose dont je ne me souviens pas du nom et tu es tombée raide. Dans mes bras. Puis je t'ai fais sortir du magasin. En disant aux gens de ne pas s'inquiéter et que je t'emmenais à l'hôpital. Je me suis arrêté à son agence et j'ai déposé les quelques clichés de vous deux entrain de baiser. Ma préférée, c'est celle dans les vestiaires à la piscine. Tu avais oublié de prendre ta pilule, ce jour-là !

Je ne dis rien.

August risque de perdre son boulot putain...

Je ne veux pas parler.

- D'ailleurs, est-ce que tu es enceinte ? Non, parce que je crois bien que vous n'avez jamais mis de capote... Parce que tu prends la pilule.

Je ne peux pas lui répondre. Parce que la réponse est positive.

Je suis enceinte de deux mois et je l'ai appris la semaine dernière. Ça correspond au moment où on a couché ensemble pour la première fois.

Je voulais en parler à August pour savoir ce qu'on fait de ce bébé.

Même si je suis quasi-sûre qu'il n'en veut pas.

Je décide alors de garder le silence. Si je parle, je vais énerver Nathan, sauf que si je ne parle pas, je vais l'énerver aussi.

Alors autant ne rien dire.

Il s'approche de moi et pose ses mains sur mes cuisses avant de les caresser.

- J'ai une impression de déjà vu. Tu sais, Kitty, j'ai été très très très en colère quand tu t'es barrée, il y a cinq ans... Enceinte, en plus de ça...

Je déglutis difficilement.

- J'ai fini par comprendre, tu sais ! Même si le petit ressemble plus à son grand-oncle qu'à nous, Kitty. Comment l'as-tu appelé déjà ? Elio ?

Mes yeux s'agrandissent d'eux-mêmes.

- Co... Comment as-tu su ?

- Je ne sais pas... Il m'a juste fallu assembler les morceaux...

Il se redresse en prenant appui sur mes cuisses, me faisant mal puis enchaîne :

- Tu sais, c'est quand même super bizarre que ton oncle et ta tante ait eu un enfant alors que cette chère brave femme, paix à son âme, n'était même pas enceinte ! Oui, je sais, ils auraient pu l'avoir adopté... Seulement... Il y avait un air de famille. Comment as-tu pu éloigner ce petit de son père ?

Je prends mon courage à deux mains, n'ayant plus rien à perdre, et grogne :

- Tu poses vraiment la question ?

Le coup que Nathan me porte part tout seul.

Ma joue me brûle et ma tête s'est tournée sous la violence du choc. Ma lèvre inférieure s'est ouverte aussi.

- Ça m'avait manqué tient !

Il attrape mes joues avec une seule main, en serrant tellement fort que je suis quasi-sûre que je vais avoir un bleu, et pose brutalement sa bouche sur la mienne avant de forcer le passage de ma bouche avec sa langue.

J'entends la boucle de sa ceinture se défaire.

Son jean tombe lourdement sur le sol et, il garde ma mâchoire inférieure dans sa main pour garder ma bouche ouverte et pour que je ne la referme sur son bébé.

Oui. On parle de son engin.

Il enfonce son membre dans ma bouche violemment et trop profondément que je manque de vomir de très très peu.

Ses mouvements de hanche se font rapides et brutaux que je me demande s'il ne veut pas m'étouffer.

Il finit par pousser un long râle et se lâche alors que les larmes n'arrête pas de couler sur mes joues encore et encore.

Je crache sa semence sur son torse avant de vomir sur le côté.

- Espèce de salope !

Il pousse la chaise et cette dernière tombe. Sauf qu'une douleur envahit mes épaules quand elles touchent le sol alors que ma tête émet un bruit sourd.

Ça m'étonne même que je ne sois pas morte sur le coup.

Il me redresse sauf que je sens un liquide chaud couler de l'arrière de mon crâne.

- Pourquoi est-ce que quand c'est ce connard tu avales hein ?! T'es vraiment une sale pute ! Tu le laisses te baiser mais moi tu ne veux pas que je te touche ?!

Son poing s'abat sur ma pommette.

Il recommence encore et encore.

Alors je ferme les yeux.

Je ne sens plus les coups alors que j'essaie de lutter pour ne pas perdre connaissance.

Mais je me laisse emporter quand même.

Pardon, August. Je ne suis pas assez forte pour me battre. J'aurais juste aimé te dire que je t'aime. Je t'aime tellement que ça me fait mal, putain...

August's WinterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant