32. En vie...

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{ Winter O'Neill }
Set fire to the rain ~ Adèle

J'ouvre les yeux mais je suis éblouie par la lumière blanche qui émane de l'ampoule.

Ou alors c'est mes yeux qui sont fragiles.

- Winter ?! T'es réveillée ?!

La voix d'August résonne dans mes oreilles alors que sa main presse la mienne.

J'ouvre les yeux et croise ses yeux fatigués et tristes et mon cœur se brise.

- Je suis désolée... Soupirais-je.

- Ce n'est pas à toi de l'être... Répond-il alors d'essuyer la larme solitaire qui coule sur sa joue.

Et tout me revient en mémoire.

Les coups, les viols, ses mots...

Je me mets à pleurer et tout sort d'un coup.

Je hurle, je me débat dans les bras d'August qui me retient, j'ai envie de m'arracher la peau et les cheveux avec mes doigts jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien.

Les infirmières accourent mais August leur fait signe de s'arrêter.

- Calme-toi, Winter... Chuchote August dans mon oreille.

Mon corps est secoué de spasme et je ne peux m'empêcher de hurler jusqu'à ne plus avoir de voix pour le faire.

Je crois que je suis en train d'extérioriser tout ce qui s'est passé dans cette putain de cave et je ne peux pas empêcher les images tourner en boucle dans ma tête.

La prise d'August sur ma taille se resserre alors qu'il nous allonge dans ce lit beaucoup trop petit pour nous deux.

- Je suis là, trésor... Je suis là...

Je continue de pleurer encore et encore même si je ne hurle plus.

- J'ai peur... J'ai peur qu'il revienne August... J'ai peur qu'il ait tué ce bébé...

- Nathan est... mort.

Une vague de soulagement s'empare de mon corps et les larmes reprennent de plus belle, se confondant entre larmes de joie et larmes de peine.

- Et... le... le bébé ?

L'une des mains d'August descend sur mon bas-ventre et se pose sur ce dernier.

- Il va bien. Chuchote-t-il dans mon oreille. Les médecins ont dit que c'était miraculeux qu'il n'ait rien. Mais il va bien. Toi aussi, tu vas bien.

- Qu'est-ce que j'ai ?

- Tu t'en sors avec quelques côtes cassées et un traumatisme crânien. Ça aussi, les médecins ont dit que c'était miraculeux...

Un blanc apaisant s'installe entre nous et quand je crois que je vais m'endormir, August caresse mon ventre et me dit :

- Ça fait deux semaines que tu es dans le coma, Winter.

Une larme solitaire roule sur ma joue.

- Deux semaines ?

- Tu as dépassé le délai...

- Je ne voulais pas l'enlever... Je murmure. Ce que je vais dire est la pire que je pourrais dire... mais celui qui n'aurait jamais dû exister, c'est Elio... Je n'en voulais pas, et il ne saura jamais que je suis sa mère biologique.

- Pourquoi ?

- Quand... Quand j'ai appris que j'étais enceinte de Nathan et que ça faisait plus de trois mois, j'ai pleuré. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps... Alors, j'ai décidé de le mettre à l'adoption quand il est né. Sauf qu'un jour, mon oncle est entré chez moi. Avec mon bébé. Je me suis écroulée sur les genoux. Mon oncle avait adopté mon bébé parce qu'il savait que je l'aurais regretté un jour ou l'autre. Je voulais voir cet enfant grandir. Mais je ne voulais pas qu'il m'appelle maman. Je ne voulais pas élever l'enfant de ce monstre.

- Et maintenant ?

- Maintenant ? Ce que je veux c'est toi... Et même si ça ne fait pas longtemps qu'on se connaît, je veux cet enfant avec toi...

Je sens August sourire dans mes cheveux avant d'embrasser le haut de mon crâne.

Je pose ma main sur celle d'August et je finis par m'endormir contre lui.

Je me réveille en sursaut quelques heures plus tard à cause d'un bruit de jouet qui tombe dans la chambre qui vient de me sortir, une nouvelle fois, de cette cave miteuse.

J'ouvre les yeux et tourne la tête à gauche, provenance du bruit, pour voir Elio et Summer jouer.

- La belle au bois dormant est ENFIN réveillée ! Se moque ma grand-mère mais je vois bien à sa tête, comme à celles de tout le monde ici, qu'elle n'a pas beaucoup dormi ces derniers jours.

- Bonjour, ma chérie... Murmure ma maman avant de poser ses lèvres sur mon front.

August me tient la main et mon oncle est devant mon lit, debout, les bras croisés sur le torse et toise mon garde du corps du regard.

- Fait un effort, Apollon ! Dit ma grand-mère

Mon oncle lève les bras vers le ciel et dit :

- Il a engrossé ma nièce adorée !

- Elle a plus deux ans, ta nièce adorée ! Me défend ma mère.

Puis elle se tourne vers moi et me demande avec un immense sourire :

- Je vais vraiment être mamie cette fois ?

Un sourire triste se dessine sur mes lèvres et des larmes me montent aux yeux quand ils se posent sur mon fils mais je fais oui de la tête alors que ma mère me saute au cou.

- Doucement maman ! J'ai encore mal !

- Pardon, ma puce ! Mais... C'est incroyable aussi !

Je ne sais pas laquelle de nous deux est la plus enjouée par cette grossesse, mais, une chose est sûre, elle a l'air complètement enchantée.

- Pensez à la tradition des O'Neill ! Gronde ma grand-mère.

- Promis, mamie. Je réponds en attrapant ses doigts dans les miens.

Un sourire satisfait se dessine sur son visage et elle se lève avant de m'embrasser.

On passe l'après-midi tous ensemble, en famille.

Ma famille. Qui a intégré August alors même que lui-même n'en a plus.

Je souris et tout le monde finit par partir, sauf August.

- Tu n'as pas été renvoyé ? Je demande.

- J'ai passé un marché avec Anderson. Répond-il en s'allongeant à côté de moi avant de me serrer contre lui.

- Ah oui ? Et de quel marché s'agit-il ? Je demande, curieuse.

- Je n'exerce plus en temps que garde du corps, mais je deviens le patron. Répond-il avec un sourire. Monsieur Anderson part à la retraite dans quelques mois.

- Mais il est encore jeune, non ?

- Retraite anticipée. Me répond August. Ça va aller ?

- Oui. Ça ira. Je réponds avec un sourire avant de l'embrasser.

Ce que tu ne sais pas, mon cœur, c'est que ça n'ira pas et que je vais devoir reprendre "ma thérapie".

August's WinterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant