{ Winter O'Neill }
Ta meilleure amie ~ Ornella Tempesta- Il faut vraiment que tu arrêtes de faire ça, Winter ! Hurle ma mère alors qu'elle me ramène sur le campus avec sa voiture.
Je ne réponds pas, les yeux rivés sur le paysage qui défile à travers la vitre de la voiture.
- Je te parle ! Finit-elle par me dire en sachant pertinemment que je ne l'écoutais pas plus que ça.
Parce que ce n'est pas la première fois qu'elle me fait cette morale et quelque chose me dit que ce n'est pas la dernière non plus...
- Tu sais ce que ça fait, quand quelqu'un t'appelle pour te dire que ta fille est à l'hôpital dans un était critique parce qu'elle s'est À NOUVEAU taillé les veines ? J'ai essayé la manière douce, j'ai vraiment essayé de savoir ! De comprendre ! Mais je n'y arrive pas !
Une larme roule sur sa joue et je m'en veux d'être la cause de cette foutue larme.
- Ne pleure pas pour moi. Je finis par soupirer. Je n'en vaux pas la peine, maman...
Ma mère me lance un regard et je jure que si les yeux pouvaient tuer, je serais morte sur le coup.
Ça m'arrangerait tien. Plus de cauchemar, plus de vie, plus de lettres...
- Je T'INTERDIS de dire que tu ne vaux pas la peine que je pleure pour toi ! Tu es ma fille, Winter ! Et si je pleure, c'est parce que je m'inquiète pour toi ! Je ne sais jamais dans quel je vais te retrouver ! Bordel, Winter ! Je t'aime, d'accord ? Je t'aime très fort ! Mais quand l'hôpital m'appelle au moins une fois toutes les deux semaines pour me dire que tu es dans un état critique, que tu te vidais de ton sang sur le carrelage de cette putain de salle de bain universitaire et que tu risques de passer de l'autre côté à tout moment, et bien, là, je te déteste !
Alors là, c'est moi qui pleure.
- Je suis tellement désolée, maman... Mais c'est trop dur ! J'ai tellement peur, maman ! Si tu savais... J'ai peur de le voir dans la foule, dans les couloirs de l'université, au cinéma... J'ai peur de le voir tout le temps ! J'ai tellement peur...
Ma mère arrête sa voiture sur une place du parking de l'université avant de me prendre dans ses bras.
- Je sais que tu as peur, ma chérie... Mais je ne peux pas t'aider si tu ne me parles pas... Même si je sais que tu te confiés déjà bien assez avec la psy...
- Je n'y vais pas, maman. Je ne suis jamais allée chez la psychologue... Je finis par avouer.
- Winter Rose O'Neill ! Tu me mens depuis tout ce temps ?!
- Je suis désolée, maman... Mais je n'y arrive pas... Je ne peux pas parler de ça, à qui que ce soit...
- Alors ta seule thérapie c'est de te taillader les veines ?! C'est ce que tu es en train de me dire ?! Tu crois vraiment que je vais te laisser faire ?! À partir de demain, tu vas en rendez-vous chez un foutu psychologue, et ne crois pas que tu as le choix !
Mes pleurs redoublent et ma colère augmente avant que ne me mette à hurler sur ma mère :
- Mais tu ne comprend pas, putain ! J'ai peur ! J'ai peur des inconnus ! J'ai peur de me confier à eux ! J'ai peur du contact humain, j'ai peur de me lever le matin, j'ai peur de vivre, bordel ! Je n'arrive plus à faire confiance ! Alors tu crois vraiment que je vais réussir à me livrer un putain de psy si j'ai juste peur d'ouvrir la bouche pour ne dire ne serait-ce qu'un putain de bonjour ?! Il a détruit ma foie en l'humanité, en moi, en tout le monde !
Ma mère semble réaliser à quel point le mal qu'il m'a fait est ancré en moi.
Elle fond en larmes et murmure :
- Alors, je suis censée te regarder te détruire ? Te laisser mourir lentement ?
- Si vous ne m'aviez pas sauvée, la première fois, je ne serais plus là, maman. Et tu n'aurais pas besoin de me regarder me détruire...
Ma voix se brise à la fin de ma phrase et ma mère prend une grande inspiration avant de sortir de la voiture et d'attraper mon sac.
Elle monte avec moi jusque dans ma chambre universitaire, où m'attend sûrement de pieds fermes Gigi, Georgina, ma coloc.
Quand j'ouvre la porte, c'est une tornade brune qui m'acceuil en me sautant dessus, me faisant perdre l'équilibre.
- Oh mon Dieu ! Si tu savais comme j'ai eu peur... Me murmure-t-elle.
Je referme mes bras autour d'elle et craque une nouvelle fois.
- Je suis tellement désolée... Je murmure. Tellement, tellement, tellement désolée que tu ais dû subir ça...
- C'est moi qui m'excuse de ne pas avoir vu que tu allais mal... Mais on doit parler.
Son ton a changé quand elle a prononcé ces derniers mots, n'augurant absolument rien de bon pour moi.
Elle balance la boîte que j'avais planqué dans un coin de la chambre sur mon bureau.
Ma mère me lance un regard en biais avant de prendre un mot et d'avoir un hocquet de surprise en le lisant.
- Oh mon Dieu... Winter...
- Encore une fois, je suis désolée... Je murmure en baissant la tête parce que je sais très bien ce qui est écrit sur le mot que tient ma mère dans ses mains.
Et ce n'est pas le plus poétique, ça, c'est sûre...
«Kitty... Chérie...
Tu pensais vraiment pouvoir m'échapper comme ça ?
Oh... mon petit chat... tu me connais, non
Une fois le bon moment arrivé, je te saignerais. Et tu auras beau hurler aussi fort que tu le pourras, mais personne ne t'entendra...
Je ferais ça pour ton bien, petit chat...
À bientôt, mon chat... »
- Il va falloir que tu me donnes une explication et vite. Très vite. Gronde ma mère.
- Je crois pourtant que c'est très clair. Je dis en triturant toujours mes doigts. Il m'a retrouvée, maman...
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August's Winter
Teen FictionWinter. Une jeune fille qu'on a brisé et manipulé encore et encore a dû trouver un moyen de se protéger. Alors, elle est devenue la glace. Ne rien montrer et se renfermer. August. Ce jeune homme qui a été blessé et qui a connu la mort. Ce jeune h...