Nil Midén : tome 1

Chapitre quatre

Je me réveille par un mal de crâne et au ventre intense. La douleur martyrise mon corps. La drogue, c'est bien, mais que sur le moment. Il y a le, après. Les conséquences. Et elles ne sont pas flatteuses.

J'ouvre les paupières et découvre que je ne suis pas chez moi. Non. Mais plutôt chez Shawn. Je ne sais pas si c'est bien ou pas. Je ne sais pas si je préfère me confronter à Richard, car dans tous les cas, je vais y passer, ou si je préfère me confronter à Shawn car... Dans les deux cas, je vais y passer. Mais il me connaît. Il me connaît suffisamment pour savoir que je ne serais pas en état de répondre à ses questions qui lui tourmentent l'esprit.

- Nidén ! Tu es réveillé, dit-il.

Je tourne la tête vers lui et le découvre assis dans un fauteuil, les cheveux ébouriffés. Je m'assis sur le rebord du lit puis ferme les paupières quelques secondes avant de les rouvrir sur Shawn qui est maintenant accroupi face à moi. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Je lui rendis, puis me lève.

- Que s'est-il passé ? demandais-je.

Shawn se lève, puis plonge son regard dans le mien tout en soupirant.

- Eh bien... Quand nous sommes partis en courant... tu regardais derrière toi, et tu n'as pas vu le groupe face à toi, alors tu les as percuté si fort que tu t'es effondré au sol. Ta tête a fortement frappé le sol, et tu t'es évanouie.

Je mis mes mains sur mon visage désemparé. Mon Dieu ce que je suis gourde.

- Et que s'est-il passé après ? continuais-je à demander.

- Je t'ai ramené avec ta voiture. Une vraie bombe, si je peux me permettre, dit-il en ricanant.

Je ris à sa remarque et relève la tête face à lui.

- Je sais bien, sinon je ne l'aurais pas acheté, répondis-je.

Il écarquille les yeux.

- Attends ! C'est toi qui te l'as payé ?! demande-t-il surpris.

- Bien sûr, qui veux-tu que ce soit ?

- Bah... ton père ?

- Non, il ne m'a jamais rien acheté, dis-je en détournant le regard.

Il acquiesce, puis s'avance vers moi et m'enlace.

- Je suis désolé Nidén.

Surprise par son geste, mon corps se crispa. Il caressa tendrement mon dos, dépose sa tête sur mon épaule.

Son odeur de vanille florale m'attendrit, et mon corps se décrispa au fur et à mesure que je me blottis sur lui.

Shawn à toujours sut me réconforter dans les moments difficiles. Et encore je ne le montre pas souvent, mais il m'en fait pratiquement tout le temps des câlins. Finalement, je ne suis peut-être pas en manque d'affection.

Mais qu'est-ce que l'affection ? Je ne sais pas. Mais je ne devrais pas me focaliser sur ça, je devrais m'ouvrir au monde, aux personnes qui m'entoure, découvrir leur malheur et les aider à partir du mien.

Une personne me vint subitement en tête. Elle doit beaucoup souffrir pour infliger beaucoup de mal aux autres. C'est certainement sa façon de montrer son amour envers les autres. Non ! C'est tout à fait ridicule. Je devrais oublier cette phrase. Elle n'a aucun sens.

- Bon ! On va rester comme ça combien de temps ? demande Shawn en se retirant de son étreinte.

Je souris amusé.

- J'ai une envie de pain au chocolat, dis-je en m'étirant.

Il acquiesce, tout à fait d'accord avec ma proposition, puis nous sortîmes de sa chambre direction la cuisine.