Nil Midén : tome 1

Chapitre vingt-huit

- J'ai commandé sushi. Et je n'en ai rien à faire que tu aimes ou pas, moi, j'adore ça. Voilà la vrai personne que je suis. Égoïste, mais généreuse, fis-je, un sourire absurde aux lèvres.

Il me fixa du regard, me dévisageant, les sourcils froncés, muet.

- Oh ça va décoince-toi un peu, je te sens crispé, continuais-je en validant ma commande sur mon portable.

Il soupira, puis détourna le regard sur sa droite.

Installé dans la salle de réunion, autour de cette grande table ovale, Hayden s'est assis à ma gauche le fauteuil tourné vers moi, tandis que je me suis assise en bout de table.

Je me lève, puis ouvre une armoire en bois, derrière moi, y extirpe quelques bouteilles d'alcool, puis me tourne face à Hayden, les bouteilles levées le sourire aux lèvres.

- N'y pense même pas ! dit-il sèchement.

- En fait, je n'ai pas besoin de ton avis pour boire. J'ai dépassé la majorité, je suis en droit.

- Mais tu n'as pas de limites, rétorque-t-il, le regard glacial dans le mien.

Je ricane, m'assis à ma place, puis dépose les bouteilles sur la table accompagnée de deux verres.

- Quand tu n'as plus rien à perdre, tu ne tiens plus à la vie, dis-je en versant un shot de Vodka dans un verre à shot. T'es sûr que tu n'en veux pas ? demandais-je en lui tendant la bouteille.

Très philosophique Nil.

Je soupire, suite à Lilith, et ignore.

Il soupira, puis arracha la bouteille de ma main et se servit un verre.

Son regard plongé dans le mien, nous trinquons puis buvons sans même se lâcher du regard absorbé l'un l'autre.

Je noie mon regard dans la bouteille d'alcool pensive.

- Curtis vient de m'envoyer un message. Ils ne seront pas rentrés d'ici demain matin, dit-il en pianotant sur son portable.

Je hoche la tête absorbée par mes pensées. Il empoigna la bouteille de Whisky et rempli son verre à moitié, puis continua de pianoter sur son portable.

Je commence à culpabiliser. D'avoir tué James. Je ne lui ai même pas demandé ses intentions. Je me souviendrai toute ma vie de son dernier regard qu'il m'a lancé. Il était terrifié. Il s'est vu mourir avant même que je n'en finisse.
Son crie résonne encore dans mes oreilles, et refait surface chaque fois que je ferme les paupières.

Je le considérais comme un ami, je me souviens de tous nos fous rires qu'on avait lors des soirées au duplex, des dispute à cause de ma paye pas assez conséquente et des drogues que l'on consommé ensemble.
N'excluant pas les nombreuses conneries que l'on a faites ensemble.

Je sentis mes larmes monter, mais les ravale, ne voulant paraître faible encore une fois. Surtout devant lui.

En fait, je crois que je n'y crois pas encore. Je crois que mon cerveau refuse de croire qu'il est mort. Qu'il m'a trahi.
Je pense encore que quand je retournerais au duplex, je mixerais, puis irais dans son bureau pour récupérer ma paye.
Et alors on se disputera puis je gagnerai encore une fois et repartira avec mille euros en poche.

Je renifle, puis retiens difficilement mes larmes. Bon sang ! Mais arrête d'être aussi faible putain !

Je me racle la gorge, puis lève le regard dans celui de Hayden, déjà présent sur moi.
Fais chier...

Je me verse un second shot, puis bois d'un coup sec. Je lève le regard sur lui, puis le noie.

- Tu fumais, dis-je subitement.