Je m'assis au sol, empoigne mon livre, puis mets mes écouteurs. Le dos appuyé contre la bibliothèque, je lis.
Du moins j'essaie, car mon esprit ne fait que penser. Rêver.
Je ferme quelques secondes les paupières, puis laisse tomber ma tête contre les livres, derrière moi. Juste un petit somme devrait me suffire.
Je ne saurais expliquer ce qui m'arrive depuis peu, mais je ressens le besoin de dormir. De fermer seulement quelques secondes les paupières afin de reprendre mes esprits. Mais je finis toujours par divaguer.
Le souffle lent, la fatigue imposante, je me laisse tomber dans les bras de Morphée, puis relâche tous mes muscles.
Des bruits de gouttelettes incessants raisonnent dans cette salle, qui s'étend à perte de vue.
Seul le noir y règne. Les pieds inondés, je marche, ne sachant pas où aller. Quand cette femme apparu.
Une longue tunique blanche s'étant derrière elle, supportant sa longue chevelure rousse.
Dos à moi, je la vois, statique, refusant de bouger, concentré face à elle, comme si elle était hypnotisée par son reflet rayonnant et étincelant dans cette flaque inondant nos alentours.
Puis elle se retourna, me faisant face. Un sourire réconfortant orne ses lèvres pulpeuses et cramoisies.
- Nil Midén. Je t'attendais. Tu n'imagines pas à quel point je me sens seul, ici, dit-elle en s'avançant vers moi.
Elle s'arrêta, face à moi, puis empoigne délicatement mes mains, rivant son regard émeraude dans le mien.
- Je profite de ces derniers instants sous cette forme humaine. J'aimerais tant pouvoir échanger nos vies. La tienne à l'aire formidable. Je pense que je pourrais remettre quelques personnes à leur place. Tu sais, quelques fois, je me demande, pourquoi te laisses-tu faire ? Pourquoi ne te défends-tu pas face au danger ? Où est ton courage ?
Elle penche la tête confuse, puis me gratifie de son sourire.
Si seulement elle pouvait comprendre. Comprendre que la vie n'est pas aussi simple que l'on pourrait croire. Que la mienne et compliquer à supporter.
Que quelques fois, j'aimerais sauter de cette falaise sans jamais remonter à la surface.
Que quelques fois, j'aimerais dire haut et fort ce que je pense.
Que quelques fois, j'aimerais prendre avec force et violence le courage pour ne pas qu'il s'enfuit. Encore. J'aimerais tant de choses que je ne pourrais faire. Tout m'est perdu à présent.
- Non Nil Midén. Rien ne t'est perdu.
Je fronce les sourcils surprise.
- Comment ? Comment est-ce possible ?
- J'entends toute t'es pensé. Je les vis.
Ma bouche s'ouvrit surprise. Diantre, je suis foutu.
- Ta vie est certes triste, et dure, mais souviens-toi qu'il ne faut pas la subir. Cela ne t'apportera que malheur. Vis ta vie. Bon sang ! Impose-toi, ne te laisse pas marcher dessus. Ne sois pas faible, parce que tu ne l'es pas. Sache que la faiblesse t'aurait amené à la mort si vite que tu n'aurais pu voir le monde tel qu'il est. Un monde beau, auquel j'ai été expulsé. Profite du bonheur des autres. Fais-le pour moi.
J'absorbe ses paroles, puis les inscris dans ma mémoire. Décidément, il me faudra toujours quelqu un pour me pousser à vivre ma vie. À vivre et profiter de cette vie que certaines personne rêveraient d'avoir.
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Nil Midén : tome 1
AcciónSi j'avais cru un jour que je verrais les deux personnes que j'aime le plus au monde dans un cimetière, je ne me serais jamais permise de baisser la garde. Pourquoi faut-il toujours que ce que je finis par avoir, m'ai retiré ? Pourquoi faut-il toujo...