Nil Midén : tome 1

Chapitre vingt-six

Seul dans la salle d'entraînement, je réfléchis, assise au sol, à trois heures du matin.

Voilà trois jours que cette chose, ou devrais-je dire Lilith, m'a frappé.

Je ferme les paupières puis me concentre, en l'appelant sans cesse, mais une poussière vole.

Aucun signe de vie, aucun bruit, aucune parole encombrante. Je suis seul destiné à résoudre cette mystérieuse matière en moi. Je l'ai vue. Et elle ressemble grandement à celle de Hayden.

Voilà ce qui m'angoisse depuis ces trois derniers jours.

Un soupir m'échappe, puis je me laisse tomber, le corps à présent allongé au sol. Le regard rivé au plafond, l'esprit vagabond, la patience m'irrite. Trois heures que j'attends dans cette foutu salle, seul comme une stupide personne que je suis.

Je me lève brusquement, monte dans ma chambre, me change, puis redescends dans cette salle prénommé la base, puis me dirige vers la piscine.

J'entre, dépose ma serviette sur le transat et retire mon long cardigan gris puis finis par plonger dans cette fameuse piscine.

L'eau engloutit mon corps peu couvert, aucun bruit n'ose s'infiltrer, seule ma pensée résonne à travers mes oreilles.

Je reste sous l'eau en étoile, ferme les paupières, puis profite de ce court instant de solitude calme et paisible.

À travers le long monologue de Richard l'autre jour, une chose m'a subitement frappé à l'esprit.

Curtis et Hayden ne l'ont jamais informé de mon overdose. À présent une nouvelle question. Pourquoi ? Pourquoi m'avoir menti ?

Encore des questions alors que seulement quelques réponses viennent de se délivrer à moi.

Une question étant plus profonde que les autres, je remonte brusquement à la surface confuse.

Qui a tué maman ?

- Gardénia ?

Je me tourne brusquement et fais face à cette femme. Cette femme dont j'ai tant voulu rencontrer un jour, mais qui m'était impossible.

Son corps face à moi, plongé dans l'eau, son sourire radieux empli de vie esquissé sur son visage rayonnant, ainsi que ses long cheveux brun flottant dans l'eau.

- Maman ? dis-je d'une voix tremblante.

Elle leva sa main vers mon visage puis le caressa, les larmes aux yeux, un sourire contrarié aux lèvres.

Je ne pus m'empêcher de sourire à mon tour n'ayant aucune larme, mais de l'espoir croître en moi. Comment se fait-il que ma mère soit face à moi ?

Elle m'enlaça dans ses bras, puis je la serre de toutes mes forces voulant la garder auprès de moi pour toujours.

Je fronce brusquement les sourcils sentant une odeur de moisissure près de ses cheveux. Je retire mon étreinte, mais ne peux me défaire de la sienne.

- Maman... dis-je en essayant tant bien que mal de me défaire de son étreinte, mais en vain.

Elle serra de plus en plus fort son étreinte, quand son corps devint brusquement froid et nouveau. Ses cheveux devinrent noirs, sa peau grisâtre tandis que sa force de plus en plus ferme et tenace.

- Tu me fais mal maman ! dis-je en lui donnant un coup dans l'abdomen.

Elle se retira de son étreinte puis je recule le plus loin possible d'elle découvrant avec horreur cette nouvelle personne.

Ses yeux d'un noir si obscur et sombres que l'on croirait voir refléter notre âme perdue.
Son teint si terne et morne que l'on croirai faire face à un mort, et enfin son sourire si effroyable et glaçant que l'on croirai faire face à une créature délétère.