Chapitre vingt

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Je me réveille, avec la sensation que ma tête va exploser.
Comme si l'on tambourinait brutalement à l'intérieur à m'en faire exploser le cerveau.
Forte, heureusement, la douleur n'est pas aussi brutale que celle que j'ai subie lors de mon accident de patinage.

J'ouvre les paupières, puis me ravise en les refermant brusquement tant la luminosité et violente.
Je lève ma main sur mon visage. Mes muscles endoloris, voire même courbaturés.

La gorge sèche, la bouche pâteuse, les membres lourds, un mal de crâne incessant, les muscles endoloris, difficultés à la luminosité, tous les signes sont face à moi. Cette réalité déchirante qui me hurle ce secret intime. Une overdose.

Je frotte mon visage de mes deux mains, puis tante une seconde fois à rouvrir mes paupières. Je plisse les yeux, m'adaptant douloureusement à la lumière, redresses mon dos, toujours les mains face à mon visage, puis accoude mes bras sur mes jambes allongées sur mon lit sentant le parfum fleuris.
Comme Curtis.

Je retire mes mains de mon visage, puis laisse tomber mes bras sur mes jambes recouvertes par mes draps.

Je remarque alors mes avant-bras recouvert de bandage neuf, ainsi que mon corps frêle seulement vêtu d'une brassière de sport.

Un frisson me parcourut l'échine, puis j'ose enfin relever la tête face à moi et découvre Curtis debout, l'aire grave, scrutant chaque réaction, inexistante, sur mon visage.

Je baisse à nouveau la tête sur mes bras, ne voulant pas affronter la réalité pour le moment.
Le déni.

Il s'avança vers moi, d'un pas hésitant, puis se mis à ma droite, prends quelque chose sur ma commode, et me le tend. Je tourne la tête vers sa main tenant un verre d'eau, puis la relève sur lui.

L'angoisse se lit dans son océan déchaîné. Par ma faute.
Tout est de ma faute. Il a dû subir les conséquences de mes erreurs.
Un soupir m'échappe, puis je finis par prendre le verre qu'il me tend.

- Attends, dit-il en me tendant un Doliprane.

Je le prends, l'aval à l'aide du verre d'eau que je finis en à peine quelques secondes.
Diantre ! C'est si agréable. L'eau fraîche dessécha ma gorge.

- Richard est au courant ? demandais-je en levant finalement le regard sur lui.

Il fronça les sourcils sceptiques.

- Il ne fallait pas le dire ? demande-t-il.

- Dans ce cas pourquoi m'avoir sauvé d'une overdose, si c'est pour mourir juste après ? renchéris-je en me levant.

Il leva ses bras prêts à m'attraper, mais je le repousse, et me dirige vers ma salle d'eau.

- Ça nous paraissait normal de l'informer.

Je me tourne vers lui, puis plonge mes yeux dans les siens. Ou plutôt les noies. Mon Dieu, son regard est si absorbant. Mais surtout empli de culpabilité.

- Tu culpabilises ? demandais-je surprise.

Il hausse les sourcils surpris par ma question, puis passa une main dans ses cheveux dorés.

- Bien sûr que je culpabilise. Je t'en aurais empêché, rien de tout cela n'aurais eu lieu.

- Curtis... Tu n'as pas à culpabiliser bon sang. Tout est de ma faute. C'est moi qui ai choisi de prendre ces joints. C'est moi qui suis irresponsable. Rien n'est de ta faute.

Il détourne le regard sur le balcon, sa mâchoire se contracta, puis il passa sa main tremblante sur son visage déformé par le regret.
Un soupir m'échappa.

Nil Midén : tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant