Chapitre cinq

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Je me réveille, les paupières lourdes, dans un lit une couverture sur moi.

Je tourne la tête autour de moi, cherchant Shawn, mais le vois nulle part. Je décide de me lever, puis me rhabille dans sa chambre.

J'arpente la maison de fond en comble, en vain. Bon sang ou peut-il bien être ? Je décide, après quelque recherche qui n'a abouti à rien, de partir rentrer chez moi.

Je redoute ce moment. Je redoute le fait de me confronter à Richard. Le fait que je vais certainement entrer dans ma chambre le visage en sang, des bleus envahissant mon corps fébrile avec les coups abondant que je reçois chaque jour.

Je monte dans ma voiture, démarre et pars, direction notre villa. Cette villa que je hais tant pour toute la violence que j'ai pu recevoir à l'intérieur. Il faut que je me défende. Il faut que je persiste. Il faut que je sois plus forte que lui. Que je le brise par tous les moyens. Que je le poignarde là où ça fait mal.

Je sais parfaitement comment m'y prendre. Mais cela va aussi me poignarder. Cela va aggraver mon cas. Plus que le sien. Respire Niden. Respire un bon coup et sois forte.

Utilise ce courage. Cette énergie. Celle qui est enfouie en toi. Celle que tu peux utiliser contre Richard. Celle qui t'a fait mal durant un millième de seconde. Celle que tu as rencontrée lors de ce contact contre cette table en métal.

Celle qui te foudroie de l'intérieur et qui brûle tes entrailles. Deux mots Nidén. Défends-toi !

J'arrive face à la villa puis me gare. Je sors discrètement et entre dans cette villa. Les lumières sont éteintes, aucun bruit, seul le silence règne.

Je sais que Richard est ici. Sa voiture est garée devant la villa. Mon cœur bat la chamade, le souffle haletant, je remets quelques mèches derrière mon oreille, puis avance vers les escaliers.

Je les monte discrètement, sur la pointe des pieds, arpente le couloir. Face à ma porte de chambre close, je tends ma main, tremblante, sur la poignée. Hésitante, je l'ouvre brusquement, entre dans ma chambre et ferme ma porte à double tour. Je dépose mon front contre cette porte puis ferme les yeux reprenant mon souffle saccadé.

Quand mon corps fut propulsé en arrière, je n'eus le temps de me relever que je sentis une ficelle se frayer un chemin sur mon cou. Par reflex, je mis mes mains sur cette ficelle puis la tire vers l'extérieur, mais elle me cilla le cou.

Ma respiration se coupa, je ne peux retirer cette ficelle tant l'étreinte et forte. Le souffle haletant, je ne peux me défendre. Je sentis un liquide chaud couler le long de mes doigts sur mon cou.

L'oxygène me manqua, ma tête plana, mes muscles se desserrèrent, mais les paupières lourdes se fermèrent, mon corps perdit toutes ses forces, mon esprit divague s'éteignant à petit feu, mais poumon à présent vide d'air, je pense partir quand... soudain.

Cette énergie refit surface. Je la sentis pénétrée dans mon corps, le traverser jusqu'à former une décharge électrostatique parcourant chaque cellule de mon corps, chaque muscle, jusqu'à atteindre l'extrémité de mes doigts.

Mes paupières se rouvrirent brusquement, une force surhumaine s'empara de mon corps, mes mains rencontrèrent celle de mon agresseur, soudain, un bruit assourdissant retenti dans ma chambre.

Richard hurla de douleur, lâcha cette ficelle autour de mon cou, retire brusquement ses mains des miennes puis s'effondre au sol.

Mon esprit perdit la raison. Seule une émotion persiste. La haine. Je me lève oubliant la douleur, puis me tourne vers Richard à présent allongé au sol, le souffle saccadé. Je peux seulement apercevoir sa silhouette tant, la pièce fut sombre.

Nil Midén : tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant