Latte Macchiato [Djilsime]

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Mardi matin. Les effectifs au café étaient au complet. Juste avant l'ouverture, le personnel s'attelait à la tâche. Manas et Sidjil étaient comme à leur habitude au comptoir quand l'un de leur collègue débarqua. Sidjil soupira longuement en voyant le même collègue qui lui avait cassé les pieds la veille.

- Oh tiens, salut Manas ! Tu es rentré de weekend ?

- Salut Adrien! Oui hier soir.

- Je vois. D'ailleurs, tu sais pas ce que tu as raté hier !

- Adrien stop. Ferme là tu veux ?

Sidjil commençait à perdre patience. La fâcheuse tendance de son collègue à mettre le nez partout commençait à jouer avec ses nerfs. Avec lui, plus personne n'avait de vie privée. Les conversations ou brides de conversations qu'il entendait étaient amplifiées, transformées et répétées souvent à l'insu des concernés. Alors, que Adrien commence à émettre des hypothèses et suspicions sur sa vie le mettait extrêmement mal à l'aise.

- Bah alors Sidjil ? Tu as honte de toi ?

- En quoi j'aurai honte ? La jeune femme, je l'ai repousser gentiment, je ne vois pas ce qu'il y a à dire de plus.

- Arrêteee tout le monde te connais ici. On sait tous que tu n'aurai jamais refusé des avances comme celle d'hier.

Son pénible collègue accompagna sa phrase de coup de coude en direction des côtes de Sidjil. Ce dernier chassa d'un geste sec le contact d'Adrien. Manas à côté de lui regardait la scène se dérouler devant ses yeux dans la plus grande incompréhension. Afin de ne pas envenimer la situation, il décida de feigner savoir exactement le fond de la discussion.

- Je ne vois pas où est le problème Adrien.

- Ah ? Alors il t'a raconter ?

- Oui, je sais tout. Je n'ai pas besoin de tes commérages.

- Pff c'est même plus drôle.

Ledit Adrien s'éloigna des deux amis allant finir ses tâches qu'il n'avait évidemment pas finis.

- Vivement qu'il trouve un nouveau taff ! S'exclama Sidjil.

- Normalement il finit son CDD le mois prochain.

- Je peux plus me le voir ce connard.

- Personne ne le supporte. Mais n'empêche que tu ne m'a pas parler de cette histoire avec la femme en question.

- Ouai, je sais. J'avais prévu de t'en parler tranquillement, pas au travail.

- Demain soir, 19h, à mon appart.

Sidjil tapa dans le poing que lui présentait Manas comme pour sceller un pacte. Le service de la mâtinée commença et malheureusement pour Sidjil, aucun Maxime à l'horizon. Évidemment des clients portaient le même prénom que lui mais le serveur les considéraient comme des copies ratés de son Maxou.

Le soir même, après la routine de fermeture de l'établissement, Manas et Sidjil, se dirigèrent vers leur immeuble. Sur le chemin, le silence régnait. Ce n'était pas un silence lourd et oppressant, au contraire, il était calme et reposant. Manas était tout de même un peu inquiet pour son meilleur ami. Ce dernier n'avait pas arrêté de zieuter les clients ainsi que l'intérieur du café en lui même. C'était évident qu'il cherchait quelqu'un et sans surprise, ce quelqu'un portait le prénom de Maxime. Sidjil cherchait du regard Maxime. Chose plus étonnante encore, Nicolas avait sentit et plus ou moins remarquer qu'il s'était passé quelque chose entre son meilleur ami et le plus petit. Il avait hâte d'en savoir plus et surtout d'enfin comprendre ce qu'il se passait.