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En ce dimanche après midi, Maxime était en bas de son immeuble et attendait sagement Sidjil. Le plus grand lui avait donné rendez-vous afin de se rendre chez Manas pour s'occuper de ses chats le temps de son long weekend. À vrai dire, après ce qui s'était passé vendredi, Sidjil ne savait pas comment aller se passer l'après midi. Il appréhendait énormément et espérait que Maxime ne le fuit pas. Il arriva comme à son habitude en retard devant chez Maxime. Ce dernier se tenait debout contre la façade et consultait son smartphone avec attention. Sidjil s'approcha avec une démarche qui se voulu confiante vers Maxime.

- Salut.

Le plus petit leva la tête de son écran et vu Sidjil en face de lui. Il rangea son téléphone dans sa poche puis répondit :

- Salut Sid...

Un silence s'installa et les images de vendredi soir revinrent dans la tête des deux hommes.

- Ça va ? Tenta Sidjil.

- Ouai et toi ?

- Ça va...

De pire en pire. La conversation était embarrassante et surtout vide de sens.

- Bon... On y vas ? Demanda Sidjil.

- Euh oui, oui je te suis...

Le plus grand s'élança en direction de l'immeuble de Manas qui était aussi le sien étant voisins. Maxime le suivait sans un mot restant un peu en retrait. Il repensa alors aux paroles de Mathis. C'est vrai que pour le moment c'était embarrassant le silence pesant mais il ne savait pas quoi dire afin détendre l'atmosphère.

- Sinon, tu sais où est ce que vas Manas en weekend ? Tenta Maxime.

Sidjil fit quelque peu surpris que Maxime entame la conversation. Après le court échange qu'ils avaient eût il s'était attendu à ce que le reste de l'après midi se passe de la même manière.

- Il va sur Paris, il me semble.

- Ah ouai d'accord, c'est assez loin.

Maxime se sentit idiot d'avoir poser la question étant donné qu'ils en avaient parlés vendredi soir. Il remercia intérieurement Sidjil qui n'avait pas relevé et qui avait continué d'en parler.

- Ouai, c'est pour ça qu'il part un peu plus que le weekend. Il revient normalement mardi.

- Okay je vois, du coup il sera pas là mardi pour le service au café.

- Non. Il avait insisté pour venir travailler l'après midi mais j'ai refusé. Après sept heures de routes, il était pas question qu'il vienne travailler le jour même.

- C'est une bonne chose qu'il se repose.

- Il se donne beaucoup pour le travail alors c'est normal qu'il prenne du temps pour lui.

- C'est sûr qu'à côté tu n'es pas l'exemple même de la régularité. À commencer par tes retards, plaisanta Maxime.

- C'est ça, moques toi !

Sidjil roula des yeux face à la remarque un peu trop vrai de Maxime. Ce dernier rigolait légèrement, fier de lui. Le plus grand était soulagé de voir que Maxime arrivait toujours à plaisanter avec lui.

Les deux hommes arrivèrent en bas de l'immeuble en question. Sidjil tapa le code d'ouverture sur le boîtier et la porte se déverrouilla. Il s'empressa alors d'aller ouvrir la porte à Maxime.

- Après-vous, Petit corps.

Le plus grand mima grossièrement une révérence sous la mine pseudo dégouté de Maxime. L'ascenseur étant comme toujours en panne, ils grimpèrent les nombreuses marches qui les reliaient à l'étage de l'appartement. Arrivé en haut, Maxime, fatigué par la montée, posa ses mains sur ses genoux afin de reprendre son souffle.

- Tu as si peu de cardio que ça ?

- Je t'emmerde ! Toi tu as l'habitude de venir ici, pas moi !

- Qu'est ce que tu me racontes ? C'est la même pour ton immeuble je te signale !

- Moi l'ascenseur est jamais en panne !

- Et bah vivement qu'il le soit !

- Me porte pas la poisse !

Sidjil inséra le double des clés dans la serrure de l'appartement de Manas et les deux hommes entrèrent. Ils furent accueillis par les deux chats qui visiblement attendaient avec impatience qu'on viennent les voir. Sidjil fit un rapide tour des lieux afin de vérifier qu'ils n'avaient pas fait de dégâts. Il fut soulager de constater qu'il n'avait rien à nettoyer ou rien d'abîmer ou presque. Seul canapé avait subit quelques coups de griffes notamment sur les accoudoirs. Le serveur prit en photo afin de le montrer plus tard à Manas.

- C'est grand ici ! S'exclama Maxime.

- Ouai ici les apparts sont plutôt grand.

- C'est pas pareil du tout chez moi !

- Ah ouai ? Pourtant c'est les mêmes immeubles non ?

- Oui de façade mais en réalité les appartements sont assez petits. Après ça me va, je vis seul donc j'ai pas besoin d'un palace.

- T'a raison tu risquerais de te perdre avec ta taille de nain.

- Je t'emmerde profondément Sid.

- Moi aussi je t'aime Maxime.

Sidjil avait prononcé sa phrase avec un ton joueur mais n'en pensait évidemment pas moins. Maxime fit un sourire légèrement crispé et décida d'aller dans la cuisine sans demander son reste.
Le plus grand avait remarqué le sourire pas très à l'aise de son acolyte de toujours. Il était allé encore une fois un peu trop loin. Même si cela n'était que pour la blague, le contexte faisait que cela n'était pas réellement pour rire. Il soupira et passa une main sur son visage conscient de sa bourde.

Il rejoignit finalement Maxime dans la cuisine qui était plongé dans le placard à la recherche des croquettes des chats.

- Tu t'en sors ?

- Oui merci.

Un silence étouffant s'abattu.

- Je vais aller faire les caisses.

Sidjil sortit de la cuisine sans se faire prier. Cette après midi en compagnie de Maxime était lentement entrain de tourner au cauchemar. Les deux hommes s'évitaient et leur peu d'interactions étaient plutôt malaisante. À la base, Sidjil aurait voulu proposer à Maxime de passer chez lui rapidement pour prendre un café mais finalement l'idée lui paraissait désormais lointaine.

Il se rendit dans la pièce qui servait de buanderie où se situait les deux caisses des chats et s'attela à la tâche sous le regard curieux de l'un d'eux qui était resté avec lui. Il prit le temps de caresser l'animal et se surprit à apprécier. Une fois le travail terminé, il retourna dans le salon où se trouvait déjà Maxime. Il était, comme à son habitude, sur son téléphone et ne faisait pas attention à ce qui se passait autour de lui.

- J'ai finis les caisses. Normalement on a finis les quelques tâches que Manas m'a envoyé.

- Je vais rentrer du coup, commença Maxime. J'ai du travail en retard à finir pour lundi.

Maxime se dirigea vers la porte et Sidjil dans un élan de désespoir dit d'une traite :

- Est ce que tu veux passer vite fait à la maison pour prendre un café ?

Maxime se retourna étonné de la proposition dû au malaise qui régnait une fois sur deux entre eux.  Il comprit alors que Sidjil ne voulait pas le gêné et qu'il faisait au mieux pour qu'ils ne soient pas embarrassés tout les deux. Ne voulant pas réduire les efforts fournis par le plus grand, Maxime accepta.

Latte Macchiato [Djilsime]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant