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Au loin, Manas avait jeté un rapide coup d'œil à la scène à l'entrée de l'établissement entre deux préparation. Il avait remarqué l'attitude suspecte de Sidjil envers Maxime. Il savait que quelque chose se tramait. Cependant il préférait ne rien dire pour le moment. Sidjil revint alors et le service de la journée continua.

• -♨- •

Lorsque le dernier client de la journée partit, Sidjil s'autorisa enfin de se laisser tomber sur les fauteuils le long du mur. Être resté debout tout la journée avait été fatigant et ses jambes souffraient. Le silence régnait dans le café permettant aux deux hommes de se reposer du bruit qui avait été persistant tout la journée. Finalement Manas posa la question qu'il lui brûlait les lèvres depuis le matin même.

- Je ne comprends toujours pas pourquoi est ce que tu voulais qu'on ferme plus tôt aujourd'hui.

Manas toujours derrière le comptoir passait un coup de chiffon humide sur le meuble. Sans dire quoi que ce soit, Sidjil se releva et attrapa un balais dans le placard et balaya le sol.

- Je me suis dit que ça serait bien pour la fin de semaine.

Le Toulousain passa machinalement le balais dans la pièce pendant que Manas l'observait d'un air curieux.

- Toi, tu me caches chose.

- Parles pour toi ! En règle générale tu n'aurais jamais accepté qu'on ferme aussi tôt et là bizarrement tu as été facile à convaincre.

Sidjil s'appuya contre son balais attendant une réponse tandis que Manas repassait encore et encore au même endroit son chiffon. Il avait beau adoré Sid, il détestait lorsqu'il arrivait à le cerner aussi facilement.

- J'ai mes raisons, répondit-il finalement.

- C'est ce que je dis, tu es aussi suspect que moi.

- Finis de faire le balais en attendant !

- Tu fuis la conversation. Crois moi je vais pas te lâcher aussi facilement Manas.

Ce dernier s'éloigna en direction de derrière la cloison afin de terminer les dernières tâches avant la fermeture. Sidjil quand à lui s'attela en salle pour mettre les chaises sur les tables et finir le coup de balai. Il ferma ensuite la grille et ferma la porte à clef avant de se diriger vers la porte de derrière. La journée touchait à sa fin. Enfin presque.

• -♨- •

Ce n'est qu'en fin de journée que Maxime quitta finalement les bureaux du grand immeuble de la chaîne de diffusion. Il n'avait qu'une seule hâte : rentrer chez lui. La journée avait été particulièrement longue et les demandes du jours plutôt pénibles à réaliser. Malgré son attachement à son métier certains aspects ne lui plaisait guère et rendait le travail fatiguant. Une fois dehors, il se dirigea à pas rapide vers le café du bas de la rue dans lequel Sidjil travaillait. Il avait déjà prévu le matin même de repasser le voir afin de régler l'addition du café et simplement le remercier.

À vrai dire il avait plutôt hâte d'y aller et de retrouver le grand brun. Après ses journées de travails pénibles, la bonne humeur de ce dernier lui redonnait de l'énergie et sauvait l'aspect globale de sa journée.

En arrivant face à la devanture, il fut surpris de voir les lumières éteintes. L'endroit semblait complètement désert. Il s'approcha alors de la vitre et colla son front contre celle ci afin de vérifier s'il n'y avait vraiment personne. Soudain, une main se posa fermement sur son épaule. Il se retourna subitement manquant de faire un arrêt cardiaque et par réflexe envoya son poing qui atterrit droit dans l'épaule de l'inconnu.

- Oh eh ! Doucement Max !

Maxime leva les yeux en direction de son prétendu agresseur qui n'était autre que Sidjil.

- Ça va pas de me faire peur comme ça !!

- Haha désolé !

Maxime frappa à nouveau Sidjil qui rigolait à moitié tout en se protégeant des coups de Maxime.

- Qu'est ce que tu fais ici si tard ? Demanda Sidjil.

- Je voulais repasser pour payer le café de ce matin et aussi te remercier mais j'arrive trop tard visiblement.

- Pour la boisson pas la peine de payer c'est un cadeau de la maison. C'est moi qui offre.

- J'insiste.

Maxime n'aimait pas qu'on lui offre des choses, il avait le sentiment de devoir rendre la pareille et il détestait ça. Surtout lorsqu'il s'agissait de quelque chose qu'il n'avait pas demandé.
Cependant Sidjil ne semblait pas décidé à le laisser payer. Il attrapa Maxime par les épaules et l'entraîna loin du café.

- Sidjil tu m'écoute !

- Oui mais j'ai pas envie.

Le plus petit soupira fatigué par l'entêtement du grand brun. Finalement il se laissa entraîné par Sidjil.

- Tu m'emmènes où comme ça ? J'ai envie de rentrer chez moi.

- Surprise.

- Sid. J'ai pas le courage d'aller je ne sais pas où.

- Ça va te faire plaisir et ce sera pas long promis !

Maxime n'ajouta rien, sachant pertinemment que Sidjil n'était pas prêt de changer d'avis. Il se contenta de suivre les pas du brun qui avait toujours son bras autour de ses épaules. Dehors, la nuit était presque tombé. La ville était devenu plus calme, les voitures moins présentent sur le trafic allégait la pollution sonore. Le ciel, quand à lui, avait changé de couleur et revêtait des couleurs rouges orangés tandis qu'une agréable odeur de fin de journée flottait dans l'air. Les quelques faibles rayons de soleil se reflétait sur les bâtiments d'une autre époque et créait une ambiance irréelle.

- C'est beau hein ? Dit doucement Sidjil.

- Oui. Ça faisait longtemps que j'avais pas vu Toulouse comme ça... Depuis mon arrivé finalement.

Maxime ferma les yeux un instant et prit une grande inspiration. Il appréciait énormément ce moment malgré sa longue journée de travail. Il réalisa alors qu'il avait perdu l'habitude de regarder autour de lui. Avec le travail, une routine "boulot, dodo" c'était instauré et il ne prêtait plus tellement attention au monde autour de lui. Il remercia intérieurement Sidjil de lui avoir fait, l'espace d'un instant, redécouvrir la ville dans laquelle il vivait.

- On est arrivé ! S'exclama Sidjil.

Maxime regarda la façade face à laquelle il était. Il constata que cette dernière n'était autre que celle du restaurant de sushi qu'il voulait tester depuis quelques temps déjà. Il lança un regard perdu vers Sidjil qui lui affichait un sourire satisfait.

- Surprise ! J'ai réussi à convaincre Manas de fermer plus tôt le café pour qu'on puisse y aller ensemble !

- Comment est ce que tu sais que je voulais venir ici ?

- J'ai mes sources, ajouta Sidjil avec un clin d'œil. Allez rentre ! J'ai faim moi !

Maxime ouvrit la porte et ils entrèrent. À l'intérieur du petit restaurant, l'ambiance était très cosy. Tout était exactement comme le présentateur l'imaginait mais en bien mieux. Ses yeux brillaient d'émerveillement tandis que Sidjil le regardait avec un air attendri. Les deux hommes furent accueillis par une jeune femme qui les dirigea vers une table au fond. Une fois confortablement installés, ils prirent le temps de commander et une légère conversation prit place au sein du duo.

Latte Macchiato [Djilsime]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant