Chapitre 22 Alvaro

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Une heure avant, dans les rues de Leticia.

 Nous avons quitté le M.C, dix hommes m'accompagnent dont Ivan, Tomás, Adrian et Mickey.

Nous parcourons les rues, nous arrêtant chez les connaissances des uns, la famille des autres. Allant de portes en portes, frappant et interrogeant les habitants, mais nous avons fait chou blanc jusqu'à présent. Personne n'a vu Luna. Elle n'a quand même pas disparu dans la nature, elle ne s'est pas envolée comme ça ! Il y a forcément quelqu'un qui a dû la voir.

— Adrian ! Il faut qu'on aille à l'orée de la forêt ! Elle a dû retourner à son campement, je ne vois pas d'autres solutions. Lance ton GPS.

— Ok Prés !

Adrian paramètre son téléphone puis passe devant, nous guidant à travers les ruelles. Nous ne mettons pas longtemps à approcher du lieu que je convoite, une voiture démarre d'ailleurs sur les chapeaux de roues sans que je puisse en voir ni le modèle, ni le conducteur. Mickey me double pour une raison que je ne m'explique pas, puis béquille sa bécane devant une maison dans laquelle il rentre sans frapper. En m'arrêtant à sa hauteur, j'aperçois un corps sur le trottoir plus en avant, mon sang se glace. Je béquille à mon tour m'en approchant. Je vois que c'est celui d'un homme mort d'une balle pleine tête, je lève mon regard vers la porte d'entrée en entendant Mickey parler.

— M'man ? M'man ! Ça va ?

Je pénètre dans l'habitation à mon tour. Je vois alors qu'il relève une vieille femme allongée sur le sol.

— Que se passe t'il ici ?

— Je ne sais pas encore ! M'man qui t'a fait ça ?

— C'est c'bon dieu fils Del Greco !

— Quoi ? crié je en me précipitant à ses côtés, ma peau se recouvrant de chairs de poule à l'énoncer de ce nom que je maudis. De quoi parles tu bon sang !

— J'parle de la p'tite que j'ai fait entrer chez moi pour la nuit, ben il l'est v'nu m'la prendre, c't'enfoiré, j'ai rien...

— ... Luna était là ? Elle était chez toi ? Mais pourquoi tu ne nous as pas appelé ! hurlé-je hors de moi.

— P't'être parce qu'elle n'avait plus confiance en toi mon gars ! T'aurais pas r'çu ton père par hasard ?

Cette réflexion coupe court à ma colère envers cette femme.

— C'est lui qui est venu sans y être invité, je l'ai mis ensuite dehors.

— Ouais ben la p'tite, l'a pensé que tu voulais l'échanger pour t'faire pardonner je n'sais trop quoi.

Mickey est en train de soigner le côté du visage de sa mère qui a pris un mauvais coup, pendant que je fais les cent pas dans la cuisine.

— Bon sang, ne me dis pas qu'il a réussi à lui mettre la main dessus ? Dis-moi qu'elle a pu s'enfuir !

— J'sais pas mon pauv', j'étais dans l'coltar.

— Et le type sur le trottoir ? Tu sais qui il est ? lui demande son fils.

— Pas la moindre idée, l'est pas entrée, juste l'autre timbré.

Un de mes hommes nous rejoint à ce moment-là.

— J'ai trouvé les papiers du type qui est sec, c'est un certain Ivorra Mesa.

— Qui est ce type ? Pourquoi a t'il pris une balle ? A-t-il voulu s'interposer ?

— Je ne sais pas, tout ce que je peux te dire c'est qu'il a une main en moins.

— Oh bon sang ! s'écrie Ivan

— Son père ! fait Tomás.

Je reste quelques secondes sous le choc de cette annonce.

— Mais pourquoi est-il mort bon sang ! Pourquoi aurait-il été tué ? m'interrogé-je

— Ruben a eu ce qu'il voulait, il n'avait plus besoin du père, je ne vois que cette explication. Il a perdu sa main car sa fille avait disparu, le fait de la retrouver, mettait fin à leur contrat. J'en mettrais ma main à couper ! Enfin, non ... termine Tomás.

— Il faut qu'on la retrouve, il faut que je la sorte de là ! C'est de ma faute s'ils en ont après elle !

— Non, c'est de la faute de son père, c'est lui qui a négocié avec le diable, me reprend Ivan.

— Mickey, arrête donc de m'éponger l'visage, bon sang ! Allez plutôt récupérer la p'tite ! nous dit sa mère en tirant l'oreille de son fils.

D'accord, je comprends d'où vient ses oreilles décollées.

— Elle a raison ! me dit Mickey. Faut qu'on se dépêche avant qu'il la fasse disparaitre.

— Je sais où il se dirige, il faut qu'on les attrape avant qu'il ne soit trop tard !

— Où vont-ils d'après toi ?

— A l'aéroport de Leticia, juste à côté. Un jet privé doit les attendre. Si on ne se bouge pas, ils vont s'envoler vers Porto Velho et je ne retrouverais jamais Luna !

Je cours vers ma bécane, l'enjambe puis lance le moteur quittant ce lieu. Mes hommes sont derrière moi, j'ai le cœur qui bat la chamade. Il ne faut pas que Ruben puisse décoller sinon je ne la reverrais jamais. Je suis certain que mon frangin lui réserve un avenir des plus morbides. J'ai des sueurs froides qui me coulent le long de l'échine, cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle détresse. La peur de perdre une femme que je ne connais que depuis quelques jours est irrationnelle, mais je ressens la même douleur que lors de la disparition prématuré de mon meilleur ami. Ma famille va encore être un acteur principal dans la perte d'un être qui m'est cher. Cela m'est inconcevable.

Amazon Devil's ( En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant