Alvaro a tenu sa promesse, il est venu me chercher pour me faire prendre l'air. Je sors enfin de cette chambre sombre. Lorsque nous arrivons à l'extérieur, sur le coup, je ne reconnais pas l'endroit, puis en tournant la tête, je vois le bâtiment où la femme a été tuée.
— Tu as sur ta droite, le bâtiment qui abrite nos brebis.
— Des brebis ?
— Oui, rit-il mais pas celles qui ont quatre pattes, quoi que ça dépend dans quelle position tu les trouves !
— Oh...
Je deviens rouge comme une tomate, ce qui accentue son hilarité.
— Brebis est le terme pour désigner les femmes qui décident de rejoindre notre club, soit parce qu'elles apprécient l'ambiance, soit parce qu'elles cherchent une protection.
— Une protection ?
— Certaines d'entre elles viennent de la rue, où elles vendaient leur corps pour pouvoir survivre. Victimes de racket ou de violence, elles viennent nous demander si elles peuvent intégrer notre M.C.
— Quel est l'intérêt ? ici elles ne seront pas plus respectées qu'au dehors, d'après ce que j'en sais.
— Il est vrai qu'elles ne sont pas très respectées, elles peuvent être régulièrement draguées ou pelotées. Souvent, elles serviront d'objets sexuels, du moins quand elles viennent d'arriver au club. Pour commencer à être respecter, elles doivent trouver un petit ami au sein du club, si cela arrive, les membres auront alors l'interdiction de la toucher, car elles deviendraient la régulière d'un des nôtres. Par contre, même si elles ne sont pas respectées comme il se doit, elles ne sont jamais battues ou violées. Le consentement est une chose importante ici, à condition qu'elles ne jouent pas avec le feu, en essayant de piéger l'un d'entre nous, pour devenir sa régulière de force.
— Comment ça de force ?
— En se faisant mettre en cloque !
— Si ça arrive, que faites-vous ? Vous la faites avorter ?
— On n'est pas des monstres, on lui demande de prendre ses cliques et ses claques et de quitter notre club.
— ... mais le bébé ? Ce n'est pas juste pour lui.
— Le père fait en sorte de verser à la brebis, de quoi élever son enfant jusqu'à ce que ce dernier puisse se débrouiller seul. Des contrôles sont effectués pour être sûr que la mère ne se fout pas le fric dans le nez. Si tel est le cas, l'enfant lui est retiré. Le père prend en charge soit son adoption par une bonne famille, soit, s'il le souhaite, il le garde à ses côtés. Paula est restée avec son père.
— La mère de Paula est une brebis ?
— Oui, elle voulait qu'il fasse d'elle sa régulière mais lui ne voulait pas. Elle a donc percé une capote pour que l'accident arrive, si je peux dire ça comme ça.
— Elle ne prenait pas de pilule contraceptive ?
— Elle lui a certifié qu'il ne risquait rien car, comme tu dis, elle prenait la pilule. Quand la nouvelle est tombée, il l'a mise dehors, versant mensuellement de l'argent sur son compte pour qu'elle mène la grossesse à son terme, sans pépin. Quelques mois plus tard, un couffin était déposé devant le portail.
— Oh mon dieu ! Elle n'a jamais revu sa mère ?
— Pas au début. Puis un jour, elle a débarqué, le suppliant de lui laisser voir sa petite princesse. Tomás a pensé à sa fille, il s'est dit qu'il n'avait peut-être pas le droit de la priver d'une mère, donc des gardes partagées ont eu lieu lorsque la petite avait cinq ans. Et puis, un jour, un habitant est venu nous vendre une info.
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Amazon Devil's ( En réécriture)
Ficción GeneralLuna, un prénom que ma mère m'a donné et qui signifie heureuse en hawaïen, heureuse je l'étais avant que ma mère ne meurt d'une overdose. C'était la mule du Cartel El Greco, sa mort a signé la mienne mais ce ne sera pas une mort douce, on me réserve...