Quelques jours plus tard, au M.C.
— Prés ! Ça bouge ! me dit l'un de mes gars en planque devant le club des Animal's MC. Nom d'un chien, ce n'est pas vrai ! Quel enfoiré !
— Chavez ! Que se passe t'il crié-je au bout du fil.
— On a une taupe dans notre club ! Prés !
— Qui bordel !
J'entends un grand bruit puis plus rien.
— Chavez ! Chavez ! Réponds-moi merde !
Je raccroche, compose de nouveau son numéro... rien... personne ne décroche. Je tente celui d'Alvino, rien... le silence.
— Merde !
Je compose celui de mon V.P.
— Ivan ! Rassemble tout le monde ! Réunion d'urgence !
J'entends la sonnerie générale se mettre en route quelques secondes plus tard. C'est une sirène d'alerte, on l'utilise en cas de danger permettant à tout le monde de prendre ses dispositions. Les femmes descendent dans l'abri sous la maison avec leurs enfants. Mes hommes eux, prennent les armes et barricadent tout ce qui doit l'être, fermant fenêtres, volets et portes de chaque bâtiment. Nous nous retrouvons ensuite à l'église pour distribuer les rôles.
— Ils sont tous là ! m'informe Ivan, que se passe t'il ?
— J'ai reçu un appel de Chavez, il était en train de m'informer que ça bougeait chez les Animal's avant que la communication ne soit coupée. Il a quand même eu le temps de me dire que nous avions une taupe dans notre club. Il l'avait devant les yeux donc je sais que ce n'est pas l'un d'entre vous !
— Alvino ? il était en planque avec Chavez !
— Je n'ai pas réussi à le joindre ! son téléphone sonne mais personne ne décroche ! Qui d'autre ?
— Afonso, il est sorti faire une course pour sa femme ; Duarte, je l'ai vu partir il y a une heure environ ; Santiago, je ne le vois pas présent ici, ni Lourenço d'ailleurs, me dit mon sergent d'armes.
— Qui encore ! fais je
Tout le monde se regarde, essayant de repérer celui qui n'est pas là.
— A part les deux prospects qui sont au poste de garde suite à l'alerte, je ne vois pas ! fait mon V.P
— On est sûr qu'ils sont à leur poste ? fais je
— Je vais vérifier ! me dit Pablo, mon mécano.
Je le vois sortir de la salle en courant. Il faut que l'on fasse vite.
Cinq minutes plus tard, il est de retour.
— Estéban est à l'aile Ouest et Diego à l'Est dans leur tour de contrôle !
— Bon sang ! Ça veut dire que nous avons cinq suspects potentiels tant qu'on ne sait pas ce qu'est devenu Alvino ! Allez-vous mettre en place ! Je ne sais pas ce qu'ils ont prévu de faire, Chavez n'a pas eu le temps de m'en dire plus ! S'ils sont en route pour nous attaquer, on n'a pas beaucoup de temps devant nous ! Ils ne vont pas mettre longtemps à parcourir les trois kilomètres qui nous sé...
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'on entend une explosion côté Ouest ! Ils ont dû détruire notre portail. Nous récupérons d'autres armes dans la pièce accolée à la salle de réunion. Je prends un glock et une lame, les autres membres en font tout autant. Nous sortons ensuite pour aller combattre l'ennemi et défendre notre territoire.
Des dizaines d'Harley sont en train d'envahir notre allée, canardant tout ce qui bouge mais ne faisant pas mouche. Mes hommes répliquent mais eux ne manquent pas leur cible, leur perte est sévère, six hommes sont déjà à terre. Je pense qu'ils ne s'imaginaient pas que nous étions si bien préparés et armés, en cas d'attaque. Leur taupe n'était pas cent pour cent fiable.
Des herses ont été tirées juste avant notre réunion, stoppant quiconque franchirait nos barrages. Elles font leur jobs, ils font de demi-tour alors qu'ils ne sont que dans l'allée centrale. Je repère sans aucun mal le président, courageux comme à son habitude, il est resté à l'arrière. Je cours récupérer ma Harley, en demandant à mes hommes de déblayer le terrain pour que je puisse me lancer à sa poursuite. Monsieur a fait demi-tour et s'enfuit, mais c'est mal me connaître, il a voulu la guerre, il va l'avoir. Mes frères sautent également sur leur bécane et c'est dans un concert de vrombissement de moteurs que nous nous élançons à leur poursuite. Au départ leur groupe est soudé, ils foncent vers leur M.C pensant certainement nous mener dans une souricière mais nous ne cessons pas de leur tirer dessus. C'est un véritable chaos qui est en train d'avoir lieu dans les rues de Leticia. Les gens se sont terrés chez eux, fermant portes et volets. Le groupe se divise soudainement mais j'ai repéré l'autre enfoiré de Nunes, il est avec son V.P qui couvre ses arrières. J'arme, je me positionne puis tire dans le pneu de sa bécane, Vieira, son V.P se prend une gamelle magistrale, je passe à côté de lui alors que sa Harley continue sa course dans le fossé, l'entrainant à sa suite. Je positionne de nouveau mon flingue, prenant le temps de bien l'avoir dans ma ligne de mire, même si ce dernier fait du gymkhana entre les voitures. De toute façon, en zigzaguant comme il fait, il finira par revenir au centre de ma visée.
Boum ! Touché ! Il perd le contrôle de son monstre d'acier et finit dans le décor provoquant un embouteillage, mais l'enfoiré se relève et court au milieu des habitations, slalomant entre ces dernières. Je n'ai d'autres choix que de poser ma Harley pour le poursuivre à pied. Je suis très entrainé, donc je ne mets pas longtemps à le repérer. Il me canarde m'obligeant à me baisser et me protéger derrière divers éléments. Je tire également mais c'est une anguille. Je voudrais l'empêcher de s'enfoncer dans la forêt car s'il arrive à en franchir la frontière, j'aurais plus de mal à le débusquer.
Je recharge mon glock ayant vidé mon chargeur. Alors que je suis sur le point de lui tirer dans le dos, un enfant traverse le chemin, se positionnant entre lui et mon canon, je relève ma main juste à temps, évitant ainsi le malheur de tuer un enfant.
Je me redresse de derrière le containeur pour reprendre ma course poursuite. Il vient de s'évaporer dans la forêt ! Bon sang !
Je porte la main à l'arrière de mon pantalon pour me saisir de mon portable et ainsi prévenir la cavalerie que je vais m'enfoncer dans la forêt, mais j'ai la mauvaise surprise de découvrir que j'ai dû le perdre lors de mon sprint. Nom d'un chien, quelle poisse !
J'hésite... dois-je le laisser filer ? Dois-je le poursuivre ? Il est venu m'attaquer sur mon terrain ! Je ne suis pas un lâche, je ne vais pas me dégonfler devant ce bâtard ! Je vais le crever ! Je vais lui apprendre qu'on ne s'attaque pas impunément à mon gang ! Ma décision est prise, je m'enfonce dans ce milieu hostile.
Cela fait maintenant une demi-heure que je marche, ma progression étant entravée par la végétation. Heureusement que j'ai une lame sur moi pour couper les branchages qui me barrent le passage. Je me stoppe souvent écoutant les bruits, essayant de repérer mon ennemi. Je le vois au loin, je pointe mon glock puis tire. L'écorce d'un arbre explose mais pas mon type. Celui-ci réplique, je me protège d'un tronc. J'entends ensuite ses pas, il continue de s'éloigner. Je ne suis pas loin, je ne vais pas abandonner maintenant.
Je fais l'erreur de ne pas m'arrêter pour repérer le bruit de sa fuite, une erreur qui me coûte cher. Une douleur me transperce l'épaule, le choc me couche. Je serre les dents, pose ma main sur ma blessure m'apercevant qu'il ne m'a pas loupé. Je me relève, maintenant mon bras le long de mon ventre. Ce n'est pas des balles qu'il a, c'est des obus ! Je fais quelques pas supplémentaires mais la douleur est vive.
— Je vais te crever sale chien ! le menacé-je mais ma vue se brouille, je me sens tombé... bon sang, ce n'est pas le moment de tourner de l'œil, ce sera la dernière pensée que j'aurais.
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Amazon Devil's ( En réécriture)
Ficção GeralLuna, un prénom que ma mère m'a donné et qui signifie heureuse en hawaïen, heureuse je l'étais avant que ma mère ne meurt d'une overdose. C'était la mule du Cartel El Greco, sa mort a signé la mienne mais ce ne sera pas une mort douce, on me réserve...