Night-Club, 23 heures trente.
Alvaro m'a emmené visiter le plus beau parc de Leticia. J'en rêvais depuis tellement d'années. Ma mère m'en avait souvent parlé, me promettant qu'un jour, nous irions ensemble. Ce jour n'est malheureusement jamais arrivé. Elle est morte avant, me laissant dans les mains de ce tortionnaire. Mais aujourd'hui, je l'ai enfin visité et c'était extraordinaire. On a passé un après-midi merveilleux, finissant par une sortie au restaurant. Personne ne m'avait encore invité, enfin je veux dire, aucun homme... ni personne d'autres d'ailleurs ! J'ai succombé aux charmes d'Alvaro, moi qui me targuais de ne pas devenir un jour une fille facile à piéger puis à mettre dans un lit. J'ai eu faux sur toute la ligne. Non seulement il a enflammé ma petite culotte mais je crois qu'il a eu mon cœur. Je pense que je vais très mal le vivre lorsqu'il va retourner vers ses brebis. Il a beau me jurer qu'il n'a d'yeux que pour moi, j'en ai déjà vu et entendu, tenir le même discours, même si cela n'était que des enfants. Résultat, un cœur en vrac pour les copines, car même à onze ans, on croit au grand amour !
Après notre super virée, nous sommes rentrés à la villa. Carmen avait été m'acheter une robe de soirée. Qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir me couvrir de cadeaux, ça en devient très gênant. Elle m'a trouvé une petite robe rouge, près du corps, arrivant juste au-dessus des genoux. Autant dire qu'il ne faut pas que je fasse tomber quelque chose par terre, sinon il en va de soi que c'est une vue directe sur ma lingerie. Elle a des bretelles un peu large et est recouverte de paillettes argent. Avec ça, je vais briller de mille feux. Alvaro a eu l'air de bouder devant la tenue, la trouvant un peu trop... courte. En même temps, il n'a pas tort.
— Le jeans et le chemisier blanc t'allaient bien, tu sais.
— Je sais mais étant donné que je les ai portés toute la journée, ils ne sont pas propres.
— Je peux demander à Alva de te prêter quelque chose de plus... disons... de moins...
— Tu ne me trouves pas belle dedans, c'est ça.
— Quoi ! Non grand dieu, tu es juste sublime.
Je souris puis termine,
— C'est bien ce qu'il me semblait vu tes pupilles dilatées, donc nous pouvons y aller.
— Devant quoi ?
Il est toujours statique au milieu de salon pendant que je me dirige vers la porte d'entrée.
— En même temps, si tu préfères rester ici, libre à toi. Pour ma part, je n'ai jamais été en soirée donc à tout à l'heure.
— Hé ! Pas question, attends moi !
Il me rejoint en deux pas pour passer sa main dans la mienne. Je ris devant sa mine boudeuse.
— Moqueuse !
Nous pénétrons dans le club, quelques minutes plus tard. Dès l'entrée, je découvre une explosion de couleurs. L'arrivée se fait directement au début d'une allée servant de piste de danse, elle fait environ huit mètres de large sur au moins vingt mètres de long. Le sol est recouvert de carrés lumineux, ces derniers changent passant du vert, au rose mais aussi du bleu au jaune. Sur la droite en entrant se trouve le bar avec son plateau en bois foncé posé sur un long comptoir lumineux, reprenant les mêmes codes couleurs que la piste. Des étagères en verre sont disposées au mur et reçoivent tout ce qui est verres et bouteilles. Puis en continuant d'avancer, il y a de chaque côté de ce grand couloir, une estrade d'une hauteur d'un mètre cinquante, sur une profondeur de quatre mètres, où sont disposées des tables et des chaises, pour ceux qui veulent se poser et boire un verre. L'accès se fait par un escalier de six marches se trouvant vers le centre de ces estrades, de chaque côté de l'allée. Comme garde-corps, des petits poteaux chromés sur lesquels sont accrochés des cordes en velours noirs protégeant des éventuelles chutes, dues à l'inattention ou à la beuverie. Au fond de cette piste de dance, il y a deux portes battantes qui vous amènent aux toilettes mais aussi à des petits salons privés, pour ceux qui veulent partager des moments disons, plus intimes. Au-dessus de ces deux portes, une scène en hauteur où se trouve la sono. Pour monter voir le disc-jockey, il faut gravir une volée de marches. De chaque côté, deux cages en métal dorées, comme des cages à oiseaux. A l'intérieur, des brebis sont déjà en train de se déhancher au son des musiques latines, dévorant Alvaro des yeux.
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Amazon Devil's ( En réécriture)
General FictionLuna, un prénom que ma mère m'a donné et qui signifie heureuse en hawaïen, heureuse je l'étais avant que ma mère ne meurt d'une overdose. C'était la mule du Cartel El Greco, sa mort a signé la mienne mais ce ne sera pas une mort douce, on me réserve...