Forêt amazonienne,
Voilà maintenant une semaine que le Président des Amazon Devils est parti. Lorsque j'ai regagné mon abri, retirant tout sur mon passage, évitant ainsi qu'il me retrouve, il n'avait pas pensé à fermer ma cabane en sortant. Un singe araignée en a donc profité pour me piquer mon sac, avec mes fringues que j'avais rangé à l'intérieur le temps de me laver, gardant sur le dos que ma petite robe de lin. Il y avait aussi toutes mes plantes médicinales récoltées au fur et à mesure de mes sorties, il a fallu que je parcours de nouveau la jungle pour me faire ma petite réserve.
J'alimente mon feu pour qu'il ne s'éteigne pas car le feu empêche les nuisibles de s'approcher, s'il est éteint, c'est la fête. Je passe le restant de ma journée à boucaner les poissons que j'ai péché.
Ce fut bizarre de se retrouver seule au départ, lorsque vous avez veillé jour et nuit, quelqu'un. J'avais pris l'habitude d'entendre sa respiration, son agitation pendant son sommeil, ses mots qu'il prononçait sans savoir de qui il parlait. Il avait parfois l'air en colère mais parfois il souriait perdu dans ses rêves. Son prénom résonne dans mes oreilles, Alvaro. Il était beau comme un dieu, trop beau pour moi et mon inexpérience avec la gent masculine. Il doit en faire flamber des petites culottes sur son passage. Je suis sûre qu'une femme l'attendait et qu'elle lui a sauté au cou lorsqu'elle l'a vu réapparaitre. En même temps, qui ne serait pas heureux d'avoir dans son lit un tel spécimen, pensé-je, souriant bêtement. C'est sur ces belles pensées que je réintègre mon hamac, rêvant qu'un homme comme lui me fasse découvrir les plaisirs de la chair.
Au petit matin, je me dirige vers mon point d'eau habituel, pour me laver de cette humidité permanente qui recouvre ma peau. Combien de temps vais-je devoir rester dans cet endroit ? Pendant combien de temps vont-t-ils me chercher ? Car je suis sure d'une chose, c'est qu'ils ne laisseront pas tomber à moins que mon père trouve un autre moyen pour les rembourser. Le connaissant, il préfère perdre sa fille que son pognon ! J'en suis là dans mes pensées, nue au milieu de ma piscine naturelle lorsque j'entends des branchages craquer tout prêt de moi. Je relève la tête précipitamment, ce que je vois alors me statufie.
Deux indigènes me dévisagent. Ils ont le visage couvert de peinture rouge et noire, un serre tête de plumes multicolores, le haut du corps nu, le bas protégé par une bande de tissu. Ils tiennent une sarbacane en main. Leurs pupilles sont noirs, leurs yeux plissés. Je ne sais pas quoi faire, mes affaires sont à leurs pieds. Je tourne sur moi-même recherchant de quoi me couvrir. J'aperçois alors de grandes feuilles d'acajou, suspendues au-dessus de l'eau. J'en décroche deux, me couvrant l'avant et l'arrière. Je choisis de cacher mes parties intimes, les autochtones ont l'habitude de voir leur femme les seins nus, je ne pense pas que les miens vont être différents. Je me saisis de mes habits de fortune, avance gentiment vers eux pour récupérer mes affaires.
— Bonjour... je ne suis pas là pour vous déranger... si j'ai investi votre territoire... excusez-moi... je ne le savais pas.
Ils me regardent mais ne disent mot. Je continue d'avancer puis arrivée près de ma robe de lin, alors que je m'apprête à la saisir avec mes chaussures, l'indigène le plus jeune m'attrape par le bras. Je relève mon regard vers lui, transis de peur. Son regard est devenu plus intense, il me détaille puis je vois qu'il commence à sourire. Je me dis alors que c'est bon, ils ne vont pas me faire de mal. Il regarde son compagnon de route mais celui-ci lui fait non de la tête, d'un air sévère. Oulala, je n'aime pas ça. Le type ne m'a toujours pas lâché et je n'ai toujours pas mis la main sur mes fringues. Sa poigne est ferme, me fait mal.
— Je ne vais pas vous déranger... je vais partir d'ici... d'accord ?
L'indigène me tenant se retourne de nouveau vers moi, tournant la tête de droite à gauche pour m'indiquer qu'il n'est pas d'accord avec la solution que je lui propose. Puis il dirige ses yeux vers le bas de son corps. Je suis son regard m'apercevant que le tissu protégeant son sexe forme un bosse. Je comprends alors que ce connard bande et que les minutes qui vont suivre ne vont pas être des plus agréables. Je prends alors une décision radicale, je balance fortement mon bras vers le haut, lui faisant lâcher prise, je chope mes affaires et cours vers ma cabane. Mais courir les pieds nus est de suite très compliqué, les épines perforent ma plante de pieds, je glisse plusieurs fois sur le sol terreux et humide pour être malheureusement rattrapé par cet enfoiré. J'ai entendu son comparse crier mais rien n'a eu l'air de le stopper. Il me tient par la cheville, me ramenant dangereusement vers lui, me trainant sur ce sol qui m'entaille les chairs. Je me débats, balance mon pied libre vers lui pour le faire lâcher mais rien n'y fait, il est fort. Je pleure, crie à l'aide, mais qui voulez-vous voir venir dans cette immensité tropicale ?
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Amazon Devil's ( En réécriture)
Ficção GeralLuna, un prénom que ma mère m'a donné et qui signifie heureuse en hawaïen, heureuse je l'étais avant que ma mère ne meurt d'une overdose. C'était la mule du Cartel El Greco, sa mort a signé la mienne mais ce ne sera pas une mort douce, on me réserve...