Amazon Devil's ( En réécriture)

Chapitre 34 Luna

Quartier Général des Amazon Devils, deux jours plustard.

Quarante-huit heures, quarante-huit heures que nous sommes sans nouvelle d'Alvaro et de ses hommes. Paula ainsi qu'Alva sont comme moi, dévastées.

J'aurais dû être à ses côtés, j'aurais dû disparaitre avec lui mais il ne m'a pas attendu. Il m'a fait croire qu'il allait m'emmener mais dès que j'ai commencé à gravir les marches des escaliers me menant à son appartement, j'ai entendu les moteurs accélérer. J'ai su qu'il s'était joué de moi. Je l'ai maudit, souhaitant que cela ne lui porte pas chance. Mon dieu, je suis la cause de sa disparition. J'ai apporté le mauvais œil sur eux.

Nous avons suivi les actualités pendant deux jours, zappant sur toutes les chaines régionales et nationales. Puis nous avons su. Nous avons d'abord appris qu'un attentat avait eu lieu sur la personne du baron de la drogue mexicain, Don Velázquez et que les coupables étaient activement recherchés. Le jour suivant n'ayant pas fermé l'œil, nous avons continué à suivre toutes infos de dernières minutes, surfant sur les réseaux sociaux également. Enfin, c'est plutôt Paula qui s'est attelée à cette tâche. Mais rien, jusqu'au moment où une alerte information de quelques minutes à peine, a diffusé les images du téléphone d'un témoin, ayant filmé la fumée s'échappant d'un hélicoptère. Ce dernier survolait la forêt amazonienne avant de disparaitre quelques secondes plus tard puis une explosion s'en est suivi. Nous nous sommes, toutes trois regardées, reconnaissant sans mal son blason.

Avant de tirer des conclusions hâtives, nous avons essayé, chacune à notre tour de les joindre sur leur portable mais la messagerie prenait immédiatement l'appel.

Cela fait donc deux jours que nous sommes sans nouvelle, les membres du club sont partis faire leur enquête, pour connaitre l'endroit exact où serait tombé l'hélicoptère. Ils ont embarqué des drones pour mieux survoler la jungle mais on sait que l'espérance de vie dans ce milieu est quasi nulle sans un équipement adapté, et d'après ce que nous ont laissé voir les images, l'équipement qu'ils avaient, est parti en fumée.

— Les filles, je vous ai préparé quelques choses à manger, vous ne pouvez pas continuer à vous alimenter de café. Mangez un peu, vous ne tiendrez pas sinon, nous dit Carmen.

Je la regarde, un demi sourire triste sur le visage.

— A quoi ça sert de tenir, lorsque le seul être qui vous permettait d'avancer vous a quitté ? fais je les larmes au bord des yeux.

— Oh ma chérie, ne dit pas des choses comme ça, je suis sûre qu'ils sont en vie, j'en suis certaine. C'est d'Alvaro dont on parle, il a la peau dure.

— Il faut croire que sa chance a tourné.

J'entends le cri déchirant de Paula après cette simple phrase. Elle s'effondre dans le canapé du salon que nous occupons dans l'appartement d'Alvaro depuis ces deux jours. Alva se précipite vers elle, la prenant dans ses bras et pleurant avec elle la perte de son mari. Moi, je reste assise, continuant à fixer l'écran télévisé.

Soudainje vois la photo d'El Greco apparaitre, je me jette sur la télécommandeaugmentant le son.

 « Nous venons d'apprendre à l'instant que le corps du baron de la drogue Dante El Greco, vient d'être retrouvé dans une décharge publique. Son corps a, semble t'il, été démembré et jeté dans divers sacs poubelles. Sa mort remonterait, d'après les premières constatations à quelques heures. Rappelons qu'un attentat avait eu lieu sur le baron de la drogue mexicain Velázquez, il y a tout juste deux jours, serait-ce lié ? Est-ce une guerre entre cartel ou quelqu'un cherche t'il a éliminé ces deux barons ?"

Je n'écoute plus la fin, cela ne m'intéresse plus. El Greco est mort mais par sa faute indirecte, son fils, l'a rejoint.

Nous entendons les moteurs des Harley remonter l'allée, nous nous précipitons toutes les trois dans les escaliers pour sortir comme des furies sur le palier. Nous regardons les hommes passer, la mine défaite, ils sont seuls. Toujours aucune nouvelle d'Alvaro, Ivan, Tomás, Pablo, Duarte et Mickey.

Alors que nous faisons demi-tour pour remonter à l'appartement, on entend Carla vociférer.

— Espèce d'enfoiré ! T'avais pas l'droit tu m'entends ! T'avais pas l'droit !

On se précipite dans la salle à manger commune, la trouvant devant le téléviseur, debout, le doigt menaçant pointé vers l'écran. Nos regards suivent le sien. Nous voyons les images des débris d'un hélicoptère éparpillés en pleine forêt. Il a été découvert par les autochtones qui ont prévenu les autorités. L'image qui suit est une civière sur laquelle repose un sac mortuaire. Le commentateur indique que pour l'instant les corps n'ont pas pu être identifiés, l'hélicoptère ayant explosé, des morceaux de corps sont éparpillés.

— Les corps ? Il a dit les corps ? fais je

Carla se retourne vers nous, nous découvrant derrière elle.

— Oh, je suis tellement désolée les filles, pleure t'elle.

Mon monde s'écroule. Si jusqu'à présent j'avais un infime espoir, il vient de se briser. Alvaro n'est plus, il va falloir vivre ou survivre avec ça, mais comment ?