Chapitre 30 Luna

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Quelques heures plus tard.

Nous passons une bonne partie de la journée, enfermés dans son appartement. Nous échangeons sur nos vies passées, nos envies futures mais également sur nos goûts, nos caractères, tout cela entrecoupés de moment charnel.

— Avant de quitter ce nid douillé pour rejoindre la civilisation, peux tu me raconter ton entretien avec le Doc ?

— Je vois que les langues se sont déliées.

— Tu oublies que je suis le président de ce club et qu'en tant que tel, je me dois d'être au courant de tout ce qu'il s'y passe.

— Hum, une bonne excuse pour assouvir ta curiosité.

— Ne deviendrais tu pas légèrement insolente ?

— Oh si peu mon seigneur.

Il se jette sur moi, me chatouillant vigoureusement.

— Arrête ! dis je en riant, je me rends !

Il suspend ses gestes.

— Je t'écoute.

Il se positionne à mes côtés, la tête posée dans le creux de sa main, en appui sur son coude.

— Alors voilà, le Doc est très intéressé par mes connaissances sur les plantes. Il aimerait que je travaille à ses côtés.

— Qu'en penses-tu ?

— Je dois dire que je suis surexcitée par sa proposition mais en même temps, j'ai une peur bleue.

— Pourquoi diable ?

— Je n'ai jamais travaillé, je ne sais pas si je serais à la hauteur de ses attentes, il y a tellement de choses encore à découvrir sur le pouvoir des plantes.

— Alors tu apprendras. Tu pourrais suivre des formations ?

— En effet, c'est une possibilité qu'il a laissé entendre, développer un peu plus cet art que je cultive pour soigner les maux quand la médecine traditionnelle est déficiente.

— Où est le problème alors ?

— J'ai arrêté l'école à douze ans, voilà où est le problème.

— Alors je vais te raconter l'histoire de Thomas Edison.

— C'est un de tes amis ?

— Non, rit il. Thomas Edison est un innovateur hallucinant. Il a déposé plus de mille brevets dans sa vie, a quitté l'école très jeune après s'être fait renvoyer. Passionné par la lecture, il a tout appris à travers les livres. Il a commencé par vendre des journaux puis a imprimé son propre journal qu'il vendait dans les trains. Il a fabriqué un télégraphe pour obtenir les nouvelles avant les autres et ainsi évincer la concurrence. Il a évolué en allant d'innovation en innovation et a développé General Electric, l'une des plus grandes entreprises mondiales. Comme quoi, l'école n'a pas été utile pour lui.

— Je ne le connais pas, il est âgé ?

— Je dirais plutôt sec car il est décédé en dix neuf cent trente et un !

— Oh !

— Tout ça pour te dire que tu n'es pas obligé d'avoir fait de grandes études pour réussir. Si ce que tu fais te passionne alors tu te donneras à cent pour cent. Tu es intelligente, je suis sûre que tu es largement capable de remplir ce rôle de soignante.

Il termine sa phrase en me déposant un baiser sur le bout du nez. Son téléphone choisit ce moment-là, pour briser notre bulle de bonheur.

— Oui ?

Amazon Devil's ( En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant