Chapitre 31 Alvaro

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Quelques minutes plus tard, à la tour.

Je gravis les marches de pierre puis entre dans la pièce. Marta et Felipa ont toutes deux, les bras attachés aux accoudoirs de la chaise.

— Alvaro par pitié ! Ne nous tue pas ! S'il te plait ! On ne recommencera plus mais ne nous tue pas ! me crie Marta.

Elles ne pleurent pas, elles sont simplement en colère de ne pas avoir réussi leur coup. Ça se voit dans leurs yeux. Le regret n'y est pas, seule la vengeance les habite.

J'arrive à leur hauteur, puis passe et repasse devant elles, marchant de long en large. Mes hommes sont installés, debout derrière chaque chaise fixée au sol.

— Je t'avais dit de pas la toucher ! Je t'avais averti mais j'aurai dû me douter que tes démons ne te laisseraient pas tranquille. Ils demandaient justice ! C'est ça hein ? Martina c'est ça ! hurlé-je soudainement, presque collé à ses oreilles.

Ses pupilles s'assombrissent, elles prennent une totale possession de ses iris. C'est à ce moment-là, que Martina apparait, acculée, elle finit par sortir, avec sa voix rauque d'outre-tombe.

— Elle aurait dû mourir dès le premier jour ! mais voilà, cette conne de Marta n'a pas encore eu les couilles de le faire ! Il faut toujours que je passe derrière elle, c'est une chiffe molle ! Faut toujours que je me salisse les mains à sa place ! Elle aurait dû me laisser faire plutôt que demander à sa conne de sœur, je l'aurais crevé moi ! J'y étais presque d'ailleurs !

Nous voilà face à un cas typique de dédoublement de la personnalité. Marta n'est plus, c'est femme craintive, en manque de confiance vient de faire place à Martina, celle qui prend toutes les décisions, qui est violente même envers sa propre sœur.

Lorsque je l'ai puni à coup de ceinture, les cris de douleurs étaient parfois poussés par Marta, les cris de rage par Martina. J'ai laissé ce jour-là, une Marta en pleurs, son double n'ayant pas réussi à prendre sa place.

— Si Marta ne t'avait pas écouté, tu ne serais pas là, assise sur la chaise de la mort !

— La mort ne me fait pas peur ! Je reviendrais encore plus forte sans cette conne ! Je hanterais tes nuits et tuerais ta dulcinée ! Rappelle-toi que je suis immortelle !

Son rire est démoniaque.

— Marta arrête ! Marta ! l'appelle sa sœur.

Mais prise dans sa folie, les plaintes de Felipa ne l'atteignent pas. Je fais un signe de tête à Tomás, lui tendant la main. Je vais leur faire une injection létale. Il me positionne la seringue au creux de ma paume. Je prépare l'injection puis approche du pli de son coude. Lorsqu'elle voit l'aiguille arriver, Marta revient.

— Alvaro non ! Pitié Alvaro ne fait pas ça ! je serais sage... Ferme là, sale petite conne ! intervient son double.

Une bataille se joue entre elle, c'est à la fois impressionnant et terrifiant pour quelqu'un qui n'est pas préparé à cela. Luna n'aurait pas pu se défendre contre le diable qui habite ce corps.

En toute logique, une véritable injection létale se passe en trois étapes. Il y a d'abord, un sédatif qui est administré afin de rendre le captif inconscient, en l'anesthésiant avec du thiopental sodique, la forme soluble injectable du thiopental. Ce dernier est un barbiturique, une famille médicamenteuse qui déprime le système nerveux central, le cerveau et la moelle épinière. L'activité nerveuse et cérébrale sont réduites jusqu'à être complètement mises en veille en moins de trente secondes.

Dans un deuxième temps, une fois la personne inconsciente, un agent paralytique est administré. Il peut s'agir de pancuronium ou de vécuronium. Ces deux molécules sont de la même famille et ont des effets similaires, elles provoquent une paralysie totale des muscles volontaires, ce qui résulte en un arrêt respiratoire et donc une asphyxie.

Amazon Devil's ( En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant