6 heures du matin, le lendemain.
Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, j'ai vu au loin ce que je suppose être le club d'Alvaro. Le hasard serait bien trop grand si cela avait été un autre club. Je les ai vus repartir plusieurs minutes plus tard puis se fut le ballet des ambulances. Que s'est-il passé ?
Je descends de mon perchoir, le jour ayant fait place à la nuit. Je vais essayer de regagner mon tipi, je ne dois pas être trop loin du centre de Leticia, nous n'avons pas roulé longtemps.
Cela fait une demi-heure environ que je marche lorsque je vois au loin, un groupe de jeunes en mobylette arriver. Je les entends rire et chahuter entre eux. Lorsqu'ils passent à ma hauteur, je baisse la tête. Ils doivent avoir entre quatorze et seize ans, des mômes en sommes, mais en Colombie la pauvreté est tellement présente que l'âge n'a plus d'importance.
— Eh m'dame ? T'as pas une petite pièce ? me dit un des jeunes ayant fait demi-tour pour rouler à ma hauteur.
Je fais non de la tête.
— Allez la grosse, t'as bien quelque chose à nous filer ! De la bouffe peut être ? T'en as pas besoin, t'as assez de réserve ! rit il
J'entends les autres mobylettes le rejoindre. Je déglutis, je ne suis pas très à l'aise seule, à marcher sur ce bord de route.
— Alors la grosse ! T'as rien à nous offrir ? intervient un autre.
Je refais non de la tête, la baissant toujours. Soudain, on me bouscule violemment me projetant dans le fossé. Je m'étale de tout mon long sous les rires de mes agresseurs. Ils descendent de leur engin puis viennent me bousculer alors que j'essaie tant bien que mal de me redresser.
— Laissez-moi !
— Mais c'est qu'elle parle la p'tite dame ! se gausse le plus vieux d'entre eux.
Je baisse mes lunettes qui ne m'apportent aucune aide, bien au contraire, je les vois en double.
— Waouh, elle a de beaux yeux la grosse !
L'un d'eux attrape ma blouse, tirant d'un coup sec dessus. Cette dernière se déchire faisant chuter au sol le tas de vêtements dissimulés dessous pour me faire paraitre énorme.
— Qu'est ce que... et les mecs, c'est qu'elle n'est pas grosse du tout ! J'dirais même qu'elle est bien roulée !
— Ouais, t'as raison.
Je recule vers le bois qui se situe dans mon dos, ne sachant où aller pour leur échapper.
— Laissez moi tranquille ou je hurle !
Ils se mettent à rire.
— Hurler ? Mais qui veux tu qui vienne à ton secours ici ? Non, moi j'dis qu'on a de la chance de tomber sur toi, hein les gars ?
— C'est clair, une putain de chance, se gausse un gringalet.
Mon cœur bat la chamade, mes mains tremblent, quelles sont mes chances contre ces dix jeunes ?
Le silence se fait, le plus âgé commence à se rapprocher de moi, me fixant d'un regard qui se veut inquiétant. Je commence à reculer de plus en plus vite mais mon pied heurte une branche morte, je perds l'équilibre, tombant en arrière. Le type profite de cet instant pour me sauter dessus, recouvrant mon corps du sien.
— Au secours ! A l'aide !
Je me débats avec les pieds, avec les bras. Ils réussissent à bloquer mes membres en s'y mettant à plusieurs. Je suis maintenue par les poignets et les chevilles pendant que ce sale type s'attaque à la ficelle de mon pantalon de lin.
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Amazon Devil's ( En réécriture)
Ficção GeralLuna, un prénom que ma mère m'a donné et qui signifie heureuse en hawaïen, heureuse je l'étais avant que ma mère ne meurt d'une overdose. C'était la mule du Cartel El Greco, sa mort a signé la mienne mais ce ne sera pas une mort douce, on me réserve...