Chapitre 5

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CAMILLA






Cinq ans auparavant,
Mars.






J'arpentes le salon de l'appartement, angoissé par les messages que m'envoie la personne qui en est la cause.

« Quand est-ce que je peux te voir ? »

La question de Dominik semble si innocente, mais quelque chose au fond de moi me dit que ses intentions ne sont pas les mêmes.

Même si ma raison me dit que je n'ai pas de place pour un homme dans ma vie, mon corps me contredit.

Nous sommes jeudi, et même si cela fait quelques jours que je ne l'ai pas vu, il me manque déjà. Ce qui est totalement inconscient. Je le sais.

Alors pourquoi je m'en moque ?

Absorbé par mes pensées, je n'entends pas la porte d'entrée se refermer jusqu'à ce qu'Erika me parle :

— Tu es là ?

Je lève la tête et je vois les sourcils de ma sœur se plisser alors qu'elle entre dans l'appartement et qu'elle ferme la porte doucement derrière elle.

— Tu ne travailles pas ?

Puis, son regard tombe sur le téléphone que je tiens à la main et elle se met à sourire malicieusement.

— Il t'a encore écrit ?

Avant que j'aie le temps de dire quoi que ce soit, ma sœur de quatorze ans se précipite vers moi et me prend le téléphone des mains sans que je puisse réagir.

— Oh, regarde qui a envie de te voir, chante-t-elle après avoir lu le message. Pourquoi tu ne lui réponds pas ?

Agacée, je me passe la main sur le front.

— D'abord, oui, je travaille, mais ils ont décalé mon service à dix-sept heures, alors j'ai pensé que je pourrais grignoter quelque chose.

Elle me fixe toujours avec curiosité, alors je soupire.

— Et non, je n'ai pas répondu. Je cherche encore comment lui rendre tout ça.

— Pourquoi ? s'exclame-t-elle, lâchant le téléphone sur le canapé à côté de nous avant de serrer sa veste dans ses bras.

La veste que Dominik lui a donnée ne la quitte jamais.

— Je l'adore. Ne me l'enlève pas.

Je sens mon cœur se serrer en voyant Erika se cramponner. Malgré tous mes efforts, je sais que parfois, je ne suis pas à la hauteur.

Je regarde de nouveau la veste. Je peux rendre la mienne et le téléphone, mais peut-être que Dominik accepterait que je lui rembourse en plusieurs fois le manteau d'Erika ? Je n'ose même pas imaginer combien il a dû lui coûter.

Devant le regard implorant de ma sœur, j'esquisse un faible sourire.

— Très bien, Erika. La veste est à toi.

Midnight SunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant